GREG LONG, BIG WAVE RIDER AUX NOMBREUSES VICTOIRES

Vainqueur de l'Eddie Aikau 09, le Californien avait déjà gagné à Maverick et Dungeons. Il raconte Waimea.

16/12/2009 par Romain Ferrand

A 26 ans Greg Long a remporté l’Eddie Aikau en ayant juste découvert le line-up de Waimea, la veille. Mais le big wave rider californien de San Clemente ne manque pas d’expérience. Depuis de nombreuses années il parcourt le monde, au début avec son frère aîné Rusty, en quête de grosses vagues. Habitué de Mavericks, il y a gagné le contest en 2006 et 2008. Avec son ami Grant Baker, il surfe souvent le spot de Dungeons en Afrique du Sud, à la rame comme en tow-in. En 2003, il y avait gagné le contest Red Bull.

Enfance

“Mon père a été lifeguard pendant 38 ans. Je suis le cadet de la famille et j’ai appris en étant tout le temps dans la mer. J’ai compris les marées, les courants, comment nager avec et j’ai amené cela dans mon surf. Quand c’était gros à San Clemente, je n’avais pas peur. Puis j’ai voulu surfé plus gros. J’avais 15 ans quand j’ai surfé la première fois Todos Santos (spot de gros en Basse Californie, Mexique, ndlr). Il y avait des faces à 6 m, j’avais la trouille mais j’ai aimé. Et peu à peu je me suis senti à l’aise. C’est comme tout ce que tu apprends dans la vie, tu t’améliores et tu te pousses d’avantage.”

L’Eddie

“Après avoir surfé le swell la veille de l’Eddie, le jour de la compétition fut agréable, un surf magnifique. Waimea au meilleur de lui-même. La veille, beaucoup de vagues étaient trop grosses. Des vagues fermaient la baie et des gars ramaient dessus. Il fallait que je repère le line-up, c’était la première fois que je surfais Waimea.

Entre les séries, on riait. Dans ma seconde série il y avait Bruce Irons, un vrai comédien. Il parlait à cent à l’heure, sortant des vannes. Dans ma première série, j’étais avec Sunny Garcia et Noah Johnson et il n’y avait pas de vagues qui rentraient. On déconnait sur l’océan. Mais quand les sets arrivent, d’un coup tu sais pourquoi tu es là ! Pour ne pas être nerveux dans l’eau, il faut détacher son esprit de toutes conséquences… jusqu’à ce que tu sois face à un mur de plus de 10 m !”

Le take-off

“Quand la vague approche, tu baisses la tête et tu te concentres sur ton entrée de vague, où elle se situe. Lors de ma seconde série, certaines vagues pétaient au large. On passe beaucoup de temps à étudier le line-up depuis la plage, à regarder où tu peux te placer pour attendre les vagues. Ton instinct naturel te pousse à ramer vers le large, mais si tu veux en prendre une, tu dois rester en place, à la limite. Tu luttes contre tes émotions pour être au bon endroit et démarrer. C’était très intimidant. Sur les images filmées, on se rend compte que le take-off est très rapide.

Donc tu dois être là à attendre juste à la limite sinon tu passes à côté des vagues. Si tu tournes autour et te dis j’y vais puis tu hésites, alors c’est trop tard, tu pars avec la lèvre. Pas le droit à l’hésitation. Une fois que tu es debout sur ta planche, c’est un take-off vraiment raide. La façon dont le mur se soulève d’un coup verticalement est unique. C’est comparable à Maverick. Tu vis l’instant présent à fond. En une fraction de seconde, tu dois négocier la face et le clapot de l’off-shore. Faut éviter que le nose pique, atteindre le bas de la vague pour le bottom-turn et puis contourner et tenir face la mousse, en étant en survie sur tes jambes. Tu fais ton kick-out et c’est comme si tu finissais désensibilisé tellement tu a été à fond dans l’action du moment. Cela prend quelques secondes d’y repenser et de se revoir sa vague.”

Plus que gagner une compétition

“Toute la semaine a été super, tout le monde se partageant des vagues. Parmi les compétiteurs invités, certains on été mes idoles avant même que je commence à surfer. C’est une compétition différente. Le format de son déroulement conduit à la camaraderie. Tu es là-bas en compétition avec le groupe comme un tout, à l’affût de la plus grosse et belle vague que tu peux trouver. Il y a bel esprit parmi les invités. Ce fut une célébration de l’océan, d’Eddie et de l’Aloha qu’il a laissé. C’est plus que gagner une compétition.“

Recueilli par Jed Smith pour www.stabmag.com

Voir aussi les images de l’Eddie Aikau 09 : http://live.quiksilver.com/2009/bigwave/videos.php?btn_videos=_over

Voir aussi l’article “Road Agent, Greg Long et sa quête dans la vie” dans le Surfer’s journal n°74. Disponible sur : http://www.surfsession-shop.com/


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