La planche démontable fait son retour

Deux demi-planches valent-elles mieux qu'une ? Ce surfeur de New York a la réponse...

29/12/2016 par Romain Ferrand

Initialement publié le 30 mai 2016

Par Olivier Servaire

L’idée de la planche de voyage « pliable » est loin d’être nouvelle. En 1964, Tom Morey (futur inventeur de la biscotte du même nom) et Karl Pope (surfeur californien voyageant souvent pour accompagner sa femme championne de plongeon) créent une planche qu’on peut ranger en 3 morceaux dans une valise. Pratique, mais 18 kilos quand même !

Le concept ne prend pas, mais il reste une belle vidéo du test de cette « Pope Trisect » sur la droite de San Blas, au Mexique (voir vidéo, à 3 minutes).

Il faudra attendre les années 90 pour voir une gamme de planche « Pope Bisect » commercialisée à plus grande échelle. Il se vendit quelques milliers de ces planches à couper en deux, mais les commentaires des utilisateurs n’étaient pas toujours élogieux. Elles ont disparu du marché, même si « NorthShore TravelBoards » semble avoir repris leur brevet de fabrication.

Pendant ce temps sur la côte est, Mike Becker, shaper du label Natural Shapes murissait l’idée de construire lui aussi une planche de voyage. Lisant les commentaires sur le système Pope Bisect, il constate que les reproches viennent généralement du flex peu naturel, d’une fragilité lié au pivot de la planche ou du système de fermeture par clip. Pendant 10 ans, il réalise des tests sur des planches cassées, avec comme objectif « un système ou tous les composants du système travaillent ensemble pour créer une connexion forte, tout en gardant un flex naturel ».

Les planches qu’il présente aujourd’hui sur le site www.thecarboncompact.com se rangent dans des housses d’à peine 1,07m pour un shortboard, ou 1,52m pour un long. On assemble ensuite les deux parties à l’aide de deux tubes de carbone verrouillés par des boulons. Le tout en moins de 2mn !

A défaut d’avoir pu tester ces planches pour juger de leur qualité, nous l’avons interrogé sur son concept et le processus de fabrication. Selon lui, 3 point clés ont permis d’améliorer le système et d’obtenir un brevet pour cette construction : les tubes en carbone, de nouveaux inserts, et un meilleur alignement des pièces. Il estime que la plus grande avancée est venue de l’utilisation du carbone, un matériau léger et solide, qui associé avec une construction Epoxy permet de retrouver un bon flex.

« Ces planches sont bien plus difficiles à construire qu’une planche classique », explique-t- il. « Il y a beaucoup plus d’étapes et beaucoup de matériaux différents, la plupart n’étant généralement pas utilisés pour créer des planches de surf. Il nous a fallu construire des moules et des gabarits sur mesure pour créer ce système. »

Sur le blog Carbon Compact, un employé du shop raconte comment il voyage avec cette planche, en profitant des compagnies low-cost qui d’habitude taxent allègrement les boardbags. Maroc, Hollande, Espagne, République Dominicaine… Sa planche le suit et semble se comporter comme un shortboard normal. D’après Mike, « Si on aime les planches époxy on devrait aimer la carbon compact. La seule différence vient du poids un peu plus élevé, rappelant une planche PU (2.5kgs) ». Le poids pose moins de problème pour les longboards, et à 6kgs les leurs sont même légers. Les troncs représentent donc une bonne part des customs qu’il vend depuis janvier.

S’il faut quand même compter près de 1000€ par planche, Mike insiste sur le fait que cela inclut une housse de voyage spéciale avec sangles sac à dos, et une place pour les outils. Mais ce qui n’a pas de prix assure-t- il, c’est l’effet de la planche quand on voyage avec : « la plupart des gens ne réalisent pas que vous voyagez avec une planche de surf avant que vous n’ouvriez le sac. Il faut voir leur tête à ce moment-là. Surtout ceux qui étaient sur le même vol et ont payé une taxe boardbag ! ».

Plus d’infos sur thecarboncompact.com


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