Dungeons retiré du BWWT

Nouveau coup porté à la WSL alors que les locaux sud-africains refusent la tenue de l'épreuve du Cap sur le Big Wave World Tour.

13/03/2015 par Surf Session

En procédant à l’acquisition du Big Wave World Tour, la World Surf League ajoutait là une précieuse corde à son arc… sur le papier du moins. Sur 6 épreuves au calendrier 2014/15 (le circuit est à cheval sur deux années), seules deux ont pu avoir lieu : Pico Alto au Pérou et le Punta Galea Challenge en Espagne. Sûr que Makua Rothman aurait préféré être sacré champion dans d’autres circonstances.

À ces difficultés compréhensibles d’organiser une épreuve de gros surf sur une période donnée (même de 4 à 5 mois) vient s’ajouter un nouveau coup dur pour la WSL. L’épreuve de Dungeons en Afrique du Sud est retirée de la saison 2015/16, suite aux pressions exercées par des locaux plutôt bien organisés.

Depuis 2011 en effet, une association regroupant des chargeurs sud-af’, le Cape Big Wave Trust (CBWT), représente les intérêts des surfeurs de la région du Cap, en réponse alors au projet du Red Bull Big Wave Africa. Après avoir voté en faveur de l’épreuve de Dungeons l’an passé (qui n’a pas eu lieu faute de swell), le CBWT tourne le dos cette année à la WSL. Le grief ? La réduction du nombre de Sud-Africains invités à participer. De six compétiteurs plus un remplaçant, le quota de surfeurs du cru serait tombé à 4 en 2015. Inacceptable pour Barry Futter, porte-parole du CBWT : « Le vote pour le retrait de la compétition cette année s’est fait à l’unanimité. […] Tous ont voté contre la tenue d’une épreuve à Dungeons sanctionnée par le BWWT. »

Futter met là en évidence le système de qualification sur le BWWT, encore à ses prémices : « Il n’existe aucun système clair de qualification, les surfeurs bénéficiant de la meilleure exposition médiatique sont retenus aux dépens de surfeurs venant de régions plus isolées. » Du côté de la WSL, le responsable Bill Sharp réfute les arguments du CBWT, affirmant qu’ils étaient même prêts à accorder une place supplémentaire aux locaux, portant le total à sept compétiteurs, contre six en temps normal.

Jusqu’ici, le tableau d’une épreuve du BWWT est constitué des 12 meilleurs surfeurs du classement de l’année précédente, auxquels s’ajoutent 6 wildcards locales et 6 wildcards internationales, pour arriver à un champ de 24 compétiteurs. Soit un ratio locaux/visiteurs plus que correct au regard d’autres grandes épreuves internationales.

La faille du système réside dans la facilité qu’ont ses 12 surfeurs « de base » à se requalifier d’une année sur l’autre dans ces conditions. En théorie du moins, l’avenir nous permettra de le confirmer. Pour répondre à ce souci, le BWWT avait annoncé l’an passé qu’une partie des wildcards serait décidée d’après des vidéos soumises par les intéressés. Le règlement était plutôt obscur puisqu’il s’agissait de prouver en images cinq rides spectaculaires sur trois spots différents au moins, de préférence sur des sites figurant au calendrier du BWWT…

À quelques semaines de l’annonce du calendrier 2015/16, celui-ci pourrait bien tenir sur les doigts d’une main donc. Si la WSL souhaite faire reconnaître le surf de grosses vagues comme une discipline sportive à part entière (et non un show), elle va devoir revoir le tir pour stopper l’hémorragie du Cap et éviter que l’accès lui soit refusé sur d’autres spots sensibles. À la décharge de la World Surf League, mettre sur pied un circuit mondial digne de ce nom lors de gros swells éphémères d’une journée relève de la gageure.


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