Nazaré : L’interview de Laird Hamilton qui fait polémique

Le légendaire big-wave rider estime que Carlos Burle n'a battu aucun record et que Maya Gabeira n'avait pas le niveau pour être présent sur cette session...

31/10/2013 par Romain Ferrand

On le sait, Laird Hamilton a rarement eu la langue dans sa poche, surtout quand il s’agit de grosses vagues. L’Hawaïen, qui à 49 ans fait toujours autorité en matière de big-wave surfing, a répondu hier à une interview de CNN sur la session de Nazaré qui depuis enflamme le web.

Laird, qui n’était pas présent à Nazaré, estime notamment que Carlos Burle n’a pas battu le record de la plus grosse vague du monde. Pour la simple et bonne raison que le Brésilien n’a, selon lui, pas terminer le drop : “Pour établir un tel record, il faut réussir la vague. Et je considère que Carlos n’a pas réussi la sienne (—]. Pour réussir une vague, il faut d’abord la prendre. Puis, après l’avoir prise, il faut finir le ride en terminant dans un endroit sûr de la vague où on peut être récupérés par un jet ou depuis lequel on peut ramer vers le line-up. Si vous vous faites rattraper par la vague après l’avoir ridée, c’est une tentative infructueuse, dans l’école d’où je viens”. Et de résumer ses propos en une phrase : “Si [Carlos] estime qu’il a ridé la plus grosse vague jamais surfée, je dirais qu’il est tombé sur une des plus grosses vagues jamais surfées”.

Oui, le Brésilien n’ai en effet pas accompli un ride complet comme Laird a pu le faire à Jaws. Et oui, chez les big-wave riders, un ride complet est un ride jusqu’en bas de vague. Mais la configuration de la vague – et du line-up en général – de Nazaré le permet-elle seulement ?

Laird précise aussi qu’il est extrêmement difficile d’estimer la taille d’une vague, particulièrement à Nazaré et qu’une vague se mesure par le biais d’autres critères : puissance, vitesse. Un point de vue partagé par de nombreux spécialistes, à commencer par Garrett McNamara pris cet hiver dans un débat sur la taille du monstre qu’il avait ridé en janvier.

Mais Laird ne s’arrête pas là. Et, à la différence d’Eric Rebière par exemple (> lire son interview), il estime que Maya Gabeira – qui a failli se noyer lors de la session – n’avait pas le niveau pour être à l’eau ce jour-là : “Maya n’a pas les aptitudes pour être dans de telles conditions. Elle ne devrait pas être dans ce type de surf. J’ai le sentiment qu’il est de la responsabilité de Carlos (le coéquipier de Maya, ndlr) de faire attention à elle. Il a juste eu de la chance qu’elle ne se soit pas noyée”.

Oui, Laird ne prend pas de pincettes et dit les choses comme elles sont. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde sur la Toile, dont une partie fustige ses propos (“sexiste”, “frustré”…)

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=WW1TBU9EoBM[/youtube]

Pourtant, derrière les propos de Laird se cache un autre débat. Le plus important en réalité : celui sur la sécurité. Laird en a fait sa priorité tout au long de sa carrière. Il le niveau et l’expérience pour surfer tout types de vagues, sait prendre des monstres à la rame, est entraîné pour bouffer et n’est toujours parti sur une vague que s’il était sûr à 90% de la réussir. Et il tombait rarement.

Pour Sylvain Cazenave, qui a suivi l’évolution du tow-in depuis le début et photographié ses plus grands exploits à Jaws, à chaque session, “Laird exigeait la présence de 2 jet-skis supplémentaires pour assurer la sécurité en cas de besoin. Et parfois même un hélico”.

Laird n’est jamais rentré dans le jeu de la plus grosse vague jamais surfée, a toujours refusé d’organiser des compétitions à Jaws et même d’être nominé aux Billabong XXL (comme un certain Garrett McNamara, qui a retiré ses vagues surfées à Nazaré de la compétition en mars dernier).

Aujourd’hui, la médiatisation à outrance de chaque nouvel exploit,  l’argent en jeu ou encore la pression des sponsors font tourner les têtes et prendre des risques insensés aux surfeurs comme à leurs partenaires. Laird a raison : Maya a eu de la chance. Lui aussi en a eu dans sa carrière. Mais, comme le dit le rédacteur de The Inertia, “ce n’est pas une question d’aptitude, c’est une question de temps”. Avant que quelqu’un y reste pour de bon, sous les yeux de milliers de spectateurs et téléspectateurs. Espérons qu’ils aient tort.

 



11 commentaires

  • Proteau
    11 décembre 2014 23h32

    Insultez les gens assis derrière son clavier est assez peu constructif. Vous défendrez mieux votre point de vue en restant correct. Quant aux addictions des uns et des autres, les hommes ne sont pas parfaits, on le sait tous. aJ’imagine qu’il en de même pour vous que pour moi ou tous les autre. Moi je suis admiratif de garçons se lançant dans de grosses vagues en Free surf ou en tracté.
    Pas d’insultes, de propos diffamatoires ou de ‘mufleries’ si vous voulez que votre commentaire soit publié. Restons courtois, comme au line-up…

    Répondre

  • noodle
    2 novembre 2013 22h28

    « la sécurité. Laird en a fait sa priorité tout au long de sa carrière »

    Quand on voit, après un wipe-out, une planche de stand-up balayer un line sur 20 pieds pendant que le gars a la cheville de qui elle est attachée se débat dans la mousse, on peut se dire, qu’un peu grace a Laird, la sécurité s’est vraiment améliorée a l’eau grace a l’arrivée des paddles.

    Répondre

  • Bachiboozook
    2 novembre 2013 0h44

    Hamilton en donneur de leçon. Les mags ricains qui expliquent que Nazare est une vague de tarlouzes. Juste un peu jaloux que les gringos soient hors du coup. C est sûr, un Brazo et un Australo qui leur volent la vedette. Ca la fout mal. La surf industry kinkin a la tete dans le sable depuis le cover up sur la mort d Irons, Hamliton juge Burle et Gabeira comme des inconscients mais on l a pas entendu sur l inaction des sponsors d Irons par rapport a ses addictions. Mort de rire, la bonne conscience. One more word for Hamilton: go fuck yourself.

    Répondre

  • David
    1 novembre 2013 20h35

    Bonjour
    Je partage l avis de laird, sans sous estimer la performance de burle le ride n’est pas complet et on ne voit jamais le surfeur descendre ou surfer l épaule de la vague il reste très haut celle ci et ne donne pas l impression de surfer un monstre’
    Quant à l accident de maya gabiera il est aussi évident qu elle ne donne pas l’impression de maîtriser son ride, et qu il y a quand même un souci de sécurité même si Carlos burle a assuré pour la sortir de la .
    Il s’ agit de mon humble avis qui n engage que moi

    Répondre

  • NGUYEN
    1 novembre 2013 18h46

    La prochaine polémique sera est il ou elle mort (e) pour un Billabong Award !
    Les big waves riders parlent chacun en connaissance de cause et recherche cette adrénaline, tout comme les free riders de l’extrême en montagne.
    C’est dommage qu’il y est une course à la médiatisation par rapport à l’argent et par rapport à l’exploit réalisé…

    Répondre

  • Barennes
    1 novembre 2013 13h34

    C est clair il aurait au moins pu faire un floater…..laird a l air de mal vieillir c est pas bien la frustration

    Répondre

  • masterpocket
    1 novembre 2013 13h22

    a partir d une certaine taille y a plus de roller cutback et tout le jeu des differentes manoeuvres du surf moderne. Il faut rider les vagues, et quand tu tombes dans ton ride, comme le dit papa tu fais un wipe out. C est comme ca. Laird hamilton est un puriste, un pionnier, bref il a raison.
    Quand tu fais du surf tracte et que tu chutes il faut t attendre a rester sous l eau pas une mais plusieurs vagues. SI t en est pas capable tu restes sur la plage ou la falaise et tu regardes. c est la vie qui est en jeu et si maya est en vie aujourdhui c est parce que quelqu un l a sauvee. donc rien a dire non plus il a raison. perso j ai pas non plus trouvé qu il s en prenait directement au femme en general et si cela avait ete un homme a sa place y aurait pas eut de polemique et de blabla. Merci papa laird de nous rappeller un petit peu les principe fondamentaux de ce sport. donc PAs d exploit a nazare ce jour la

    Répondre

  • SURF
    1 novembre 2013 8h24

    Maya, (open the gate)
    et comme la plupart du temps…ça donne du quoi parler !
    Première femme a surfer des telles conditions,bravo Maya !!!
    Dessolé pour l’Laird mais Carlos Burle a très bien rider sa vague
    et elle est certainement la plus grosse vague jamais surfé !
    Et au sujet de la polémique ; reviendrons-nous alors sur tous les wipeout
    de l’histoire du surf ? Comme par exemple celui de Jay Moriarity a l’age de
    17 ans à Mavericks….

    Répondre

  • Dentel
    31 octobre 2013 19h09

    Parfaitement d’accord avec M. Laird Hamilton!!! En outre un gros Teahupoo bien creux m’impressionne largement plus que ces grosses déferlantes moutonneuses même si je ne minimise pas l’exploit pour autant! Pour moi ça équivaut à un snowboarder qui échappe à une avalanche…

    Répondre

  • Paul Cinho
    31 octobre 2013 18h54

    Laird Hamilton n’était pas à Nazare, Laird Hamilton n’a pas toujours été réglo.. N’a t il jamais fait de wipe out avant de réussir à scorer des vagues énorme? Quand bien meme le type n’a pas le niveau, quels sont les surfeurs pro qui ne se sont pas jetés dans des vagues un peu trop calibrées..le dépassement de ses propres limites c’est pourtant bien le créneau de Laird!
    Pourquoi on lui demande son avis? Qu’il continue à faire du bateau et du sup

    Répondre

  • Obi
    31 octobre 2013 16h47

    (position) Laird Hamilton a raison, entres autres car il s’appelle Laird Hamilton.

    Répondre

  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    *
    *
    *