Rame et SUP à Belharra, l’?"il de Peyo

Pionnier du spot, tout comme du stand-up en France, Peyo Lizarazu a fait de cette session une première en attaquant Belharra à la pagaie. Retour sur cette session à la force des bras.

19/12/2012 par Surf Session

La réveil de Belharra dimanche dernier fut sans aucun doute une nouvelle étape dans l’histoire du spot, non pas pour la taille des vagues, au contraire. Ce Belharra de taille « modeste » – dans les 7m tout de même – fut l’occasion d’appréhender davantage la vague à la rame, mais aussi pagaie en main. Peyo Lizarazu nous en apprend plus sur cette approche non-motorisée du spot.

Surf Session : Les vagues étaient incontestablement grosses, mais il ne s’agissait pas pour autant d’une des plus grosses sessions là-bas. Une bonne mise en jambe néanmoins ?

Peyo Lizarazu : C’est probablement le plus petit Belharra qu’on a eu jusqu’ici, et encore, si on peut considérer cela « petit ». Sans ce coefficient très fort autour de 100, les vagues n’auraient pas cassé, j’en suis persuadé. C’est aussi ce qui a permis de l’attaquer à la rame. Lorsque l’on se retrouvera face à un gros Belharra, ce ne sera plus gérable à la rame. D’ailleurs je tiens à préciser que pour moi, ce furent les vraies premières vagues prises à la rame à Belharra. Lorsqu’Asier Muniain (en février 2011) avait pris des vagues avec son gun, il avait bénéficié de l’aide d’un jet-ski pour le placement et pour s’élancer. Dimanche, c’était différent, les surfers ont tout fait à la rame, du placement au take-off.

Si certains ont tenté la rame, toi tu as sorti la pagaie : Belharra en SUP, c’est possible ?

Philipe Barland m’a fait ce gun 12′ de « surf debout à la rame » (Peyo a pris l’habitude de franchiser le terme « stand-up paddle », ndlr) durant l’hiver 2007/2008. C’était juste mon premier gun, et je l’ai vite trouvé trop grand par rapport à nos conditions habituelles de gros surf à Parlementia ou Avalanche. J’avais laissé cette planche chez Philippe depuis 2 ans mais j’espérais qu’il la garde car j’avais ma petite idée en tête, à savoir de tenter Belharra en surf debout à la rame. Je l’ai récupérée vendredi soir, je l’ai accrochée sur le bateau qui nous accompagnait, et l’occasion s’est présentée. Je suis content d’y être arrivé.

Mais, attention, je maintiens que Belharra est fait pour le surf « motorisé »  et que le surf à la rame, que ce soit en surf traditionnel, ou en surf debout à la rame, ne permettra de surfer qu’une petite partie du potentiel du spot.

Ton take-off en stand-up, tu l’as en partie fait dans le vide, avec un air drop en haut de vague. Quelles sensations peut-on avoir quand son gun de 12′ commence à s’envoler ?

Je n’avais pas surfé la planche depuis un an ou deux, mais j’avais les pieds bien placés et j’étais en confiance, aussi parce cette planche est très réussie. Ça s’est passé très vite, je suis resté accroupi et j’ai réussi à replaquer.

Pour autant, tu as débuté ta session par du tow in. Quel était ton plan ?

J’ai débuté ma session par du tracté par ce que Belharra est fait pour cela. Mon idée était de tenter une ou deux vagues en surf debout à la rame, mais pas avant d’avoir fait notre session en tracté avec mon partenaire (Max Larretche, ndlr). Faire une session de tracté cela veut dire que chacun, à tour de rôle, prend des vagues et pilote pour son partenaire. Cette fois c’est moi qui ai commencé à surfer pendant que Max pilotait. Ensuite, c’est Max qui a pris des vagues pendant que je pilotais. Yann (Bénétrix), s’est pris au jeu de faire la sécurité auprès des surfers à la rame, et a commencé à me pousser : “Vas-y en stand-up, vas-y en stand-up ! ». Et Max a fini par me dire également d’y aller. L’ambiance était bonne, de l’émulation positive. Séb St-Jean avait emprunté ma planche pour tenter le coup à la rame. Il me l’a rendu et j’ai eu ma vague très vite, moins de 5 minutes après avoir récupéré la planche.

Belharra attire désormais des surfers venus de très très loin, avec la présence des Américains Nathan Fletcher et Dane Gudauskas. Tu as pu échanger avec eux ?

Ils m’ont appelé samedi soir ; je connais Nathan de longue date, c’est un gars pour qui j’ai beaucoup de respect. J’étais très content que ce soit lui qui prenne la première vague à la rame. Et peut-être qu’on aurait pas été tous aussi motivés s’ils n’étaient pas venus. Ils étaient d’ailleurs mieux équipés pour du très gros surf à la rame. Cette approche qu’ils ont sur les guns de 12 pieds et plus est encore très récente. (mise à jour du 20-12-12) Des grandes planches en Europe, de très grandes planches, il en existait, mais très peu. Beñat Perrisé en particulier était un adepte, toujours là, discret.

Et pourtant, au départ, j’étais assez sceptique concernant Belharra à la rame. J’étais convaincu qu’ils n’en prendraient pas, et je l’avais dit à Nathan, notamment parce que je m’attendais à des vagues plus grosses. Je lui en avais fait part la veille de la session : « Tu es un très bon surfer, mais je pense que tu ne te rends pas compte de l’amplitude et de la surface que la zone représente ». Au final, tout s’est très bien passé, les vagues était moins grosses que prévues et nous ont permis de prendre des vagues à la rame sur la dernière section, le tout dans une ambiance super amicale. Je lui ai tiré mon chapeau à l’eau et encore une fois sur terre en partageant une bonne bière. C’est un très bon surfer qui aime et apprécie la France. Il faut aimer la France pour quitter Hawaii en plein hiver pour tenter le coup d’une session à la rame à Belharra.


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