Triple Crown, histoire d’un grand chelem 100 % hawaïen

La tradition dans le surf pro veut que la saison se termine en apogée à Hawaï.

11/11/2017 par Surf Session

En basket, en golf et bien d’autres sports, la saison annuelle de compétition se termine par des play-off (en surf, c’est pour très bientôt désormais…), par un « grand finale » (avec l’accent anglais), bref un truc qui en jette. Et le surf pro ne fait pas exception. Si l’on demande au quidam dans la rue de citer une compétition de surf, il vous répondra : « Teahupoo ? ». Euh, mauvaise réponse… Mais si vous lui demandez d’en citer une seconde, les chances qu’il vous réponde « le Pipe Masters » sont plutôt élevées. Véritable pinacle du circuit mondial, « Banzaï Pipeline » comme disent les anciens est la « finale » (pour probablement la dernière ou avant dernière année) d’un grand chelem made in Hawaii, la Triple Crown of Surfing. Mais savez-vous que la Triple Crown est née d’un scission au sein des institutions du surf professionnel ?

IPS vs ASP, OU HAWAÏ CONTRE AUSTRALIE
Au milieu des années 70, à l’automne 1976 exactement, les Hawaïens Fred Hemmings et Randy Rarick eurent l’idée de créer les prémices d’un circuit professionnel mondial en regroupant des épreuves déjà existantes et en instaurant un véritable classement, avec des points à la clé. Ainsi était né l’IPS, l’International Professional Surfers. Mais après cinq années d’existence, de nombreuses critiques venues entre autres des Australiens se firent entendre car l’IPS stagnait et notamment concernant les prize money. Il faut comprendre que les Bronzed Aussies, menés par Ian Cairns et Peter Townend, raflaient alors tout et avait déplacé le centre de la planète surf vers leur pays. En 1982, Ian Cairns décida de faire un « coup d’état » en formant une institution alternative, l’ASP, l’Association of Surfing Professional. Plus qu’une alternative, l’ASP lancée par Cairns fit main basse sur toutes les épreuves de l’IPS qui l’intéressait et s’imposa immédiatement comme le nouveau référent en terme de surf professionnel. D’Hawaï pour l’IPS, le siège de l’ASP s’installa en Californie à Huntington. Plus de compétitions et plus d’argent firent leur apparition, mais surtout, les épreuves hawaïennes disparurent du circuit mondial ! Désormais la dernière épreuve de la saison se déroulait à Sydney…

Mais Hemmings et Rarick n’ont pas lâché le morceau et, pour sauver les trois épreuves hawaïennes – le Pipeline Masters, le Duke Kahanamoku Classic et la World Cup –, ils décidèrent de les rassembler au sein d’un grand chelem prestigieux. La Triple Crown était née. Fonctionnant comme un mini-championnat, le Triple Crown dispose d’un « roi », couronné à l’issue des trois compétitions sur la base des points engrangés. Les débuts furent délicats en 1983 car l’ASP avait menacé les surfeurs qui y participeraient de sanctions au classement mondial. Ambiance. La plupart des pros se gardèrent bien de prendre le moindre risque mais pour des surfeurs hawaïens tels que Michael Ho ou Dane Keahola, il s’agissait là d’une posture quasi politique et ils s’inscrivirent sur la Triple Crown.

RETOUR DANS LE CT
Les Ho, Michael et Derek, devinrent rapidement les maîtres de la Triple Crown, alignant 6 couronnes à eux deux entre 1983 et 1990. Malgré les différends qui opposaient l’ASP au duo Hemmings/Rarick, il n’était pas concevable d’ignorer plus longtemps le North Shore au sein d’un circuit mondial en pleine expansion. Dès 1986, Pipeline refaisait son apparition au calendrier, mais il a fallu attendre jusqu’en 1992 pour que le Pipe Masters redevienne la dernière épreuve de la saison, la finale. À deux absences près, en 1994 et 2001 (en raison du 11 septembre), le Pipe Masters est depuis lors l’apogée de la WSL, et les deux autres compétitions (Haleiwa et Sunset) ont refait leur apparition comme épreuves QS 10 000.

En 2017, la Vans Triple Crown of Surfing regroupe le Reef Hawaiian Pro à Haleiwa, la Vans World Cup of Surfing à Sunset et le Billabong Pipe Masters. Le prize-money total s’élève à 960 000 dollars, dont 100 000 réservés au vainqueur.


GAME OF THRONES
En parlant de vainqueur, il est intéressant de noter que la Triple Crown vient couronner un profil différent des vainqueurs du reste de la saison sur le World Tour, chiffres à l’appui. Car en effet, en 34 éditions de la Triple Crown, on ne compte que 16 champions, preuve que gagner à Hawaï est l’apanage de peu de surfeurs. Des frères Ho cités précédemment à Sunny Garcia (6 Triple Crown), Andy Irons (4), Joel Parkinson (3) et John John Florence (3), les Rois du North Shore ne sont pas nombreux. Même Slater doit se contenter de deux Triple Crown ; un palmarès « médiocre » qui s’explique aussi par la désaffection des surfeurs de WCT vis à vis des épreuves d’Haleiwa et Sunset au fil des ans.

Vans Triple Crown of Surfing 2017
Début des hostilités dimanche 12 novembre, pour le début de la waiting periode du Hawaiian Pro.

À suivre sur le site officiel de la Triple Crown, sur Facebook, Instagram et Twitter : #vtcs17

           


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1 commentaire

  • SURFCITY
    9 novembre 2013 18h38

    quid de gary elkerton?

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