[How to] Préparer son surf trip à vélo

Tout ce qu'il faut savoir pour prendre la route sereinement !

24/02/2018 par Marc-Antoine Guet

Par Romain Ferrand

Les surf trips à vélo se font de plus en plus nombreux et tant mieux ! En atteste les aventures de Lost in the Swell. Que ce soit pour des raisons environnementales, sportives ou financières… le vélo reste le meilleur moyen de partir à la rencontre des spots du coin. Avant de vous lancer, voici quelques conseils pratiques pour réussir son périple sans finir à plat !

MATÉRIEL :

– Le vélo :

Robuste, simple, confortable et pas trop lourd sont quelques caractéristiques incontournables à avoir en tête au moment de choisir le vélo qui vous accompagnera au fil des kilomètres. Les différentes pièces maîtresses (dérailleur, pédalier, rayons, système de freinage) doivent pouvoir résister à une utilisation intensive (plusieurs heures par jour), continue (sur plusieurs semaines) tout comme à des conditions atmosphériques éprouvantes (pluie, grosse chaleur, air marin, sable) et à une surcharge en bagages (notamment les roues). Le choix du matériau (titane, carbone, alu, acier) influencera le poids du vélo, sa rigidité, son rendement sur la route mais aussi, et surtout, son prix ! Et ça va vite. Entre un vélo d’entrée de gamme chez une grande enseigne sportive et un vélo de marque spécialement conçu pour la randonnée, les prix s’envolent, du simple au décuple, de 400 à 5 000 € ou plus. Une autre solution est de composer son vélo pièce par pièce. A vous de trouver le juste équilibre en sachant que bien souvent la simplicité est la meilleure des solutions.

>> Les éléments clés :

– La selle : large ne veut pas dire confortable. A tester pour approuver. 

– Les freins : à disque, un peu compliqué en cas de problème, ou V-Brake, simple et efficace.

– Les vitesses : trois plateaux pour affronter montée (très) lente et descente rapide.

– La béquille : pratique mais parfois compliqué vu le poids du vélo.

– Les pneus : crampons pas indispensables si vous restez sur le bitume. 26 ou 28 pouces.

– Les rayons : un montage en 36 rayons assurera solidité et robustesse à vos roues.

– Le cadre : préférer l’acier, rigide à l’alu, plus léger mais aussi déformable.

– Fourche rigide recommandée, pas de suspension (perte d’énergie).

– Bagagerie :

Pas simple de transporter sa maison sur un vélo. Sacoches à l’arrière, à l’avant, gourdes, votre fidèle destrier a vite fait de ressembler à un baudet empoté. Premièrement, limitez-vous ! Préférez un tube de lessive à d’innombrables tenues de rechanges et faites sécher au vent. Non seulement vous gagnez en place mais aussi en poids… Et dites-vous bien que tout ce que vous emmenez, vous le déplacerez à la force du mollet. En étant raisonnable, toutes vos affaires (vêtements, matos de bivouac, photo…) doivent pouvoir se loger dans les sacoches à caler autour du porte-bagages (sauf si vous partez en autonomie sur une longue durée). Quant au sac à dos, c’est à éviter : ça tient chaud et fait mal au dos à la longue. En revanche, c’est bien de prévoir un petit sac pour emmener ses affaires de valeur quand on s’éloigne du vélo.

– La remorque :

En complément ou carrément à la place des sacoches, la remorque s’avère indispensable si vous emmenez une board. Elle permet aussi de ranger ses affaires et de soulager le vélo de quelques kilos. La remarque permet également de se débarrasser facilement de son barda pour faire un tour sans sa maison. De 4 à 7 kg, compter 300 € pour s’équiper. 

ENTRAINEMENT :

Comme pour le surf, les heures passées à rouler seront toujours payantes. Avant toute chose, une condition physique correcte est recommandée. Si le terrain est plat, tout ira bien pour une personne un tant soit peu sportive. Si la route s’élève, les premières montées ont de quoi surprendre. Quelques séances d’entraînement, même sans les bagages, sont alors indispensables pour s’habituer à cet effort. Les sports d’endurance (course à pied, natation) sont des valeurs sûres pour se faire la caisse, même si les muscles sollicités ne sont pas les mêmes.

RYTHME :

On n’est pas sur le Tour de France, le but dans un surf trip à vélo n’est ni d’être rapide ni de passer la journée le cul vissé à la selle. Explorer, faire des détours, surfer, discuter, manger, faire des courses, apprécier les paysages seront autant d’entorse à un rythme métronomique aussi ennuyant qu’une étape de plaine commentée par Jean-Paul Ollivier. Trouver le bon rythme, celui qui permet d’avancer et de durer sans s’user demande plusieurs jours, histoire de s’habituer à cet effort longue durée.

Tout dépend aussi du terrain sur lequel vous vous aventurez. Montagneux avec du dénivelé positif, une soixantaine de kilomètres quotidien suffit à fatiguer l’organisme. Sur ces terrains, les moyennes horaires sont plus basses et les ascensions se font à très faible allure, plombées par la surcharge de bagages. Sur un terrain vallonné, les journées à quatre-vingt bornes sont envisageables alors que sur du plat, on peut atteindre les cent bornes. Quatre à six heures de vélo par jour font l’affaire pour boucler les kilométrages ci-dessus. Les meilleures heures pour rouler sont le matin, à la fraîche. Il est toujours plus agréable de grouper les heures de vélo plutôt que d’avoir à repartir sans motivation après un long break. Penser également à prévoir des jours off ou des demies étapes pour se ménager, vous et votre vélo.

Un facteur très important est le vent. De face, il peut vous pourrir la vie et vous faire regretter d’avoir envisagé un trip à vélo. A deux ou plus, rouler en file indienne permet à celui qui « prend l’inspiration » de s’abriter. Évidemment, il est de bon ton d’alterner, chacun luttant un temps contre le vent, un exercice éprouvant physiquement et mentalement.

MATOS A EMPORTER :

– kit de réparation (clés, pinces, rustines…)

– chambres à air

– pompe à vélo

– vêtements de pluie

– matos de bivouac

– pharmacie

– cuissard 

Poids max : 25 kg/personne


LES GALÈRES LES + FRÉQUENTES :

– crevaison

– accident de la route

– pépin mécanique (rayon cassé, dérailleur grippé…)

LES PLUS D’UN TRIP A VÉLO :

– des mollets en acier

– un rythme parfait pour apprécier les paysages

– parking aisé

– curiosité des gens

– redécouvrir sa propre région 

LES MOINS :

– mal aux fesses

– mal aux jambes

– bronzage agricole

– animosité des chiens !

– encombrement parfois usant

Voilà de quoi envisager un peu plus sereinement et de façon pratique votre prochaine expédition cylotouriste le long du littoral, français ou plus exotique. Alors si vous souhaitez vous la jouer à la Lost In the Swell vous savez ce qu’il vous reste à faire ! 

   Image à la une : Copyright  Lost in the Swell     


Tags:



1 commentaire

  • Bod66
    24 février 2018 19h52

    Joli récap, ça donne envie.
    Pour moi, 25 kgs de barda en vélo, c’est beaucoup trop.
    Il faut adopter la philosophie de Collin Chapman, créateur des voitures Lotus « Light is right »
    Sauf erreur de ma part, on prends l’aspiration et non l’inspiration 😉
    Bon voyage à tous.

    Répondre

  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    *
    *
    *