la peur dans le surf

Extrait du dossier "Même pas peur : pourquoi et comment la terreur nous terrasse dans les vagues"...

13/05/2013 par Romain Ferrand

Surfeur du dimanche ou pro stickerisé, vous avez un point commun : le front flip. Le flip frontal, celui qui vous prend dans l’échine avant de se loger dans votre coeur pour y jouer une impro de speed métal à la batterie. De 1 à 10 m, ces moments d’effroi sont partagés par tous, à différents degrés. Avant de vous proposer une thérapie express pour dépasser vos angoisses, il serait peut-être judicieux de comprendre pourquoi et comment la peur nous terrasse dans les vagues.

Par David Bianic

La peur tue. Après 50 jours de dérive sur son Zodiac au milieu de l’Atlantique en 1952, le docteur Alain Bombard avait atteint les limites de sa démonstration sur la survie en mer, et en venait à cette conclusion : les morts naufragés du Titanic ne peuvent être attribuées ni à la faim, ni à la soif, ni à la noyade. « Naufragés des légendes, vous êtes morts d’épouvante », écrivait-il alors. Un demi-siècle plus tard, le docteur Guillaume Barucq tourne les pages du Naufragé Volontaire de Lombard et s’interroge sur les effets de la peur chez le surfeur. Cartésien, le fondateur de Surf Prévention se replie sur une autre “saine” lecture pour se rassurer : un vieil exemplaire de Surf Session du début des années 90, qu’il avait lu adolescent. Gibus de Soultrait y conseillait de compter dans notre tête pour rationaliser le temps passé sous l’eau et éviter la panique. « Gibus ajoutait également que si vous comptiez au-delà de 20, il était temps de vous inquiéter », se marre Guillaume Barucq.

Du hobby aux phobies

« La peur, c’est une réaction émotionnelle face à un danger, bien réel, contrairement à l’anxiété qui est l’inquiétude face à l’inconnu », décortique Olivier Garcia, psychologue surfeur au Centre hospitalier de la Côte Basque et auteur de Surf Aptitude, un guide de préparation mentale. « On parlera davantage de peur par anticipation dans le surf »,rajoute-t-il. Ces peurs sont infondées ; statistiquement le surf est même une activité safe. Mais à force de penser à mal, il finit par arriver. « Alors que je réalisais ma thèse sur l’accidentologie dans le surf, à force de voir des plaies, des yeux crevés, j’ai commencé à gamberger à l’eau. Puis, en avançant dans l’étude, j’ai constaté que les accidents étaient toujours stéréotypés : 8 fois sur 10, il s’agissait d’un choc avec la planche, et 1 fois sur 2 d’un choc à la tête. En comprenant d’où venait la source des accidents, cela m’a rassuré » se souvient Monsieur Surf Prévention. Si cela a fonctionné pour le docteur Barucq, il n’est pas certain que des chiffres soient suffisants pour nous permettre de dépasser nos craintes quand un set deux fois plus gros que les autres vient noircir l’horizon.

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1 commentaire

  • sedzen99
    13 mai 2013 13h17

    Perso, avec le temps, j’ai appris à sortir de l’eau (voir à ne pas y entrer) si je ne sentais pas le truc… Mon amour propre fait un peu la gueule dans ce cas… mais il est bien content qu’on soit tous les deux-là pour vivre la session suivante 😉

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