Une "space cam" pour trouver des secret spots?

L'homme qui a découvert Skeleton Bay sur Google Earth a de la suite dans les idées.

10/06/2017 par Olivier Servaire

Après nous être intéressés aux « secrets spots de Thomas Pesquet« , place à un véritable surf explorateur cette semaine, en la personne de Brian Gable. Bien moins connu que l’astronaute français même chez les surfeurs, le californien a lui véritablement su utiliser les images satellites pour révéler au grand jour une des vagues
les plus tubulaires jamais vues.


En 2007, après avoir passé
des nuits à
scruter les côtes africaines sur Google Earth
, il repère la configuration
unique de
Skeleton Bay en Namibie.
Gagnant ainsi un concours organisé par
Surfing Magazine, il s’envole ensuite
avec Cory Lopez et quelques autres pour
concrétiser cette découverte inouïe (voir clip ci-dessous).

Près de 10 ans plus tard, Brian surfe et shape toujours ses Gable Surfboards à Laguna Niguel en
Californie. Mais il n’a pas renoncé à la découverte virtuelle, puis réelle, de
nouveaux spots de surf. En complément du sujet « paradoxe
du secret spot
 » à lire dans le Surf Session de juin, nous lui avons demandé son avis sur l’avenir des secrets
spots, et ces nouvelles technologies qui vont nous aider à les dénicher…

 


Garder un secret ? C’est possible, mais le challenge
est énorme étant donné notre désir inné de profiter de nouvelles découvertes.

Les
gens ont du mal à garder les secrets
, et n’importe quel spot
finira par devenir public. J’ai vu tellement souvent la photo du secret
spot d’un magazine en dire trop, permettant à n’importe qui possédant un
cerveau et une connexion internet d’accéder au trésor.
Je veux bien croire
qu’il y ait des exceptions, et qu’il existe une poignée de spots tellement
isolés et bien gardés qu’ils échappent au public pendant des années. Mais si c’est vraiment un spot world-class, on
ne peut pas le cacher à jamais
.
Pour beaucoup c’est déjà trop tard, pour d’autres
comme la vague de Fanning, ce n’est
qu’une question de mois ou d’années.

Je pense que ce qui importe le
plus n’est pas de garder les secrets, mais de les chercher

Que reste-t-il
encore à trouver ? Bien sûr il y a Google
Earth
, qui met n’importe quelle plage et spot potentiel à la vue de tous.
Mais le logiciel est limité par la temporalité de ces images satellites. Parfois on en voit plusieurs, mais toujours peu,
et très espacées dans le temps. En plus les meilleurs vues de la terre sont généralement
réalisées les jours les plus clairs, sans aucun swell en vue.
Il y a des centaines de baies et de recoins
qui ont l’air d’avoir un potentiel énorme
, mais sans la moindre preuve de
vagues qui justifieraient l’effort énorme de se rendre sur place.


Pour avoir pas mal étudié le sujet, je suis persuadé qu’il reste des vagues incroyables
complètement invisibles du public
. La seule chose qui nous empêche de
découvrir ces spots, est un meilleur accès à de l’information en temps réel pour
les plages qu’on ne voit pas sur les webcams.

Imaginez pouvoir accéder à une vue satellite en temps réel du swell parfait rentrant sur un spot à
la configuration idéale. Mais avec un coût actuel de 4000€ à 8000€ la photo satellite, il y a une vraie barrière
économique à l’accès à l’information.  Heureusement maintenant, des start-ups comme Cappela Space tentent de faire
baisser le cout de l’exploration terrestre. Vous imaginez ? Une « space cam » vous envoyant des images d’un nouveau spot toutes les
heures 
?

Avec ce genre d’information, on en apprendrait toujours
plus sur nos océans et les spots du monde entier. Aujourd’hui, avec les sites
de prévisions, on se rend compte à quel point le swell parfait pour un spot peut rester mystérieux avec de petits
changements d’angle, de période, de vent, de marée… Vu toutes ces variables, on
comprend bien comment des secrets
peuvent rester cachés même juste sous notre nez
.

Alors si on peut
continuer à améliorer notre connaissance de la planète bleue, je pense qu’il y
aura encore beaucoup de « secret spots » à découvrir. Et on devrait les partager, car l’océan
est à tout le monde.

Brian Gable




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*
*