Charly Martin : le core et l’esprit

Extrait de l'interview de Charly Martin, issue du Surf Session de novembre actuellement en kiosque.

22/11/2012 par Romain Ferrand

EXTRAIT – Il fait partie de ces surfeurs de très haut niveau boudés par l’industrie. Voilà maintenant un an que Charly Martin, l’un des meilleurs surfeurs français, parcourt le monde en quête d’une qualification sur le Tour sans sponsor majeur. Sa récente victoire lors du WQS de Newquay a prouvé aux yeux de tous que Charly avait ce qu’il fallait pour réussir, avec ou sans stickers sur sa planche.

La saison européenne touche à sa fin. Quel bilan en tires-tu ?

J’ai gagné à Newquay, j’ai fait un 1/8 de finale aux Azores où je pense que j’aurais pu aller jusqu’en finale, j’ai fait un ¼ à Pantin. Une saison correcte, même si j’aurais pu prendre la tête du championnat européen et assurer le titre. Je suis un peu déçu de quelques performances, mais je me sentais bien cet été. Je regrette juste qu’il n’y ait pas plus de compétitions. C’était parfois dur de se motiver pour des compètes qui ont perdu de l’importance au fil des années et qui ne rapportaient pas beaucoup de points. Mais la saison n’est pas finie.

Qu’est-ce que la victoire à Newquay a changé pour toi ?

Sur un plan financier, ça me permet de finir l’année, mais pas plus. Ça m’a surtout permis de rembourser les gens qui m’avaient aidé ces derniers mois. Et puis ça m’a redonné confiance. Je savais que je pouvais le faire, mais je suis vraiment content de le confirmer et de savoir que c’est réellement possible. J’espère le réitérer plus d’une fois, que gagner une compète devienne quelque chose de normal.

On a pu voir sur ton profil Facebook une photo de toi avec des liasses de dollars du prize money. Humour, provoc ou réelle fierté ?

C’était pour rigoler, j’avais des billets, j’étais content, j’ai fait une photo, rien de plus. Je ne connais pas tous mes amis sur Facebook mais ceux qui me connaissent savent très bien que ce n’est pas du tout mon style. C’est juste un délire, et ça me fait d’autant plus rire que de toutes mes photos, c’est la plus commentée. Les gens aiment l’argent. Aucune fierté à en gagner, on en a tous besoin, mais ce n’est pas le plus important dans la vie.

Ton objectif n°1 reste la qualification sur le World Tour ?

Oui. Je suis 55e sur le One World Rankings, et si je fais trois gros résultats aux Canaries et à Hawaii, je peux me qualifier, c’est jouable. Et si je fais un résultat aux Canaries, je peux obtenir le titre de champion d’Europe, ce qui serait un bon bonus ! Je regrette mon début d’année un peu difficile dans ma course à la qualif, mais je crois qu’une porte s’est vraiment ouverte. Et si ce n’est pas cette année, ce sera dans 2 ou 3 ans, on verra. C’est ma première année à fond, je découvre des endroits, je prends des repères. Avec Marc Lacomare et Joan Duru, on veut se qualifier. Joan m’aide beaucoup, au niveau du logement, dans mon choix de planches… Lui et Marc ont plus d’expérience et m’en font profiter, comme on a aussi appris avec Miky Picon, Patrick Beven, Fredo Robin. Je pense que la qualification est accessible pour nous trois.

Comment s’est passée ta rupture de contrat avec Nike, et comment as-tu vécu la chose ?

L’histoire (une altercation à la sortie d’un bar après une compétition en Ecosse, ndlr) a été relayée par la BBC, et l’affaire est remontée jusqu’au second de Nike Monde. La marque ne voulant pas avoir de problèmes d’image, ils ont mis fin à mon contrat. Sur le moment, je ne savais pas trop quoi penser de ma situation. J’ai fait le tour des contacts dans l’industrie – depuis le temps que je viens ici, je connais pas mal de monde – mais je me suis vite rendu compte que ça allait être dur. Anciens ou nouveaux sponsors, tout le monde se préparait à la crise.

Après coup, quel regard portes-tu sur la façon dont les choses se sont faites ?

Je ne sais pas trop, sincèrement. Je ne regrette pas ce que j’ai fait, car j’ai aidé un ami en difficulté. Ça passe avant tout, ça fait partie des valeurs qu’on m’a inculquées. Je viens d’une île où tout le monde est très solidaire. L’histoire est passée, ce sont des choses qui arrivent, les vraies marques de surf et les vrais surfeurs le savent : la route n’est pas toujours droite.

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Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le Surf Session de novembre, actuellement en kiosque.

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2 commentaires

  • ttou
    20 août 2013 21h29

    grave c’est un orgueilleux

    Répondre

  • lucas0040
    24 novembre 2012 16h59

    Je comprend Nike,je me suis retrouve plusieurs fois en session avec lui et chaque fois il a ete insultant et voir meme agressif envers ses congeneres locaux.

    Répondre

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