4 questions à Bixente Lizarazu

L'un des surfeurs les plus célèbres de France nous parle de l'urgence à agir pour la protection de l'environnement

22/05/2010 par Romain Ferrand

Surfeur passionné, Bixente Lizarazu a fait de la protection de l’environnement un véritable cheval de bataille, à travers son implication auprès de Surfrider Foundation Europe et sa propre association, « Liza pour une mer en bleus« .

Surfsession.com l’avait rencontré il y a quelques semaines lors des Initiatives Océanes – une opération de nettoyages des plages, lacs et rivières organisée sur plus de 800 sites à travers l’Europe – dont il était parrain.

En tant que surfeur, Bixente prend conscience de la dégradation des océans, et tente de contribuer à sa manière à leur protection :

Pour commencer, tu peux nous présenter ton association, « Liza pour une mer en bleus » ?

L’association a été créée en 2003, elle oeuvre pour la protection des littoraux et des océans, mais aussi désormais des rivières et des lacs. Nous avons sensiblement les mêmes objectifs que Surfrider Foundation : faire de la pédagogie, des actions de communication ou de lobbying, des nettoyages de plages…

En tant que surfeur, te rends-tu compte à ton échelle que l’océan se dégrade ?

Bien sûr, comme beaucoup je constate de plus en plus de pollutions dans l’eau. Après 15 ans de parrainage de Surfrider et 7 ans avec « Liza pour une mer en bleus », c’est clair que je n’ai pas vu de baisse de la pollution, malgré les efforts de beaucoup.

Comment les surfeurs peuvent aider concrètement à préserver leur terrain de jeu favori ?

Je vois ça comme une contribution. Si tout le monde se dit « que puis-je faire? », les choses ne vont pas avancer. Les surfeurs sont avant tout des témoins et des « souris de laboratoire ». Il n’y a pas un surfeur qui n’ait pas attrapé quelque chose lié à la pollution, ou en a été témoin. Quand tu vis ou vois ça, et que la mer te procure autant de plaisir, tu te dois de lui rendre quelque chose, donc d’apporter une contribution, en fonction de ton pouvoir. Tout le monde peut faire quelque chose.

Moi, je fais ce que je peux, même si mon pouvoir est limité comparé à des maires ou des ministres. Mais j’y contribue : je donne de mon temps, de mon énergie, j’apporte parfois certains financements sur des projets… Chacun doit avoir cette démarche, à sa façon : signaler à sa mairie une pollution repérée, trier ses déchets, que les municipalités aient des équipements de recyclage, pourquoi pas organiser des nettoyages de plages, adhérer à des associations, donner de son temps et son énergie… Il y a plein de façons d’apporter sa pierre à l’édifice. On ne peut pas profiter de l’océan sans s’y sentir impliqué. Ou alors on n’a pas le droit de se plaindre.

On a quand même parfois l’impression que de nombreux surfeurs sont peu réceptifs à tous ces arguments, voire qu’ils agissent de façon égoïste. Qu’en penses-tu ?

Je suis bien d’accord, alors qu’ils devraient se sentir davantage concernés. Lors de « l’Odyssée du Flocon à la Vague« , dont je suis partenaire, les sportifs des sports de nature s’impliquent. On ne peut qu’espérer que les surfeurs y viennent. Moi je fais ce que je peux, avec les limites de mon temps et mon potentiel. Mais je me sens tout petit là-dedans. Je suis conscient qu’on ne pourra pas changer le monde, mais si on peut au moins éveiller les consciences ce sera déjà beaucoup…

Pour plus d’infos : Surfrider Foundation Europe / « Liza pour une mer en bleus« 

Mais aussi la vidéo de Bixente Lizarazu présentant le concept de « l’Odyssée du flocon à la vague », réalisée par Surfrider Foundation.

INTERVIEW REALISEE EN MARS 2010 – PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN FERRAND


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