Edouard Delpero : "J’ai réalisé que j’en étais capable"

Vice-champion du monde de longboard, le Marseillais est passé tout prêt du titre mondial.

28/12/2017 par Marc-Antoine Guet

De retour de Taïwan où il a remporté une étape des championnats du monde (le  Taïwan Open), Edouard Delpero est passé nous rendre visite à Biarritz. L’occasion de revenir avec lui sur cette victoire au goût particulier puisque dans la foulée de sa finale remportée, Edouard a raté de peu le titre de champion du monde. Saison 2017, compétitions de longboard, shortboard, entretien avec le cadet des frères Delpero avant la reprise de la compétition prévue en mars prochain. 

Vice-champion du monde, ça fait plaisir quand même, non ?
Ça fait plaisir ! C’est dur à réaliser parce que je ne suis pas passé très loin du titre. Mais gagner une étape des championnats du monde, ça n’avait jamais été fait pour moi. C’était mon objectif principal et au classement il y a quand même marqué premier ex-aequo donc c’est formidable.


C’est pas un peu bizarre de gagner une compétition et de refaire une série juste derrière (Edouard était à égalité au classement général avec Taylor Jensen) pour jouer le titre mondial ?
Il y avait très peu de probabilité que l’on soit ex-aequo… Ce qui était bizarre, c’est que je ne savais pas si je devais exploser de joie et profiter du moment. Je ne savais pas trop quoi faire ni comment réagir. Cela faisait trois jours que je savais que l’on était trois surfeurs à pouvoir être champion du monde et que ce scénario avec deux surfeurs à égalité pouvait se passer.


Taïwan, tu avais déjà gagné une autre compet’ l’année dernière ? C’est un endroit qui te plaît ?
Oui mais c’était un QS, il y avait beaucoup moins de monde. J’ai un très bon feeling avec ce spot. Il y a deux ans c’était la première fois que j’y allais et j’avais déjà perdu en demies après une belle série. J’aime beaucoup cet endroit.

As-tu un peu d’infos concernant le calendrier de l’année prochaine ? 
Ils ont dit que normalement il devrait y avoir la Papouasie mais je ne pense pas que ça arrivera pour des questions de politique sur place. Apparemment, ils ont un plan de secours en Indonésie. Il y en aura minimum deux quoi qu’il arrive. Peut-être Taïwan aussi. Donc peut-être trois. Malheureusement, on le saura à la dernière minute, comme à chaque fois. Mais c’est un beau programme quand même, si j’arrive à trouver les fonds nécessaires pour tout faire évidemment.


Vous subissez un peu ces décisions de dernière minute vous, les longboardeurs du Tour ?
Le problème c’est qu’une bonne partie des longboardeurs ne gagnent par leur vie avec la compétition. C’est un peu le nerf de la guerre. Ils sont bien sympas à faire des compet’ à l’autre bout du monde mais encore faut-il pouvoir y aller. On a d’ailleurs notre école de surf avec Antoine à la Côte des basques qu’ont fait tourner surtout en juillet-août pour mettre un peu d’argent de côté.

Au niveau de ton surf as-tu eu
l’impression de mieux surfer que d’habitude pour obtenir ce résultat ?

De
l’extérieur, on a peut-être l’impression que je surfe mieux,
je dois dégager quelque chose de plus que les années d’avant. Mais non, je n’ai
pas l’impression d’être meilleur. C’est juste l’expérience de la
compétition
. À partir des quarts de finale sur ces compétitions,
il n’y a presque que des champions du monde donc j’ai peut-être
réalisé qu’au final j’en étais capable.


Quels sont les longboardeurs qui t’impressionnent aujourd’hui ? 
Mon inspiration principale, c’est Antoine (ndlr : son frère). Mais je pense aussi à Kai Sallas et Harley Ingleby. Ce sont ceux que je regarde le plus. Ils font certaines choses avec plus de style que d’autres.

Fais-tu attention au quotidien à alterner shortboard et longboard ou est-ce selon tes envies ?
Antoine trouve que je suis fou avec ça mais quand je pars sur une compet’ je m’envole toujours avec un shortboard et en freesurf, je fais toujours du shortboard. C’est surtout pour me vider la tête et me faire plaisir. La veille des finales, je surfais en shortboard, j’avais besoin de me défouler. Je ne veux pas que le longboard devienne une contrainte.

À quoi ressemble ton quiver du moment ? 
Mes longboard sont tous les mêmes. Un speed shape relativement classique mais un peu retravaillé et en shortboard j’ai un nouveau modèle qui est sorti chez Venon que je surfe en 5’8 pour pouvoir l’utiliser dans des vagues assez variées. 


Pour terminer, un mot sur la saison des Français ?
Maxime a fracassé à Hawaï, malheureusement Jorgann n’est pas passé loin, mais vraiment pas loin. Il a fait une énorme année et prouvé qu’il pouvait gagner de grosses compet’. Jérémy gagne un deuxième Pipe Masters, c’est monstrueux et celle qui m’a bluffé c’est Johanne Defay, elle a fait une saison de fou. Et Pauline malheureusement elle ne se requalifie pas mais c’est une battante, elle va y retourner très vite.

>> Retrouvez la dernière vidéo d’Edouard Delpero en shortboard

                                


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