Le late take-off

Ce n'est pas bien d'être en retard, mais en surf, cela peut faire de vous une légende du take-off. Ou une proie facile pour des lèvres assassines?

08/11/2011 par Romain Ferrand

Late take-off. Littéralement, ça veut dire le départ en retard. ça arrive généralement lorsque l’on part au dernier moment ou légèrement mal placé par rapport au point exact de départ, une fois que la vague s’est déjà bien dressée. Ça arrive souvent lorsque les vagues sont très creuses, la lèvre se projette tellement vite en avant que l’on n’a pas le temps de descendre la paroi, sans qu’elle ne se dérobe sous nos pieds.

Alors forcément, cette situation est arrivée à chacun d’entre nous, quel que soit notre niveau, et se reproduira souvent. On ne peut pas toujours appliquer les règles de départ classique apprises avec le temps ou dans les manuels.

Effectivement, on risque de se retrouver en situation de late take-off lorsque l’on débute et que l’on ne rame pas assez efficacement au départ, lorsque l’on est fatigué, si notre planche est trop petite par rapport à la puissance des vagues, si les vagues sont très creuses ou tout simplement si un surfeur refuse le départ et qu’au dernier moment, on décide de saisir notre chance.

Le plus important dans cette situation, c’est vraiment d’y croire, c’est de s‘engager de tout son être. Sur la photo ci-dessous, Dane Reynolds est dans une situation où plus de 99 % des surfeurs jugeraient impossible à rétablir pensant la chute inévitable. Pourtant, Dane y croit et le réussit magistralement.

– – –

SO LATE, SO WHAT ?

La première chose à faire est de ne pas chercher le late take-off. Il ne faut jamais négliger le départ. De toute façon, on ne cherche pas à partir en late, on se retrouve en late take-off.

Pendant le late, on ne descend pas la pente comme lors d’un take-off classique. Au lieu de prendre la pente pendant que la lèvre se projette au-dessus de nous, on est accroché par cette lèvre et on se fait projeter vers l’avant.

Donc là, on ne part plus légèrement en travers dans le sens du déferlement pour ne pas piquer : une fois que l’on part en l’air, il faut essayer de rester au-dessus de sa planche et de poser la planche à plat sur la paroi.

Le truc numéro 1 serait de rester groupé et d’essayer de décrocher le plus vite possible de la lèvre, donc de continuer d’appuyer vers le bas pour ne pas continuer à partir en avant avec la lèvre.

Ensuite, une fois que l’on décroche, il faut essayer de plaquer la planche sur la paroi en tendant les jambes. Sauf dans le cas extrême où se retrouve Dane, où là il va devoir plaquer la planche sur le plat de la vague en arrivant en bas.

Puis, il faudra amortir la chute histoire d’absorber le choc en fléchissant les jambes.

Et enfin, il ne faudrait pas trop amortir non plus au risque de perdre toute sa vitesse et de venir se faire cueillir par la méchante lèvre qui arrive au-dessus. Donc une fois fléchi, il faut résister à l’écrasement et essayer d’attaquer un virage sur le rail illico presto.

C’est une manoeuvre très difficile à réaliser qui demande de l’engagement, du feeling, du timing et beaucoup de pratique, en plus d’être très risquée. Un paquet de blessures du genre entorses, déchirures musculaires, fractures se font à ce moment-là !

Heureusement pour nous, tous les take-offs ne sont pas aussi lates et puissants que celui de Dane… Mais n’oubliez pas que le surfeur est efficace dans l’urgence et là c’est vraiment le cas. Croyez en vous ! Et comme on dit en Côte d’Ivoire : « Cabri mort, n’a pas peur de couteau ! », alors une fois en l’air autant essayer de se poser.

Antisèche :

– Il faut y croire jusqu’au bout

– Essayer de décrocher le plus vite possible de la lèvre

– Plaquer la planche dans la paroi ou sur le plat

– Absorber le choc en fléchissant

– Résister à l’écrasement

– Bonne chance !

Par Philippe Malvaux, ancien entraîneur du Pôle France, désormais coach Nike 6.0


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