Portrait : à la rencontre de Laure Mayer, longboardeuse expatriée en Australie

Extrait du magazine Surfeuses n°1, été 2022.

31/01/2024 par Maia Galot

oxbow elle trip
Sur le tournage du court-métrage Obseassion © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW

Surfeuses a vu le jour à l’été 2022, avec un nouveau nom et de belles histoires. Dans ce numéro 1, marrainé par Alice Lemoigne, on retrouvait un article d’inspiration sur Bethany Hamilton, un trip en Irlande avec Marie Chauché, des portraits de surfeuses de grosses vagues ou d’artistes, mais aussi la vie façon freesurf avec Anna Gudauskas, un focus mindset avec Johanne Defay et un pas dans le monde du bodyboard avec la championne brésilienne Isabela Sousa ! Sans oublier un dossier de société sur le typhon Rai aux Philippines, un portfolio signé Maria Bastidas ou encore la communauté Girls Surf Too en Afrique du Sud.

Bref, pleins de sujets à découvrir au fil des pages et des envies du moment. Aujourd’hui nous vous partageons le portrait de Laure Mayer (page 52), qui vit sa vie au rythme du longboard, et pas que !

Trouver son rythme

Cet article peut se lire sur fond de musique flamenco. D’abord parce que c’est un rythme qui a bercé Laure Mayer pendant de nombreuses années, dans son adolescence et jusqu’à sa vie de jeune adulte, mais aussi parce que sa richesse et ses accents semblent coïncider avec le rythme de vie de la longboardeuse. 

Laure a grandi à Saint-Jean-de-Luz. Plutôt attirée par la montagne, où elle développe très tôt une passion pour le snowboard, ce n’est qu’à l’adolescence qu’elle se tourne vers le surf. D’abord autour de 16 ans, à l’ouverture d’un club dans sa ville, puis réellement à l’âge de 19 ans. Permis en poche, libre de ses déplacements, elle jette son dévolu sur le longboard. Dans la discipline, elle cherche à retrouver les sensations des mouvements qui lui plaisent déjà en flamenco. “Ça me parlait plus, ça me correspondait plus, j’avais envie de danser un peu sur ma planche », explique-t-elle aujourd’hui.

Le déclic qui fera réellement d’elle une passionnée viendra à peine deux ans plus tard. À 21 ans, la Française profite d’une expérience en Erasmus au Portugal, dans le cadre de ses études, pour sortir de sa zone de confort. “Surfer des spots que tu ne connais pas, c’est ça qui fait le surf. Il a fallu que j’apprenne à gérer seule, et c’est là que ça a vraiment pris de la place dans ma vie” raconte-t-elle. 

Sortir de sa zone de confort. Si pour certains et certaines c’est un chemin périlleux, pour Laure il semblerait que ce soit comme un mantra. Son énergie, elle la puise dans son envie profonde d’apprendre de nouvelles choses, de se donner des objectifs personnels qui la poussent au dépassement de soi : “J’ai vu une marge de progression en surf que je n’avais plus en snowboard. Il y avait tellement de choses que j’avais envie d’apprendre et de réussir, c’est ça qui m’a mise dedans. J’avais plein d’objectifs pour moi-même, et c’est ça qui m’a fait continuer plus qu’autre chose : le plaisir de savoir que je pouvais aller beaucoup plus loin que là où j’en étais.”

Cette façon de penser, elle l’applique au longboard mais aussi au reste de sa vie. Après l’Espagne et le Portugal, la Basque souhaite apprendre d’autres langues, et se tourne vers l’anglais. De l’anglais et du surf ? Direction l’Australie, terre de surf par excellence, et plus particulièrement Byron Bay, ville de surf où le longboard est roi.

“La vie est vraiment douce ici, le quotidien de beaucoup de personnes est tourné autour du surf et ça me correspond vraiment aujourd’hui”. À Byron, Laure a trouvé un rythme de vie qui lui correspond. Pourtant, son installation ne s’est pas faite sans cadence : “je suis tombée amoureuse du surf et des vagues ici, mais je ne suis pas forcément tombée amoureuse de la culture immédiatement. Je viens du Pays basque, on a une culture un peu ancrée, et c’était difficile de laisser mes proches. C’est aussi pour ça que j’ai fait des allers-retours pendant longtemps, j’avais besoin de rentrer au pays” témoigne-t-elle. Onze ans plus tard pourtant, Laure a fait son choix. À présent, elle est à Byron chez elle, et elle y marche pieds nus, comme tout le monde. 

Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer au Pays basque © Rémi Bédora pour OXBOW

Avec les années, la surfeuse s’est fait sa place dans le milieu du longboard classique, et se trouve régulièrement invitée à des événements core de la discipline. Mexilog Fest, Belza Classic ou encore le Single Fin Mingle en Nouvelle-Zélande, elle participe aux côtés de celles qu’elle idolâtrait plus jeune, comme Kassia Meador, aujourd’hui son amie. Si la compétition n’est pas une fin en soi, “plus un honneur qu’autre chose”, Laure continue en parallèle de parfaire son quiver, toujours en allant vers la nouveauté.

J’ai vraiment envie de savoir tout surfer, même une porte un jour. Mon longboard de prédilection aujourd’hui c’est un longboard classic 9’6 single fin Nettleton que j’adore. J’ai aussi un glider, une planche de 10 pieds très épaisse et pointue des deux côtés, vraiment faite pour les vagues de pointbreak, qui déroulent beaucoup. Avec, tu prends une vitesse incroyable, tu as la sensation de planer, d’où son nom. C’est hyper intéressant, tu dois faire des mouvements plus doucement car la planche est plus lourde, plus compliquée à manier. Je m’intéresse aussi aux planches plus courtes. J’ai un mid-lenght 7’6, single fin que j’adore. Avec ça tu peux surfer des vagues plus grosses, aller plus à l’intérieur tout en gardant cette glisse plus lente, moins radicale. Mais tu peux essayer de te mettre des barrels ! J’ai aussi une 6’10, shapée avec du volume, pour me mettre plus à l’intérieur et pouvoir être contente d’aller à l’eau dans toutes les conditions”.

En élargissant ses horizons, la surfeuse du team Oxbow continue à nourrir sa passion de la découverte, où la marge de progression lui semble illimitée et où les sensations à explorer sont encore nombreuses. Et ce, toujours sur le tempo !

Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer © Rémi Bédora pour OXBOW
Laure Mayer et son amie Andréa Molina © Rémi Bédora pour OXBOW

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