Gros surf, mode d’emploi

Matériel, condition physique, mental etc. : quelques précieux conseils à lire avant de se jeter dans du solide.

26/10/2018 par Romain Ferrand

Même si ça ne se voit pas encore avec les températures, l’hiver est presque là, marquant le retour des houles solides et des sessions musclées. De quoi en tenter quelques-uns (vous ?) de se jeter dans le grand bain en allant se frotter aux spots de gros.

Mais le gros surf ne s’improvise pas et nécessite d’avoir « la caisse » et de savoir 2, 3 choses. Les voilà :

Par Gibus de Soultrait

TAILLE DE VAGUE : À partir de 3 m, ça devient gros. Au-dessus de 4 m, c’est très gros. À 6 m et plus, c’est le territoire des « big wave riders ». À noter que la puissance de la vague se démultiplie à mesure qu’elle grossit. À chaque mètre de plus, la session change de dimension. Attention, la vague paraît toujours plus petite du bord, qui plus est, vue de hauteur. Signe indicateur : l’éloignement du déferlement.

RAME / TOW-IN : Surfer le gros, c’est d’abord à la rame pour acquérir l’expérience du placement, de la série sur la gueule, du take-off engagé, de l’attente, de la trouille, de la nage… Expérience acquise à la rame, le tow-in, cela veut dire avoir le jet-ski et les vagues sans personne. À 3-4 m, c’est sans doute fun. À partir de 6 m, c’est une histoire sérieuse à deux où chacun doit bien maîtriser son sujet ! (Attention à l’ivresse de la facilité du jet).

GUN : Une planche de 8′ (2,40 m) jusqu’à 3,50 m. Une planche de 9’+ à partir de 4 m et plus. Mais il y a ceux, plus techniques, pour qui une planche plus courte accentue le challenge du take-off et d’une trajectoire plus serrée. Nécessaire alors de ramer fort, d’avoir de bons appuis.

LEASH : Épais et long, entre 8′ pour vague de 3 m et 15′ pour 4 m. Plus c’est long, moins ça tire dans le bouillon, mais on perd du temps à reprendre sa planche. Leash court, attention au retour dans la figure ! Pas de gros surf avec des vieux leashs.


ENTRAINEMENT : Rien de mieux que faire des 100 m en piscine : 20 m en crawl, 10 m en apnée sous l’eau, 20 m crawl… et on enchaîne jusqu’à l’asphyxie, comme après la 5e vague sur la tronche… (voir la vidéo : comment s’entraînent les surfeurs de gros français en piscine)

BOUFFE : On peut la classer en 3 types :

1) La chute en surfant (sans trop d’air dans les poumons), rien de plus à faire qu’à laisser faire, souvent très violent, ne pas chercher à résister.

2) Face au mur qui va tomber, le canard pour les pros, escapade pour les autres en plongeant profond, trois bonnes brasses. Ça passe tranquille… avec le risque d’une planche en deux ou d’un leash cassé.

3) Dans l’écume, rester en surface en étant ballotté mais en profitant de la mousse pour avancer et dégager de la zone d’impact.

TEMPS SOUS L’EAU : 8 à 10 secondes, usuel. 12 à 15 secondes, ça se corse. 15 à 25 secondes, ça brûle. Au-delà de 30 secondes, c’est hors zone habitable… Mais le plus asphyxiant, c’est la succession des vagues à bouffer. Savoir qu’on est entraîné aide à la confiance, diminue le stress et donc la perte de souffle.

LES AUTRES : Observer le placement des autres, être sûr de soi dans ses mouvements, sinon dégager sur le côté. Respect impératif de la règle de priorité, surtout quand c’est creux et engagé. Take-off à deux, occasionnel quand il y a de l’espace, et laisser la vague au prioritaire. Ne pas lâcher sa planche n’importe comment. Répondre à la demande d’aide.

MENTAL : L’avoir pour s’engager mais ne pas le forcer pour autant. L’humilité devant la puissance de l’océan est une règle d’or. C’est toujours lui le plus fort.

   


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9 commentaires

  • yael
    24 décembre 2016 9h38

    entendu et essayé : compter sous l’eau, car cela permet de relativiser le temps passé et donc de moins paniquer, car l’on sait qu’à 15 secondes on a de la marge.

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  • Valentin Budbud
    9 décembre 2014 18h37

    Oula le gros : sûrement pas déjà 2M et je me chie dessus alors 3M même pas en rêve !

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  • pimpouli
    19 décembre 2013 1h29

    A partir de 5/6m la gravité commence a se faire ressentir.. Estomac qui remonte etc.
    Sinon pour le leach bha il y a 30 an les gars y allaient sans. Sans jet aussi d’ailleurs…

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  • théo
    28 mai 2012 17h07

    c’est du lourd ;),il y a intéret a ne pas fliper quand on surf une vague comme parce que la chute risque d’etre…

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  • Paul ciño
    4 novembre 2011 13h00

    refait..avec ça je me sens capable de surfer du gros!^^

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  • brun
    1 novembre 2011 22h32

    je rajouterais :
    – ne pas paniquer,
    – ne jamais ouvrir la bouche

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  • JulienSez
    1 novembre 2011 22h31

    Bon resume! C important de savoir quel matos pour quelle conditions! Malheureusement pour nous dans Locean Indien les Grosses houles d’hiver sont finies. On doi maintenant fair confiance au cyclone pour nous envoyer du swell sans tr

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  • Shaun Tiegen
    1 novembre 2011 22h31

    Salut Gibus, Parlementia me manque. Je vais me rabattre sur Palos Verdes cet hiver!
    Bonjour de Calif.

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  • Manu Portet
    1 novembre 2011 22h30

    Merci Gibus, avec ça on est tranquil

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