Les compétitions sur le North Shore menacées ?

Un différend oppose la WSL et la mairie d'Honolulu sur l'organisation des compétitions.

06/02/2018 par Marc-Antoine Guet

On va essayer de vous rendre cette histoire très simple. Ce n’est un secret pour personne, la WSL prévoit depuis des mois des changements importants dans son calendrier. L’un des plus importants, est de vouloir placer le Pipe Masters en début d’année plutôt qu’en fin d’année, afin de profiter des meilleures conditions possibles (en atteste le dernier Volcom Pipe Pro qui s’est tenu dans des conditions mémorables).

Pour pouvoir effectuer des changements dans l’organisation des épreuves hawaïennes, la mairie d’Honolulu avait fixé une deadline mi-novembre. Petit bémol, la WSL, dans le but d’effectuer quelques changements (administratifs pour la grande majorité) dans son calendrier 2018/2019 ne s’est manifestée que mi-décembre. Des changements mineurs qui en aucun cas ne concernent les dates ou les waiting period déjà fixées au préalable. « On ne demande pas d’ajouter des jours ou d’allonger les events. Ce sont de tout petits problèmes administratifs » s’est justifiée Sophie Goldschmidt, CEO de la WSL.
Oui mais voilà, Kirk Caldwell, maire d’Honolulu ne l’entend pas de cette oreille. « La WSL a raté la deadline pour sa candidature et maintenant ils essaient d’organiser quelque chose alors que ces dates ont déjà été bookées. Ce n’est pas comme ça qu’on fait du business à Hawaii » a-t-il commenté auprès du journal Honolulu Star Advertiser.

La WSL de son côté se défend à travers sa CEO Sophie Goldschmidt : « Après avoir récolté l’opinion d’un très grand nombre de personnes, nous sommes convaincus que les changements que nous mettons en place vont bénéficier à tous, y compris Hawaii ».

Face aux rumeurs des derniers jours, le maire d’Honolulu Kirk Caldwell a repris la parole aujourd’hui à travers un communiqué : « Les règles d’autorisations actuelles pour les épreuves de surf existent depuis des années et ont été développées dans le but d’équilibrer les intérêts à la fois de la communauté mais aussi de l’organisation qui organisent ces compétitions. L’échange du Volcom Pipe Pro pour le Billabong Pipe Masters pour la période d’attente du 29 janvier au 10 février (2019) comme l’exige le WSL, constituerait un changement majeur. Cela placerait les autres candidats dans une situation désavantageuse et ce serait extrêmement injuste. La WSL pense que la ville devrait acquiescer leur demande sans hésiter, et ce, en dehors des règles établies, sous prétexte qu’ils ont un impact économique sur la communauté. Ils (la WSL) ont également laissé entendre qu’ils pourraient ne pas revenir au cours des trois prochaines années si leur demande n’était pas acceptée« .



En effet, selon The Honolulu Star Advertiser, si ces problèmes entre la WSL et la mairie d’Honolulu n’étaient pas résolus, la WSL pourrait bien se retirer du North Shore en 2019. Imaginez alors un champion du monde sacré sans event à Pipe… 
Une situation qui fait vivement réagir la communauté surf, à commencé par Kelly Slater lui même : « Hawai’i et le surf sont 2 synonymes. Les changements qui ont lieu sont importants pour le tour et n’auront aucun aspect négatif sur la communauté locale. Ce n’est rien d’autre qu’un échange de jours et de noms sur des compétitions à Pipe« . Même son de cloche du côté de l’influent Hawaïen Sunny Garcia, champion du monde et 6 fois vainqueur de la Triple Crown : « Avoir tous ces events avec les meilleurs surfeurs du monde est très important pour les surfeurs hawaïens et la communauté hawaïenne en général . Sans parler de l’économie ».    

La WSL, toujours à travers la voie de sa dirigeante, tient à calmer la situation : « Nous aimons Hawai’i et sommes profondément convaincus qu’ Hawai’i est l’une des destinations surf les plus importantes au monde« . Sans oublier de préciser cependant que la WSL avait dépensé 7 millions de dollars au total pour organiser ses compétitions à Hawaii, générant près de 20 millions de dollars…

Espérons qu’un consensus soit rapidement trouvé afin que tout le monde s’y retrouve et que les compétitions puissent continuer de se dérouler sur les meilleures vagues du monde avec les meilleurs surfeurs. Si la WSL venait à se retirer d’Hawai’i, personne n’y gagnerait. 


Photo à la une : WSL / Sean Davey    


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