Interview de Franck Lacaze, commentateur "live"

Retrouvez l'une des "voix" des compétitions de surf, en bonus du sujet du mag d'octobre "Speakers : les voix du surf".

08/10/2013 par Romain Ferrand

Quelle est la plus grosse difficulté pour un commentateur webcast ?

Plutôt que de parler de commentaire webcast, je préfère aujourd’hui parler de commentaire “live“ car, à l’exception des contests du World Tour parrainés par Quiksilver, le surf n’est quasiment plus proposé en Français via les webcasts. À l’inverse, l’ASP World Tour masculin est aujourd’hui intégralement retransmis à la TV sur la chaîne MCS Extrême qui diffuse sur les bouquets Numéricable et Canalsat, ainsi que sur So Surf, une webradio qui relaye les images du webcast en y greffant des commentaires français. Donc, pour un commentateur “live“ la principale difficulté consiste à tenir la distance. C’est à dire avoir toujours de la “matière“ à proposer aux téléspectateurs : des infos sur les surfeurs, des analyses, des anecdotes, etc… de quoi maintenir leur attention lors des temps morts entre deux vagues… Et ils sont nombreux ! Mais aussi tenir physiquement la distance. Un exemple : le dernier Billabong Pro de Tahiti qui s’est conclu par une journée de compétition de 10 heures. C’est autant de temps à tenir l’antenne. Inutile de préciser que les dernières heures étaient éprouvantes, surtout avec un décalage horaire de 12h qui nous a emmenés, Baptiste Lévrier et moi jusqu’à 5 heures du mat’. Les yeux piquaient sur la fin.

Tu es à la fois “speaker de plage” et “commentateur du live”. Quelles sont les différences les plus notables ?

La priorité du commentateur plage est de relayer les infos techniques aux surfeurs qui sont à l’eau : les notes sitôt qu’elles s’affichent, les situations (classement des surfeurs et écarts de points en temps réel), le chrono et l’attribution des priorités, et ceci prioritairement en Anglais, la langue officielle sur l’ASP (mais aussi en Espagnol, en Français, voire en “Portugnol“ –un hybride d’Espagnol et de Portugais qui s’apparente à de l’Espagnol avec des “che“- selon les nationalités présentes à l’eau). Pour résumer, le speaker plage est le lien entre le jury et les surfeurs et ce job demande une concentration de tous les instants et ne laisse que peu de place à la fantaisie. Ce n’est que lorsqu’il a rempli cette mission auprès des surfeurs que le speaker plage peut alors s’adresser au public et lui livrer des infos plus généralistes sur les surfeurs, le format de compétition, etc… C’est un exercice très cadré. L’exercice du commentaire live est plus libre. C’est un boulot de journaliste dont j’essaie de m’acquitter le plus professionnellement possible. Et particulièrement sur MCS Extrême où je m’adresse à la fois à des surfeurs assidus mais aussi à des néophytes. J’essaie donc d’être très pédagogue tout en restant pointu, un véritable exercice d’équilibriste de manière à ne me détourner de personne. L’avantage du live c’est que l’on peut aussi digresser et prendre davantage de temps pour expliquer des choses essentielles à la compréhension du surf de compétition. Et on peut aussi être plus léger, sans pour autant verser dans la déconnade la plus totale…

Est-ce que tu répètes/travailles tes interventions ou est-ce que tu ne fais que de l’impro grâce à tes connaissances/culture surf ?

Même si mes 30 années de surf et mon passé de surfeur professionnel m’ont permis de me forger une culture solide, je suis avant tout un journaliste. Je bosse toujours mes fiches en amont et j’essaie de les garder à jour. J’ai aussi des outils informatiques à ma disposition et notamment un logiciel de statistiques dont je me sers régulièrement pour agrémenter mon commentaire. C’est souvent très utile lorsque le rythme des vagues baisse dans une série et qu’il faut meubler. Sans oublier bien sûr les réseaux sociaux dont on se sert pour interagir avec nos auditeurs. Le progrès sert aussi à ça, ce serait dommage de s’en priver.

Retrouvez le sujet « Speakers : les voix du surf » dans le Surf Session d’octobre, actuellement en kiosque

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4 commentaires

  • france
    10 octobre 2013 10h25
  • polo
    10 octobre 2013 9h00

    Tout à fait d’accord, Franck et les autres font du super boulot mais le père Flores est plus que pénible avec ses commentaires… Aucun fairplay, aucun professionnalisme dans son jugement, il passe son temps à se plaindre… comme son fils…

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  • Alex
    9 octobre 2013 9h42

    C’est clair que la plupart du temps ça manque de fairplay, sauf sur le dernier Quik Pro, il y a eut une amélioration.
    Par contre, arrêtez d’inviter le père Flores qui manque cruellement d’objectivité, il est plus là pour balancer (politique, jugement…) que pour commenter

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  • monsieur méchant
    8 octobre 2013 20h50

    Ouais ben les commentaires en anglais sont bien mieux, désolé de vous le dire, vous avez encore une belle marge progression, surtout le père florès d’ailleurs avec des commentaires parfois bien loin du fair play (il a pas l’air d’aimer beaucoup kieren perrow)

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