Une combinaison révolutionnaire pour le surf de gros

Shane Dorian et Billabong ont mis au point un procédé qui pourrait réduire les risques de noyade liés au big-wave riding...

03/06/2011 par Romain Ferrand

Ancien pensionnaire du World Tour, l’Hawaiien Shane Dorian s’est découvert depuis quelques années une passion pour le gros surf. A tel point qu’il fait aujourd’hui partie des meilleurs big-wave riders de la planète, et compte à son actif près de la moitié des plus grosses vagues surfées cet hiver.

Alors que tout le monde – dont son très bon ami Kelly Slater -s’inquiétait de sa folie des grandeurs (en terme de vagues, évidemment), un violent wipe-out à Mavericks en février 2010 (voir vidéo ci-dessous) allait marquer le surfeur hawaiien et lui donner une idée : « le wipe-out a été terrible, je suis resté sous l’eau pendant 2 vagues. Je me suis presque noyé. Après ça j’ai eu l’idée d’incorporer une poche d’air, similaire aux gilets de sauvetage d’avion sur lesquels on tire et qui se gonflent tout seuls grâce à des cartouches de CO2.« 

Il en parla rapidement à Hub Hubbard, Product Manager du département wetsuits de Billabong. Après s’être penché dessus, Hubbard est remonté jusqu’à une société spécialisée dans les combinaisons et autres systèmes de flottaison, qui compte parmi ses clients l’US Army : Mustang Survival Corporation.

Resté top-secret pendant des semaines, le procédé peut aujourd’hui être révélé, le brevet étant désormais déposé et accepté. Il est baptisé Billabong V1. V pour ascendant Vertical, et 1 pour l’altitude positive, soit 1 pied au-dessus du niveau de la mer.

Après avoir imaginé cette bulle d’air au niveau de la poitrine pour maintenir le visage hors de l’eau, Hubbard et Dorian ont finalement décidé de le placer dans le dos pour permettre au surfeur de revenir sur sa planche et ramer une fois remonté à la surface. Ainsi placé, le ballon d’air permet également de garder le visage à la surface.

« Le design de la combinaison est plutôt simple en fait« , raconte Hubbard. « On a ajouté une grande poche zippée dans le dos de la combinaison pour contenir la poche d’air, reliée à un gonfleur et une cartouche de CO2 qui sont « calés » au niveau des omoplates de manière à ce que vous ne le remarquiez pas. Une cordelette passe au-dessus de l’épaule pour conduire à une poignée au niveau de la poitrine. Vous n’avez qu’à tirer dessus comme pour un parachute et vous remontez« .

Testé pour la 1ère fois cette hiver à Cortes Bank (au large de la Californie), le V1 a été « publiquement révélé » lors de la session à Jaws du 15 février dernier, durant laquelle Dorian a ridé une vague estimée à 57 pieds (environ 17 mètres), remportant ainsi le Monster Paddle et le Monster Tube du XXL 2011. C’est justement après avoir chuté dans ce tube monstrueux qu’il déclencha le V1, remontant à la surface avec une énorme poche dans le dos qui n’avait alors pas échappé aux photographes présents (voir photo).

Billabong affirme ne pas penser pour le moment à la commercialisation du V1 sur le marché, mais « s’engage à le rendre disponibles à tous les membres de l’élite du big-wave riding« .

Une invention utile, qui pourrait sauver des vies au line-up et éviter des accidents mortels comme le fut le cas en mars dernier à Mavericks.

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2 commentaires

  • nicos33
    6 juin 2011 12h21

    C’est effectivement la question que je me suis posée et apparement il est obligé de le dégonflé sur le rivage ou un bord d’un bateau comme sur la vidéo. Mais l’idée reste néanmoins très bonne surtout lorsqu’on est à court d’air au fond de l’eau. Je pene que le bénéfice et plus important que l’inconvéniant.

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  • Vil
    6 juin 2011 4h50

    Et le surfeur peut-il le dégonfler lui même ? Car imaginons qu’il le mette en marche, qu’il remonte à la surface et qu’une vague arrive en plein sur lui, il ne pourra pas plonger mais se retrouvera bloqué à la surface et bouffera donc beaucoup plus …

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