Session historique à Jaws : un Angloy au line-up

Andoni Abaigar, 21 ans, était à l'eau vendredi 15 janvier lors de la célèbre session à la rame de Jaws. Il raconte.

24/12/2016 par Romain Ferrand

Initialement publié le 27 janvier 2016

Il y aurait des dizaines d’anecdotes à raconter au sujet de la récente session à Jaws, considérée comme la plus grosse journée de surf à la rame de l’histoire. Au milieu du gratin de la discipline (Shane Dorian, Ian Walsh, Kai Lenny, Aaron Gold & Co), ils sont aussi quelques anonymes à avoir tenter leur chance au line-up.

Parmi eux, Andoni Abaigar, 21 ans, originaire d’Anglet. Depuis 5 ans, cette tête bien connue de la Chambre d’Amour passe chaque hiver plusieurs semaines à Maui chez son pote Tyler Larronde, et s’est donc lancé à l’eau lors de cette célèbre session du 15 janvier. Il raconte comme il en est arrivé là, et comment s’est passée cette fameuse session :

?On s’est rencontrés avec Tyler il y a 10 ans à Biarritz. Depuis on est devenus super potes. Quand il vient en France, on traîne ensemble, et ça fait 5 ans que je vais chez lui à Maui chaque hiver.

J’avais déjà surfé Jaws à la rame en 2010 avec lui, mais c’était un petit jour. C’était la première fois que Tyler surfait le spot à la rame. Ce jour-là je n’ai pris aucune vague, j’avais trop peur. Puis j’ai fait mon premier drop – avec Tyler sur la même vague justement – peu de temps après. Je m’en souviens comme si c’était hier. Depuis, il chargeait chaque année de plus en plus gros et ça me donnait envie quand je voyais ça depuis la France.

Je m’étais remis à l’eau l’an dernier à Jaws lors d’un swell assez gros et cette année, on s’est faits une petite session d’entraînement vers Noël. Puis Sancho et Othmane (Choufani, ndlr) sont arrivés à Maui pour le fameux swell et la pression a commencé à monter au vu des prévisions. Greg Long est venu à la maison, il nous a expliqué à quoi allait ressembler la journée.

Le fameux jour, le swell était bien là, c’était parfait. Dès les premières heures de la journée il y avait des centaines de personnes sur la falaise. On s’est jetés des rochers avec Tyler et Othmane, il y avait un énorme shorebreak (qui casse sur de gros cailloux, ndlr), ça a été la première pression. Quand on est arrivés sur le spot, tous les photographes étaient déjà dans le channel. Pas le choix, il fallait y aller !

A l’eau, toutes les légendes étaient aussi déjà prêtes : Ian Walsh, Shane Dorian, Kai Lenny, Sancho. Je ne suis pas grand chose à côté d’eux, mais je me suis dit qu’il fallait y aller quand même. Greg Long m’a poussé à me jeter à l’eau, je ne pouvais pas refuser.

Puis une vague est arrivée. Tyler a ramé dessus mais ne l’a pas eu et m’a crié ?Go !?. J’ai ramé à fond, je suis parti un peu late et fait un air drop que j’ai pu plaquer, mais un second clapot est arrivé en bas de vague et là, je suis parti en avant. Un énorme wipe-out tête la première. La lèvre m’a rattrapé et je suis reparti avec elle…

Sancho m’avait prêté une veste gonflable Billabong avec 2 cartouches. Heureusement que j’avais ça. La vague m’a envoyé bien profond sous l’eau et là j’ai déclenché ma première cartouche. Ça n’a pas changé grand chose, je me faisais brasser dans tous les sens, alors au but d’un moment j’ai déclenché la seconde, et là je suis remonté vite.

Celle de derrière, encore plus grosse, m’est arrivée dessus quelques instants après. A cause du gilet, j’étais gonflé comme un ballon et je pouvais donc pas plonger. J’ai alors pris une grande respiration et je me suis fait secouer et traîner.

J’ai bouffé 3 autres vagues derrière ça, la série complète. Personne ne pouvait venir me chercher pendant tout ce temps.

Les instants d’après, j’ai commencé à voir des étoiles, ma planche s’était fêlée, je n’avais plus de cartouches dans la veste, j’étais un peu séché et j’ai donc décidé d’attendre sur le bateau. J’avais déjà bien donné, j’étais déjà content d’avoir essayé.

Je suis surtout content d’avoir été présent sur ce swell historique. Entendre Shane Dorian dire « je suis content d’avoir été là aujourd’hui parce que je ne suis pas sûr de pouvoir y aller dans 10 ans » témoignait du côté exceptionnel de cette session.

(…)

En France, je surfe le plus souvent à Anglet, même quand c’est gros, et aussi à Guéthary, en longboard parce que je n’ai même pas de gun. J’en casse pas mal mais peu importe.

J’ai la chance de passer 3 ou 4 mois à l’étranger chaque hiver. Avant Hawaii, je fais un stop d’un mois au Mexique, c’est un bon entraînement : surf à fond, pas de fête ou d’alcool. Puis à Hawaii, on s’entraine encore plus avec Tyler. Déjà, son père Michel et lui font énormément attention à manger uniquement bio. Fruits et légumes poussent autour de la maison. On s’entraîne aussi en courant et en faisant des apnées. Tout ça m’a permis de me sentir confiant et en forme pour la session à Jaws.

Maintenant, j’ai vraiment envie de m’y mettre à fond, continuer la natation, la chasse sous-marine en France, même si c’est plus compliqué l’hiver. J’ai envie d’aller surfer de grosses vagues en Europe, je vais me motiver pour y aller avec un copain, parce que c’est toujours mieux à deux. Je n’ai pas de sponsors, pas de gilets gonflables par exemple, mais l’envie est là?.

Un autre swell massif est prévu aujourd’hui sur Hawaii, promettant de l’action à Jaws mais aussi à Waimea Bay, où l’Eddie Aikau a failli être lancé. Plus d’infos à venir très vite.

Suite de la séquence du wipe-out d’Andoni à Jaws le 15 janvier dernier – ©Nick Ricca / www.nickricca.com / Instagram.com : @nickricca :


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2 commentaires

  • Sanka
    29 janvier 2016 11h56

    Des noms, des noms !

    Répondre

  • fred
    29 janvier 2016 9h03

    respect jeune c’est bien!!! pas de mitonage comme certains ici qui s’affichent en photos…

    Répondre

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