Le surf-art féministe de Delphine Priem

Rencontre avec Delphine Priem, qui taille le verre pour sculpter la vague et les femmes.

30/11/2016 par Rédaction Surf Session

Ayant grandi au sein d’une famille proche de la nature, Delphine a puisé ses valeurs dans celles que partageaient sa mère et sa grand-mère, toutes deux féministes. Entre des vacances passées étant petite au bord de la Manche et une partie de sa vie vécue en Normandie, l’univers de la mer et de la glisse était une évidence pour Delphine, passionnée par cet élément. C’est dans la transparence du verre qu’elle retrouve une similitude avec l’eau, et dans la mosaïque, un moyen d’expression. « Une femme c’est beau, ça a des courbes, des formes. C’est intéressant à exploiter en mosaïque » ajoute-t-elle. Tout comme les vagues.

Pièce réalisée pour une sage-femme. 

Un thème qui colle particulièrement bien à l’esprit de Delphine et sa famille qui habitent désormais à Biarritz : « On va tous à l’eau et on est vraiment tournés vers la nature, l’environnement » intime t-elle. Delphine utilise également des matériaux trouvés, comme du bois flotté ou encore des débris de verre, et les intègre à ses pièces, un moyen de recycler dans la beauté : « Des fois je ramasse même des débris d’abris bus ou de vitres de voiture cassées ».

Cadre en bois flotté, vague réalisée en débris de verre trouvés

Toujours présente dans ses créations, la nature occupe une place importante dans sa vie et dans ses oeuvres, que ce soit en trame de fond ou comme thème principal.

« La nature, dans sa représentation, est très féminine. C’est plein de courbes, de lignes. Et puis c’est beau une femme qui surfe ». Une féminité pure et naturelle que Delphine cherche à défendre : « De nos jours dans le surf, tout est sexualisé et c’est dommage. On a franchi une limite, et les jeunes filles qui suivent ces surfeuses s’imaginent que c’est une norme et cherchent à faire pareil… Alors qu’on pourrait faire de belles choses avec le surf féminin ». Une image que Delphine cherche à redéfinir, à laquelle il lui tient à coeur de rendre justice.

Le bois des planches provient des chutes de l’atelier UhainaPo Anglet

Son inspiration, elle la trouve partout et rassemble le tout dans un carnet : « Ca peut être un timbre ou une couleur que je vois, ou un lieu que je visite», explique-t-elle. « J’ai toujours été attirée par toutes sortes de choses comme les vitraux. J’allais même visiter les églises seulement pour les observer, étant petite». Une curiosité aiguisée au service d’un art représentatif sans pour autant être engagé, et que certains qualifient même d‘art thérapie. « Certaines personnes me disent qu’elles suivent mon compte Instagram juste parce que ça leur fait du bien. Quand on me dit ça, ça me rend vraiment heureuse. »

Delphine en plein travail

Un art apaisant et travaillé qui fait de plus en plus d’adeptes : «J’ai récemment collaboré avec la boutique Albertine à Biarritz. J’ai représenté leurs maillots de bain sur certaines de mes pièces qui sont en expo là-bas» m’informe Delphine. C’est à l’aide de pâte de verre faites artisanalement par une famille originaire de Murano (Italie) et implantée à Paris, que Delphine sculpte les courbes des vagues et des surfeuses. Une technique qu’elle a développé elle-même pour un style personnel et gracieux, qui passionne au-delà des frontières françaises. 


Pièce réalisée pour la boutique Albertine, représentant leur maillot de bain.

Delphine Priem exposera au Noël des Créateurs (Ateliers d’Artistes de la Milady) du 2 au 20 décembre (vernissage ce vendredi à 18h), puis du 21 au 24 décembre au Klik pop-up à St Jean de Luz.
Retrouvez-la également sur son compte Instagram @delphinepriem.


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