La plus belle vague du Brésil n’est plus

Suite à une catastrophe environnementale sans précédent et en plus des milliers de victimes humaines et animales, le pays a aussi perdu sa plus belle vague, Boca do Rio. Explications :

26/11/2015 par Robin Guyonnet

Les Brésiliens eux-aussi ont leur Mundaka ; ou plutôt avaient. Suite à la rupture de deux barrages, la gauche – située en embouchure de rivière – de Boca do Rio, qui pouvait se surfer sur plus de 500 mètres, risque bel et bien de ne plus être surfée pendant un long moment.

Que s’est-il passé ?

Tout a commencé le 5 novembre dernier près de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais. En cédant, 2 barrages ont libéré des milliers de tonnes de boue toxique, retenues suite aux activités d’exploitation minière dans la région.

Le Rio Doce, (5ème plus grand fleuve brésilien) dont le débit a été sensiblement accru, a d’abord littéralement rayé une ville de la carte, détruisant tout sur son passage, avec des coulées de boue meurtrières. Au moins 7 morts et 12 disparus, ainsi que des centaines de personnes déplacées selon le journal Le Monde, un calvaire qui ne fait malheureusement que commencer.

280000 personnes sans eau potable, plus d’eau pour les agriculteurs, une faune et une flore détruites par la boue toxique (…) depuis l’accident, les problèmes économiques et environnementaux ne cessent de se multiplier. Les autorités brésiliennes, elles, parlent déjà de « plus grande catastrophe environnementale au Brésil ».

Comment expliquer le lien entre la catastrophe et la disparition de la vague ?

Les coulées de boue toxique ont déjà atteint l’océan, situé pourtant à plus de 600 kilomètres des barrages rompus. En plus de la très forte pollution déversée dans l’océan – résidus de fer, de plomb, de mercure et fortes quantités d’arsenic retrouvées dans l’eau par les scientifiques – rendant ce dernier impraticable, le débit du fleuve couplé aux boues épaisses pourraient également considérablement affecter le banc de sable.

Même si la situation était régulée et que le banc de sable venait à réapparaitre à moyen terme, les biologistes estiment que cela prendra longtemps avant que le spot soit à nouveau praticable.

Une vague exceptionnelle

Surnommée “cousine de Bali” par les locaux, la gauche était normalement constituée de 3 sections, mais pouvait parfois se surfer sur 5 sections lors de grosses houles, offrant alors aux surfeurs un ride de plus de 500 mètres.

Dans des propos recueillis par Surfline, un local donnait une description de la vague : “c’est la plus parfaite et la plus longue vague du Brésil. Une grande bande de sable en forme de triangle, formée par les sédiments du Rio Doce (rivière), accueille les houles de l’hémisphère sud qui frappent les côtes brésiliennes. A partir de 2m50, la vague déroule de façon spectaculaire et devient « world-class », en atteignant le côté sud de l’embouchure.”

Ça va s’arranger ?

Oui, mais ça prendra longtemps. Si la disparition d’une telle vague est regrettable pour la communauté surf, rappelons que le désastre concerne surtout les milliers de Brésiliens victimes de la catastrophe. Les sociétés responsables, mises en cause dans la négligence des barrages, se sont déjà engagées à verser près de 260 millions de dollars. Les experts, eux, chiffrent le coût de nettoyage à 1 milliard.

 

Pour plus de photos de Boca do Rio, visitez le compte instagram de Celso Pereira Jr : @celsojrphoto

http://www.celsophoto.com/


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2 commentaires

  • Jean-Christophe
    27 novembre 2015 17h16

    Franchement, la vague c’est si important?…par rapport au désastre écologique, c’est bien dérisoire !

    Répondre

  • simwax
    27 novembre 2015 7h48

    RIP 🙁

    Répondre

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