Margaux Arramon : entre imagination et réalisation

"Tout part de l'imagination, mais il faut savoir aller au bout de ce qu'on entreprend", longboardeuse et artiste, Margaux réalise ses rêves de Biarritz à Oceanside.

28/08/2012 par Romain Ferrand

p>En marge des autres surfeuses, Margaux Arramon-Tucco, longboardeuse du team Rvca, se fait remarquer par son caractère bien trempé et son mode de vie excentrique, guidée par ses passions pour le dessin, les voyages et le longboard. Âgée de 21 ans, originaire de Biarritz, Margaux a attrapé le virus des voyages juste après son bac, l’éloignant des bancs de la fac. Aujourd’hui elle partage ses saisons entre Biarritz et Oceanside en Californie. Très perfectionniste, elle aime aller au bout de tout ce qu’elle entreprend et s’interroger sur les choses fondamentales de la vie.

– Tu m’as dis avant de faire cette interview que tu aimerais parler de quelque chose d’un peu à part de ce que les magazines te demandent tout le temps ?

Oui on parle souvent de mes dessins, mes voyages et du surf. Ce sont des sujets à propos desquels j’adore m’exprimer mais il y a plus profond autour de tout cela. J’aime dessiner parce que j’aime surfer et j’aime surfer parce que j’aime dessiner. Je voyage car j’en ai besoin pour les deux. Tout se rejoint et j’ai trouvé je pense la balance idéale à mon épanouissement personnel. J’ai besoin de solitude sur un peu plus d’une moitié de temps de ma journée et j’ai besoin de socialisation pour m’inspirer. Je m’amuse beaucoup avec mon imagination et c’est je pense le point principal qui fait que je continue à dessiner, surfer et voyager. « L’imagination gouverne le monde » disait Napoléon, il ne gouverne pas le mien mais est un co-équipier bien utile à mon esprit et à mon bien-être.

– Qu’est-ce que les mags te demandent tout le temps ?

On me demande comment j’en suis arrivée à dessiner. Je ne sais pas vraiment, je sais qu’un jour j’ai pris un stylo et pour la première fois j’ai voulu créer consciemment. On dessine toujours quand on est petit on crée des choses incroyables mais ce sont des souvenirs mélangés à une imagination innocente et inconsciente.

– Comment définirais-tu ta façon de vivre ?

Je fais constamment un travail sur moi-même. Tout un univers se construit autour du surf et du dessin, c’est plus qu’une passion c’est un mode de vie. Je n’ai pas de rêves au delà de mes possibilités mais je les exploite au maximum. Je préfère bien faire sur une longue durée que tout faire sur une période courte. J’ai appris en voyageant que l’organisation est vitale mais si jamais elle n’aboutit pas, ce n’est que surprises et découvertes et ce sont ces moments là qui nous inspirent.

– Comment en es-tu arrivée là ?

Je ne sais pas, j’ai eu un bon mentor, Kassia Meador m’a fait grandir, elle s’est occupée de moi comme une grande soeur. Je me sens très chanceuse de l’avoir dans ma vie. Et puis j’ai rencontré des photographes qui m’ont aidé comme Dane Peterson. Je retrouve plusieurs fois par an à l’autre bout du monde les surfeuses Kassia Meador, Leah Dawson, Candice O’Donnell, Erin Ashley,  Pandora Decoster… Nous avons crée un « traveling circus » ces deux dernières années. On loue une maison là où on peut se retrouver, surfer et créer car l’art s’associe avec chacune de nous et c’est ce qui est incroyable. Tous ces gens forment une famille pour moi.

– Qu’est-ce que tu as envie de montrer le plus aux gens ?

Mon ouverture d’esprit. Je travaille sur moi et la vie travaille sur moi de façon à ce que je sois ouverte à tout, je suis persuadée que c’est important pour le développement personnel et la socialisation surtout avec la médiatisation. J’essaye de montrer autant d’art que de surf.

– Peux-tu revenir sur l’expo que tu as organisée en France début juillet ?

L’Expo à été proposée par Rvca et le magazine Desillusion autour des artistes européens qui se développent grâce à la marque. Desillusion avait réalisé un court métrage sur Alex Knost. Benjamin Jean Jean, Hector Ménendez, Robin Falxa et moi avons rempli les murs de nos cadres. Mon papa possède un hangar à Biarritz pour stocker ses vielles voitures alors on a presque tout vidé et aménagé ça en loft. Il y avait de la place et j’ai été très surprise des 250 personnes présentes sur le site. Alex Knost nous a ensuite fait danser sur le son rock de son duo les Tomorrows Tulips avec sa girlfriend Christina.

– Comment gagnes-tu ta vie aujourd’hui ?

Mes sponsors m’achètent des designs pour en faire des séries de tee-shirts ou autre produit. Je travaille avec Rvca à l’international, Keep A Breast en Europe, puis aussi Raen Optics et Stance Socks avec qui j’ai tout juste commencé à faire des collabs. Mon sponsor principal Rvca m’aide financièrement sur ce qui est nécessaire.

– Tu passes beaucoup de temps en Californie, pour surfer c’est mieux que la France ?

Il y a des points partout qui réservent des droites extrêmement longues et les algues gardent l’eau glacis une bonne partie de la journée. Comme il y a beaucoup de spots qui sont vraiment bien les gens se repartissent plus qu’en France, à part sur les vagues connues comme Malibu. Le surf est un spectacle la-bas !

– Où loges-tu en Calif ?

Je loge chez Kassia Meador à Oceanside au nord de San Diego. Il m’arrive de passer du temps à LA mais jamais plus de quelques jours, le calme de San Diego me manque vite. J’ai mes petits repères et mes amis.

– Qu’est-ce que tu adores en Calif et que tu ne trouves pas en France ?

Le pacifisme. Rien n’est jamais grave là-bas. Il n’y a pas de principes, pas d’heures pour faire les choses et on vit beaucoup dehors. La culture californienne n’est pas superficielle, on voit des gamins blonds avec des shorts troués dans une vielle Mercedes aller surfer Sano comme des dieux, le soir ils retrouvent les papis qui tous les jours depuis 50 ans jouent de la guitare sur les troncs d’arbres après leur session matinale. Ça me fascine.

– Quels sont tes projets ?

Je voudrais faire quelques expos par-ci par-là, peut-être internationales sur l’année. Je repars trois mois en Californie en octobre pour travailler avec mes sponsors, shaper, surfer et peut être commencer un projet de film avec Leah Dawson et Kassia Meador pour l’association Keep A Breast. Je passe également beaucoup de temps chez Shaper Studio à San Diego pour me shaper mes propres planches. Je me fais un petit quiver que je laisse là-bas et retrouve chaque année. Rvca me supporte énormément en ce moment et je suis très contente de pouvoir travailler avec eux.

La vidéo de son dernier voyage en Californie. Par Hayley Gordon :

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