Christophe Mouginot : "J’ai mis 22 ans à trouver mon style"

"Hans Art Surf" nous raconte comment le surf l'a guidé vers une nouvelle carrière d'artiste. Interview avec celui qui vous propose de gagner une de ses toiles !

21/01/2023 par Rédaction Surf Session

« Hans » comme on le surnomme, n’a pas fini de se diversifier. Surfeur de gros, prof de yoga, prof de surf et désormais artiste professionnel, l’enfant de la mer touche à tout. Ou du moins, à tout ce qui s’approche de près ou de loin au surf.
Juste avant Noël, nous avons eu la chance de le rencontrer afin d’échanger un peu avec lui sur sa passion et son métier. Dans cette interview, Christophe Mouginot nous raconte comment l’art l’a accompagné tout au long de sa vie, et comment le surf l’a aidé à se découvrir en tant qu’artiste à part entière.
L’occasion aussi pour nous de vous rappeler que nous proposons de faire gagner une toile d’Hans Art Surf à un de nos abonnés (celle ci-dessous). Pour avoir une chance d’être tiré au sort, il suffit de s’abonner au magazine avant le 31 janvier, date du tirage au sort (plusieurs offres d’abonnement avec différents cadeaux sont disponibles) ! 

Salut Christophe, figure bien connue ici au Pays Basque, comment pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?

Christophe Mouginot – « Hello ! Comment je me présente moi ? On va dire que je suis un surfeur,
ex-surfeur pro des années 90, un de ceux qu’on appelait semi-pro à l’époque. On me payait
quand même des billets d’avions pour Hawaï, le Mexique, un peu partout. J’avais aussi tout mon matos payé mais je n’ai jamais eu de salaire. Mais à ce qu’on m’a dit,
aujourd’hui, certains pros n’ont pas forcément plus de salaires (rires), le plus souvent juste un budget. 
Blague à part, je suis aussi aujourd’hui préparateur mental et prof de yoga diplômé. Mais je suis aussi artiste
peintre professionnel depuis 3 ans maintenant. J’ai également eu des écoles de
surf en Martinique et à Tarnos. En gros, j’ai toujours baigné dans le surf. J’ai
toujours beaucoup voyagé et je me suis même marié à une surfeuse, prof de surf
et prof de yoga également, et ce, il y a 27 ans ! 

Comment est-arrivée ta passion pour l’art ?

C.M – Je peins depuis toujours, depuis l’enfance, mais mon style est
arrivé il y a 3/4ans. C’est ce qu’on appelle une écriture picturale, elle s’est
créée en 2019. J’étais dans un avion qui me menait à Tahiti. Je me rappelle avoir fermé les yeux et être rentré dans une forme de méditation, tout en dessinant. Je me suis dit
« sans lever le stylo de la feuille, sans jamais le décoller une fois, d’un
trait continu, il faut que je réussisse à faire soit un surfeur soit une vague ».
J’ai fait 5 ou 6 gribouillis et on m’a dit qu’il y avait quelque chose à
gratter en partant de là. J’ai donc racheté des pinceaux alors que j’avais arrêté de
peindre pendant presque dix ans. Je m’y suis remis. D’abord en deux
ou trois traits, puis en un trait. Il fallait que j’arrive à avoir un
personnage, un style, capable de retransmettre l’essence même du surf. 


Qu’est-ce qui t’a inspiré ?

C.M – C’est principalement le longboard qui m’a inspiré au début, et la
sobriété qui s’en dégage. C’est-à-dire la posture, le stance du longboardeur
sur sa planche… c’est ça qui m’a inspiré. Ce n’est pas le surf de grosse vague
paradoxalement, ni le surf en général. Pourtant, j’ai déjà coaché un peu les Delpero, là je
coach Jorgann Couzinet et Justin Becret mais j’ai aussi travaillé avec Justine Dupont. Mais ce n’est pas le shortboard qui m’a
inspiré, mais bel et bien le longboard, la position, la pureté du geste. C’était
d’abord un coup de pinceau, puis après on m’a demandé des surfeurs de grosses
vagues, puis on m’a encore demandé des trucs en plus donc j’ai rajouté une
planche et deux ou trois détails. Mais ça reste toujours très sobre.

Comment fait-on pour se démarquer des autres dans ce domaine ?

C.M – J’ai montré mon boulot et j’ai commencé à être invité sur plusieurs
expositions. J’ai fait deux salons d’art contemporain internationaux et là j’entre
dans deux galeries : la « galerie 1809 » à Marseille, et « Sur les
routes du Médoc » dans le Médoc. Et c’est justement parce que j’ai un
style que j’ai pu sortir un peu du lot, tout comme certains surfeurs ont un style. Certains n’ont pas besoin de faire des compétitions pour être connus et en vivre. Les  Donavon Frankenreiter, Dave Rastovitch and co sont sortis du lot grâce à leur
style, parce qu’ils ont un style reconnaissable entre mille. Dans l’art, il y a des
mecs qui ont fait les Beaux-arts pendant 5 ans, mais ils savent tout et rien faire en même temps. Certains de ces gars copient tout le monde, ils peuvent te reproduire
n’importe quoi, mais ils n’ont aucun style, ils n’ont rien qui est sortie d’eux.
C’est ce que j’ai découvert récemment, avant je ne le savais pas.


Comment justement décrirais-tu ton style aujourd’hui ?

C.M – On dit que j’ai inventé la calligraphie surf. C’est très graphique,
c’est très épuré et c’est comme le calligraphe qui peint en quelques secondes.
Récemment, j’ai fait des dessins qui changent un peu du longboard, j’ai fait quelque chose inspiré de Maurice Cole et de son bottom turn à Hossegor à la Nord. J’ai
réussi à le dessiner en 10 coups de pinceau. 10 coups de pinceau et tu as un Maurice
Cole au bottom. C’est hallucinant.
 C’est vrai que j’ai cherché ce geste unique pendant 22 ans. Des fois, je m’embrouillais même un peu avec ma femme qui me disait que tout ce que je faisais était bien. Je faisais des oiseaux, des femmes, mais d’une manière très réaliste, sauf que c’est quelque chose que tout le monde fait, ce n’est pas un style. Donc moi je m’agaçais. J’ai même arrêté de peindre pendant dix ans. Et puis j’ai cherché, j’ai cherché et je ne sais pas comment mais c’est venu. C’est le destin, je ne pourrais pas te l’expliquer.

Comment est-ce que tu peins ?

C.M – À l’instinct. On dit que nos cerveaux peuvent reproduire que
ce qu’ils ont enregistré, et j’ai consacré toute ma vie au surf. Ça fait 40 ans
que je surfe, que je lis tous les mag de surf français et anglais, que je
regarde des vidéos, que je coach des pros, que je surfe comme un fou… Toute ma vie
c’est le surf. Après, j’étais déjà doué pour dessiner, mais le don ne fait pas
la créativité. Peu importe le niveau, le style est plus important.
C’est mon cerveau qui a bouffé ça pendant 40 ans, à surfer,
regarder les gens surfer. Ça m’est déjà arrivé de regarder des gens surfer pendant
des heures juste parce que je trouvais ça beau. C’est beau alors que le gars ne va pas passer un tour dans un QS. Clovis Donizetti par exemple, il va faire 10 compétitions contre Edouard Delpero, il va perdre
10 fois je peux te le dire. Mais tu peux rester le regarder pendant deux
heures. Et même quand ces gars ne font rien, il se passe quelque chose, il y a une
magie, c’est beau. 


Tu utilises quoi comme matos ?

C.M – Principalement de l’encre de Chine, des pinceaux de
calligraphie et des pinceaux de manière générale. Puis ensuite j’ai déliré, je me suis mis
à peindre avec des bambous, des bouts de bois de calligraphie arabe, du papier,
des fourchettes… et je reproduis mon geste avec sur la feuille ou sur la toile
.  

Quel message cherches-tu à faire passer à travers ton art ?

C.M – Mon amour et ma passion du surf. Il parait que l’art est apaisant, moi ça m’apaise en tout cas. La peinture c’est
une forme de yoga, surtout à la vitesse où je peins. Ce que je sais, c’est que ça me
fait du bien. Tu donnes de l’amour, certaines personnes trouvent ça beau quand pour d’autres, ça les apaises. C’est la sobriété heureuse.


Peux-tu me dire quelques mots sur la toile qu’on va faire gagner ?

C.M – C’est une première ! C’était la première fois que je déposais
mon encre de Chine sur de la toile. C’est aussi la première fois que j’ai mis
de la couleur sur les côtés. D’habitude, il y a toujours un soleil rouge, ou
blanc, ou bleu, mais sans plus. Oui c’est une première ! Je l’ai
fait en fin d’année.

Des projets pour les mois/années à venir ?

C.M – J’expose pendant un ou deux mois à Anglet, vers la Chambre d’Amour,
dans l’agence immobilière Crazy Home à côté du shop Rip Curl. Ils ont transformé des
locaux en galerie éphémère et j’ai la chance d’y être aux côtés de plusieurs
artistes. C’est un des trois endroits, avec les deux autres galeries, où on
peut observer mes œuvres actuellement. Ensuite cet hiver je vais partir m’installer au Mexique. De là-bas, je vais pouvoir faire une petite tournée Mexique / USA / Europe / Japon. 


Notre tirage au sort 

Anciens, nouveaux ou futurs abonnés, on vous propose de participer à notre tirage au sort pour tenter de gagner la toile « Chargeur Only » de Hans Art Surf. Pour cela, il suffit d’être déjà abonné à notre magazine ou de s’abonner avant le 31 janvier si ce n’est pas encore fait.

À vous de jouer, abonnez-vous ici ! 

– Nom de l’œuvre : Chargeur only 

– Toile sur châssis : 100 x 73 cm 

– Valeur :  1 500 €

– Technique mixte : pinceau, encre de Chine et peinture acrylique 

Un deuxième tirage au sort se fera pour gagner la toile  » Calligraphie Surf » de Hans Art Surf.

– Nom de l’œuvre : Calligraphie Surf

– Toile : 24 x 32 cm

– Valeur : 300 €

– Technique : pinceaux encre de Chine

                                   


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