Passionné de reggae depuis tout petit, c'est tout naturellement vers la Jamaïque que David va ensuite s'orienter. Après plusieurs mois passés sur les traces de son idole Bob Marley, David revient en France préparer son dernier clip. Un clip qu'il a terminé de tourner aux Mentawai, à l'occasion de son dernier surf trip. Entretien.
David Cairol : "Non pas du tout. J'ai un ami qui organise depuis longtemps des boat trip aux Mentawai et je ne pouvais jamais car je n'avais ni le temps ni l'argent à l'époque. Et cette fois-ci j'ai dit oui. C'était en février dernier, on est parti 3 semaines. 1 semaine à Sumatra et ensuite en boat trip. Je suis parti avec 10 autres personnes dont beaucoup que j'ai appris à connaître sur place. J'étais le musicien de la bande".

"10 jours avant je me suis dis : c'est con de partir là-bas sans faire d'images. J'ai plein d'images en tête de ce genre de paysages que j'aimerais caler dans les clips. Du coup j'ai demandé au vidéaste que nous avions embauché sur place s'il était ok de tourner quelques images en plus pour mon clip. Cela s'est fait à l'improviste. J'avais juste un costard avec moi et c'est parti. Je suis revenu avec de belles images de drone et des images aquatiques. La musique parle en plus du côté évasion, des personnes qui n'essayent pas de vivre leurs rêves ou qui ne s'écoutent pas assez, donc ça collait parfaitement".
"Elle parle d'une personne qui est réveillée par ses propres rêves".
Ton rapport à l'océan ?
"J'ai un rapport addictif à l'océan. Il me lave et il me ressource. Je vais le voir tous les jours et j'y plonge dès que je peux. Sans océan je fane".
"Ma grand mère était une humaniste, pour moi c'était une révolutionnaire. Elle était fan de Bob Marley, on écoutait les textes ensemble et on les traduisait ensemble. J'ai aussi grandi dans une famille avec beaucoup de militantisme, humain, social et culturel. J'ai toujours grandi avec un œil critique sur le monde dans une famille modeste. La galère je connais. J'ai vu des gens galérer autour de moi. Je sais aujourd'hui qu'il faut aller chercher ses rêves et chercher l'argent. Même si je n'ai jamais fait la musique pour l'argent, sinon j'aurais arrêté avant. Avec mes chansons j'ai surtout envie de faire réfléchir".
"Je ne savais pas trop vers quoi m'orienter musicalement et la Jamaïque a tout déclenché"
Tu connais un peu la Jamaïque ?
"J'y suis allé l'année dernière pour la première fois. C'était comme un accomplissement pour moi. Je suis parti tout seul avec mon sac à dos un peu à l'aventure et j'ai rencontré plein de personnes. J'ai beaucoup bossé avec l'alliance française là-bas, où j'ai notamment participé à des ateliers d'écriture à Kingston. Le Français étant la 2e langue la plus apprise en Jamaïque, j'ai aidé des gamins à le pratiquer. J'ai pas mal surfé là-bas aussi pendant mon temps libre, je me suis régalé (rire)".
C'était un passage obligatoire ?
"C'était très important pour moi ce retour aux sources. Bob Marley a marqué ma vie. Vraiment. De plusieurs manières et à de nombreuses reprises. Il a été comme un père spirituel pour moi, loin des clichés. J'ai d'ailleurs eu la chance de jouer avec les Wailers, ses musiciens et aussi de rencontrer son fils. J'y repars cet hiver d'ailleurs pour enregistrer un nouvel album. Je ne savais pas trop vers quoi m'orienter musicalement et la Jamaïque a tout déclenché".
"Ils sont beaucoup plus dans l'urgence que chez nous. Tout se fait en studio. Rien n'est préparé. Ce n'est pas à l'arrache mais c'est très instinctif. J'adore vraiment ce pays et j'y ai laissé une partie de moi. J'y ai pris la plus grosse claque de ma vie là-bas".
"Il y a beaucoup d'influences dans ma musique. Mais je dirais le reggae, le hip hop et la pop. J'aime mélanger ces 3 univers".

"Je continue de développer les ateliers d'écriture en Jamaïque et je vais aussi essayer de monter quelque chose avec les surfeurs de là-bas. Les planches de surf sont très chères en Jamaïque. Il n'y a pas de moyen. J'aimerais créer une passerelle avec les Jamaïcains. J'ai envie de monter un truc surf entre les jeunes d'ici et de là-bas. Le surf, comme la musique, c'est un moyen de s'en sortir. Je n'ai pas envie de faire ça pour mettre un éclairage sur le pays mais plus pour aider les jeunes sur place. Il faut le faire avec prudence pour ne pas faire n'importe quoi".
Photo à la une : Thierry Loustauneau