Pauline Ado :  »J’ai appris que rien n’était acquis ! »

L'angloye Pauline Ado s'apprête à retrouver le World Tour après deux ans d'absence. Entrevue.

26/01/2017 par Rédaction Surf Session

Après deux ans d’absence sur le CT, Pauline Ado, image de persévérance, retrouvera sa place parmi l’élite des meilleures surfeuses du monde. Un événement pour lequel elle a travaillé sans relâche. Entrevue avec l’athlète, à quelques semaines de la reprise du Tour. 


Par Sirikit Harivongs et Joddy Maguet


Dans quel état d’esprit te trouves-tu à quelques semaines de la reprise – et de ton retour – sur le World Tour ?

Je me sens plutôt bien, j’ai d’avantage de temps pour me préparer, passer du temps à la maison, parce que la fin de l’année dernière, c’était la course, beaucoup de stress. J’étais sous tension on va dire. Donc là, je suis impatiente de reprendre, je me suis entrainée, je me sens bien, en forme. Je règle les derniers détails avant de partir. J’ai vraiment hâte. 


Comment t’es tu préparée pour ta rentrée sur le CT ? 

 

Physiquement, je m’entraîne dans une salle, Best Training à Biarritz. J’ai un programme sur mesure adapté à mon activité. J’y vais 3-4 fois par semaine en moyenne. Je fais du travail de renforcement et en ce moment, je travaille vraiment sur de la vitesse pour être la plus tonique possible. 

Pour le travail mental, j’ai commencé depuis l’été dernier et je continue de manière plus intense parce que j’ai le temps. Je fais de la méditation, de l’imagerie mais également, je discute de ma façon d’aborder les choses, les problématiques que je peux rencontrer et comment trouver les solutions.



Renforcement musculaire avec Proform © Pauline Ado

 

Quelles étapes as-tu particulièrement hâte de surfer ? 

 

Il y en a beaucoup ! Il me tarde de resurfer Snapper, vraiment j’adore cette vague. La France aussi évidemment, même si je peux y surfer tous les jours, mais c’est l’ambiance et le fait de participer à une compétition à domicile qui est spécial.


Il me tarde aussi de retourner à Fidji, c’est un endroit magique même si je redoute cette étape, les vagues y sont très puissantes et intimidantes. J’ai peu d’expérience sur le reef, du moins pas autant que sur du beach break ou du point break.


Je redoute un peu Margaret aussi. C’est une vague qui peut être assez grosse, au large. L’atmosphère y est particulière. 


Mais en règle générale, j’ai hâte d’être un peu partout et de revivre ce Tour toute l’année !

 

Comment as-tu vécu ta disqualification du Tour il y a deux ans ? 

Ça n’a pas été facile, je suis sortie d’une année où je n’avais pas eu de bons résultats, j’étais épuisée mentalement. Mais d’un coté, ça m’a permis de me remettre en question, d’évaluer ce que je pouvais améliorer et ce qui n’allait pas. Il fallait que je travaille pour espérer remonter. 

On passe par plein d’étapes psychologiques, on est déçu, on se pose des questions, on pense à mettre des choses en place qui ne marchent pas du premier coup… Mais maintenant, après deux ans, il y a la récompense d’être requalifiée donc ça c’est génial !



© WSL

 

Quels enseignements tires-tu de ce retour sur le QS ?

 

J’ai appris que rien n’était acquis ! J’avais le CT, je l’ai perdu et je le retrouve. Je me rends beaucoup plus compte de la valeur d’être sur le Tour. Je vais l’aborder avec davantage de recul. Enfin, je me rends compte que j’avais besoin d’être un peu plus encadrée, parce que les années 2013-2014 je l’étais bien moins et je pense que ça m’a fait défaut.

 

Où allais-tu puiser la motivation nécessaire pour la requalification ? 

 

Honnêtement, l’an dernier a mal commencé. Je m’entrainais à fond, j’étais remontée comme une pendule et 3 semaines avant de partir pour l’Australie, je me suis blessée à la côte. Donc ça m’a valu 3 semaines hors de l’eau, une reprise hyper difficile qui a un peu stoppé mon élan. Mais j’ai tout de même réussi à ne pas faire chou blanc en Australie. Ca a été un peu difficile, mes résultats étaient moyens, je n’étais pas où j’espérais être au niveau classement.  

Puis j’ai eu une sorte de déclic. Je me suis plus concentrée sur les performances que je faisais en compétition plutôt qu’au classement et aux résultats. Ce qui a porté ses fruits, parce que j’ai fait de bons résultats en Galice, au Costa Rica, au Japon et sur des petites étapes européennes. 



Victoire au Roxy Casablanca Pro – 2016 ©WSL

Qu’est ce qui selon toi a changé sur le Tour depuis ton départ ?

J’ai l’impression que le niveau est de plus en plus homogène quand je vois les résultats des filles. Il faut vraiment des résultats très solides pour faire un top10. Je pourrais vraiment répondre à cette question après quelques étapes, une fois immergée.

Quels sont tes objectifs pour 2017 ? 

 

J’aimerai réussir à faire un TOP10, et me requalifier sur le CT. Ça a été un gros challenge de revenir et ça le sera tout autant de parvenir à cet objectif là.



Equipée pour attaquer le Tour – © Pauline Ado

 

Envisages-tu de faire partie de la première équipe de surfeurs qui représentera la France lors des JO de 2020 ? 

 

C’est certain que ça serait un rêve, même si ça paraît un peu loin. En 3 ans, il peut se passer plein de choses ! J’adore le sport, le suivre à la télé, je regarde les JO avec passion. Du coup, voir mon sport aux Jeux, forcement c’est quelque chose qui fait rêver surtout si je peux le représenter. La concurrence sera rude mais si j’ai une petite chance, je vais foncer.  

Enfin, plus d’un an après avoir sorti une vidéo  (à voir ici) pour dénoncer les dérives de l’image du surf féminin, dirais-tu que les choses ont changé ? 

 

Je ne saurais pas dire si ça à changer. Ce que j’espère, c’est que les petites jeunes qui surfent et qui rêvent de passer pro ne se disent pas qu’il n’y a que le nombre de followers qui compte. Je n’ai pas la prétention de dire que cette vidéo a changé quoi que ce soit mais j’espère simplement qu’il n’y a pas que ça qui les préoccupe et qui les motive à faire ce métier.

Une carrière en surf c’est une belle expérience, des opportunités de fou, des voyages, il faut garder le plaisir d’aller à l’eau ! »


Interview réalisée dans le cadre d’un week-end à Courchevel où Pauline et Surf Session étaient invités à tester la vague statique du centre Aquamotion. Merci à eux.


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1 commentaire

  • pipolabite
    26 janvier 2017 20h36

    quel interet d ecrire sur la wsl. c est devenu comme le catch et la WWE. JJF va gagner pdt une demi douzaine d années et pour le surf feminin la gagnante sera anglo.
    Aucun interet de s entrainer, Ado ferait mieux de bouffer et picoler avec son cross fit elle ressemble de en a un mec. quand au JO c est la fin du surf.
    donc eclatez vs comme des volleyeurs et des escrimeurs, berk

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