Patagonia dit adieu au néoprène

La marque est désormais capable de produire des combinaisons sans utiliser de néoprène, un grand pas vers une pratique plus éco-friendly :

21/11/2015 par Romain Ferrand

On le sait, Patagonia a toujours accordé de l’importance à la recherche et développement de ses produits. Le gilet gonflable, utilisé par de nombreux big-wave riders à travers le monde, en témoigne. mais c’est surtout dans le développement de sa gamme néoprène que la marque s’est le plus investi. Et elle vient aujourd’hui de faire un grand pas en annonçant l’abandon du néoprène pour la conception de ses combinaisons.

Il y a peu, l’entreprise californienne s’était déjà placée en leader dans ce domaine, en commercialisant – en collaboration avec le fabriquant Yulex – une gamme de combinaisons plus respectueuses de l’environnement, à base de guayule (une plante capable de produire un caoutchouc naturel) mais encore en partie composées de néoprène. Cette fois, Patagonia est donc enfin parvenu à se passer de ce matériau historique et polluant présent sur toutes les combinaisons de surf et de plongée. A l’automne 2016, Patagonia présentera au monde la première gamme de combinaisons de surf garantie 100% sans néoprène.

Comment c’est fait ?

Retour en arrière : pour Hub Hubbard, responsable de la gamme combinaisons chez Patagonia, tout partait du constat suivant : “Les surfeurs et les fabricants de combinaisons, y compris Patagonia, exploitent le néoprène depuis des années, alors que nous savons que c’est une matière issue du pétrole, une ressource non renouvelable, dont la fabrication requiert énormément d’énergie, le néoprène pollue, mais pendant longtemps nous n’avions pas d’alternative.”

Jusqu’à aujourd’hui donc. Révolutionnaires, les combinaisons de la nouvelle gamme sont composées à 85% d’un caoutchouc naturel produit à base d’hévéas, un arbre poussant dans les régions tropicales, et pouvant remplacer le traditionnel néoprène, sans pour autant mettre de côté l’aspect essentiel de la performance. Plus que ça même, puisque selon la marque, les nouvelles combinaisons Yulex sans néoprène sont encore plus performantes que leurs homologues produites à base du polymère. Les 15% restants sont composés d’un autre caoutchouc, synthétique cette fois, mais garantissant une meilleure résistance à l’ozone et aux UV. Au total, les émissions de CO2 nécessaires à la fabrication de combinaisons traditionnelles en néoprène sont réduites de 80% grâce au caoutchouc naturel. Rien à redire non plus côté traçabilité, la plantation d’hévéas étant certifiée FSC® par la Rainforest Alliance, une certification indépendante qui garantit une exploitation respectueuse de l’environnement.

Performance au rendez-vous

L’entreprise californienne annonce d’ores et déjà une gamme au top de la performance, pas en reste face aux combi néoprène des leaders de l’industrie : Séchage ultra-rapide grâce à une nouvelle doublure thermique microgaufrée, poids réduit tout en conservant efficacement la chaleur, étanchéité et liberté de mouvement optimales, zips remplaçables… Le tout sur des modèles adaptés à six niveaux de température différents, pour surfer dans des eaux allant de 0 à 23 °C.

On s’y met tous ?

A l’aube de la COP21 et des grands enjeux climatiques, le surfeur peut réduire son emprunte carbone avec des gestes et habitudes simples. Mais voilà, si l’ensemble des marques de l’industrie surf délaissait progressivement le néoprène pour des matériaux plus durables, l’impact serait d’autant plus grand. Dans cette optique, Patagonia et Yulex désirent partager leur innovation avec d’autres sociétés “dans le but d’inspirer le reste de l’industrie du surf à s’orienter vers de meilleures matières, moins nocives pour l’environnement”. Une initiative admirable.

La nouvelle gamme de combinaisons sortira tout d’abord en Australie en mars 2016 avec un choix de 6 modèles. Les 21 combinaisons de la collection seront ensuite disponibles dès juillet 2016 en Amérique du Nord, en Europe et au Japon.


Tags:



3 commentaires

  • RD
    25 novembre 2015 9h50

    Pour rire : combien ces combis ? 1000 euros lol ? Parce que patagonia en général c’est prohibitif…

    Un beau gadget pour bobos friqués, genre KS le donneur de leçons à l’empreinte carbone d’un chef d’État ?

    ps : n’oubliez pas de mâcher du tofu, c’est la mode !

    Répondre

  • Eric
    22 novembre 2015 5h58

    Top ! Patagonia a un vrai engagement environmental,, mais n’oubliez pas que le geste le plus écolo est de garder sa vieille combi, la réparer la faire durer et le jour où il faut en racheter une, peut être acheter effectivement cette nouvelle combi…

    Répondre

  • évéa
    21 novembre 2015 18h57

    Bonne pioche, mais l’ évéha du Nigeria et de Cote d’ivoire ( plantation MICHELIN pour les pneumatiques ) comment il fait pour se retrouver en Californie ????????

    Répondre

  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    *
    *
    *