Surf Loch débarque en Europe

Le leader mondial de vagues artificielles arrive avec une nouvelle technologie prometteuse.

13/02/2017 par Romain Ferrand

Par ©romainferrand


C’est une certitude : la prochaine grosse révolution surf ne viendra ni des marques de surfwear ni du matériel, mais bel et bien des piscines à vagues. Un marché certes balbutiant mais prometteur qui commence déjà à intéresser des investisseurs du monde entier et ne laisse pas indifférent les acteurs de la surf-industry.

Au-delà du WaveGarden – déjà 2 bassins existants au Pays de Galles et au Texas ainsi qu’une nouvelle technologie (> The Cove) très prochainement présentée au public – et de la Kelly Slater Wave Company – dévoilée fin 2015, mais dont une exploitation commerciale ne paraît pas envisageable en l’état – un autre acteur pourrait prochainement créer la surprise : l’Américain Surf Loch.

Son nom ne vous dit sans doute rien, et pourtant : Surf Loch est la société américaine qui a créé et commercialisé à grande échelle, à travers la société-mère Wave Loch, le FlowRider et le FlowBarrel, deux concepts de « wave pools » dont il existerait aujourd’hui plus de 200 unités à travers le monde.

Surf Loch serait en réalité la botte secrète de la société, capable notamment de concurrencer WaveGarden. Une technologie permettant de créer plusieurs centaines de vagues tubulaires par heure et dont les premières piscines ouvertes au public pourraient elles aussi voir le jour dès l’an prochain en Europe.

C’est à Rotterdam (Pays-Bas) que le premier Surf Loch verra le jour : « Les travaux doivent commencer en juin 2017, pour une ouverture au printemps 2018 » précise Sam Gore, qui représente la société en Europe et promet que « la piscine produira des vagues d’1,5m d’une durée de 10 secondes avec des sections tubulaires, et des vagues plus faciles en fin de bassin« .

Lisbonne devrait être la prochaine ville européenne à suivre, et la société prévoit d’en ouvrir une vingtaine d’ici cinq ans sur le Vieux-Continent. « L’objectif de Surf Loch est d’amener le surf à tout le monde, peut importe d’où ils viennent » ajoute Sam Gore, persuadé du potentiel de sa solution.

Surf Loch revendique sa légitimité dans le secteur, sa maîtrise des éléments juridiques et sanitaires liées à l’activité (« une partie très importante de chaque dossier ») ainsi qu’une technologie prête et éprouvée quasiment à l’échelle 1, à l’abri des regards, dans un bassin prototype en Californie. Surf Session a pu avoir accès à une vidéo y montrant des vagues tubulaires d’environ 40cm déroulant pendant près de 15 secondes, et se succédant toutes les 8 secondes en moyenne. La société ne tient pas à rendre cette vidéo publique pour le moment mais confirme que sa technologie est au point, peu importe la taille. Un projet pharaonique permettant de créer des vagues de 4m de haut (!) devrait d’ailleurs attaquer dès le mois d’avril aux Etats-Unis.

Comment marche la piscine ?

La piscine fonctionne par système pneumatique, un procédé utilisé depuis près de 30 ans (le regretté Ocean Dome japonais fonctionnait sur ce principe) et sur lequel Surf Loch s’est penché en 2013. Pour faire simple : un caisson aspire de l’air qu’il compresse contre l’eau. La pression de l’air sur l’eau crée ainsi une ondulation. Surf Loch aurait mis au point un système permettant de contrôler le rythme et la puissance de plusieurs caissons (8 placés côte à côte pour le projet de Lisbonne) pour créer et maintenir la forme et la hauteur de la vague.

La piscine pourrait contenir 50 surfeurs par heure enchaînant les vagues les uns derrière les autres. Surf Loch revendique un coût par vague très bas au vu du rendement. Un solide argument pour les exploitants mais aussi pour le pratiquant (de l’ordre de 3,5€/vague, environ 35€/heure). Le prix d’un tel projet représente quant à lui plusieurs millions d’euros et dépend évidemment de sa taille.



Nouvelle donne

Dur d’en savoir plus pour le moment. Dans cet univers très concurrentiel marqué par plusieurs procès entre différentes sociétés, chacune d’entre elles tient à mesurer sa communication, tout en surveillant ce que fait le « voisin ».

Un climat plutôt tendu à l’aube d’une nouvelle ère pour le surf. Une ère dynamisée entre autres par l’arrivée de la discipline aux JO qui représente un réel boulevard pour le secteur (piscines d’entraînement, structure pour le déroulement des épreuves, mais aussi démocratisation du sport et arrivée de nouveaux pratiquants).

Mais au-delà du défi technologique, l’une des plus grandes difficultés pour ces sociétés consiste à maîtriser un cocktail subtil : séduire le surfeur « core », offrir une solution accessible au pratiquant lambda et fournir une fréquence de vagues assurant la fréquentation et donc la rentabilité des installations. A ce jeu-là, la Kelly Slater Wave Company est pour le moment hors-course. Mais Surf Loch, WaveGarden et d’autres acteurs comme American Wave Machines ou Webber Wave Pool pourraient continuer à se tirer la bourre pendant encore longtemps.


Vue de dessus et vue de coupe :




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