Dans les coulisses du Quiksilver Pro Casablanca

On vous emmène pour un tour en backstage, à la rencontre de profils aux horizons divers, mais tous animés par la même passion du surf, parfois dans un dévouement sans faille.

12/09/2015 par Robin Guyonnet

C’est la partie cachée, “the dark side of the moon”, pour faire référence à l’album phare d’un célèbre groupe de rock britannique. On vous montre les athlètes, les légendes, les favoris, les outsiders, mais derrière se cachent une multitude de bonnes âmes chargées de concevoir, planifier, et mener à bien un tel évènement, de a à z. J’ai choisi de vous faire découvrir quatre profils, qui participent chacun à leur façon à la réussite du Pro Casablanca.

Le regard oscillant entre les feuilles de scores et l’action live, Hafid est concentré. Le premier juge de l’histoire du surf professionnel marocain prend son tout récent rôle à coeur, et nous résume les critères de jugement “hier et aujourd’hui, il y a des grosses vagues. Alors on récompense le surfeur qui prend le plus de risques avec de la vitesse, de la puissance et les plus grosses manoeuvres. C’est la base.” Une base en constante évolution tant le niveau ne cesse d’évoluer, en Europe et ici au Maroc.

A l’origine moniteur de surf, le jugement lui est venu assez naturellement, “un passe-temps génial” qui offre quelques bons avantages, comme profiter du niveau des meilleurs surfeurs, depuis le meilleur point d’observation. Hafid souhaite continuer à juger pour la WSL et à oeuvrer pour le surf au Maroc. Dans les deux cas, c’est en bonne voie.

Lui ne voit que d’un oeil, celui de la lentille de son appareil photo. Mais Laurent Masurel voit bien, très bien même puisque son regard sur le surf lui a permis de devenir le photographe officiel de la WSL sur les compétitions européennes. “Je suis devenu photographe professionnel en 2000, mais je fais de la photo depuis une trentaine d’années, j’ai tenté ma chance”. Pari gagnant, aujourd’hui Laurent montre au monde les meilleures actions, portraits et images life style, “les photos sont ensuite proposées sur une photothèque de la WSL pour les médias du monde entier, afin qu’ils puissent communiquer avec”.

Un travail plaisant, mais pas de tout repos. “Sur la WSL, mieux vaut avoir la santé” comme le dit Laurent. Sa journée type à Casablanca ? “J’arrive le matin comme tu peux le voir (il est 9h, ndlr), j’essaye de faire déjà une première session photo le matin car la lumière est souvent meilleure. Je fais entre 2h et 2h30 de shoot, je reviens à mon bureau sous les stands pour mettre en ligne une première série de photo et j’enchaine comme ça jusqu’à la fin de la journée. En fait, je ne fais pas beaucoup de pauses, il m’arrive même de manger devant l’écran (c’est vrai, hier Laurent mangeait ses sushis en travaillant) !

Un métier qui finit souvent tard, mais que Laurent n’échangerait pour rien au monde : “on voyage, on est dans l’engouement du sport et on voit ce qui se fait de mieux. Également, et je le dis sans politique, on travaille vraiment dans une bonne ambiance, à la fois professionnelle et fun”. “C’est parti pour le marathon !” Une grosse journée attend Laurent, large sourire et yeux qui brillent, comme si il faisait ça pour la première fois.

Pendant ce temps, une voix s’exclame sur le site de compétition, “le jaune, tu as besoin d’une vague à 4.67 pour prendre la deuxième place, ce n’est pas énorme, tu peux l’avoir !” Cette voix tonique, les surfeurs la connaissent bien, c’est celle d’Ismael Hyjazi. Sa mission ? Speaker, donner les scores dans l’eau, dire à chaque compétiteur à quelle heure il doit rentrer à l’eau, lui donner son score, son classement, etc.

Mais Ismael n’est pas n’importe qui, un visage familier au Maroc, puisque le Marocain est aussi animateur télé : “je commente aussi des matchs de boxe, d’athlétisme, de tennis, et même de la téléréalité ! Ce qui me plait le plus, c’est de mettre le fire, tu commences à crier, tu donnes la pêche aux surfeurs !”. Seul risque ? Perdre la voix : “ça arrive parfois, mais on prend des petits cachets, ça aide”, pas de quoi éloigner Ismael des micros, pour longtemps.

Vous devriez interviewer Ramzi, c’est un des favoris et le meilleur surfeur au Maroc”. Ce conseil avisé, c’est celui de Youssef Zerrad, à destination des journalistes.

Le Media manager de l’évènement s’assure que les médias soient orientés de la meilleure façon possible. “Je m’occupe des besoins de tous les médias locaux, je les conseille, leur explique le QS et la portée historique de cet évènement au Maroc”. Et cet évènement, Youssef en est fier : “ma plus grande passion dans la vie est de promouvoir le surf au Maroc. J’ai créé deux émissions de surf au Maroc et un documentaire. Faire connaitre ce sport et le populariser ici, c’est mon leitmotiv”. Le but recherché ? Qu’il y ait une logique de sponsoring, Youssef s’explique : Plus on va accorder de visibilité au surf, plus nos riders auront une chance un jour d’être repérés et suivis”.

Grâce à ses 2400 kilomètres de plage, ses vagues worldclass et un vivier de jeunes talents, le surf marocain a de très beaux jours devant lui. Une réussite indéniable pour lui : “le travail a payé, mais ce n’est que le début, on veut aller beaucoup plus loin” s’exclame Youssef, qui comme tout le monde ici, rêve d’une épreuve World Tour au Maroc. Un rêve qui pourrait bien, un jour, devenir réalité. //

Propos recueillis par Robin Guyonnet

 

 


Tags:



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*
*