L’Eddie Aikau repasse en alerte verte pour dimanche !

D'abord prévu pour le 11 janvier dernier avant d'être ajourné, l'Eddie est de retour.

20/01/2023 par Marc-Antoine Guet

On vous avait dit que ce n’était que partie remise !

Placé en alerte verte il y a 10 jours, l’Eddie Aikau était finalement repassé en alerte jaune le jour où l’épreuve devait se tenir avant d’être officiellement ajourné, « à cause de la direction de la houle et des conditions de vent ».

Mais bonne nouvelle, ce matin nous avons appris que les organisateurs avaient décidé de repasser en alerte verte pour ce dimanche ! L’organisation a en effet donné le feu vert cette nuit de la plus rare des compétitions de Big Wave, et sans aucun doute, la plus exclusive du monde.

Rendez-vous donc dimanche, à moins qu’un énième changement de conditions ne vienne à nouveau reporter la compétition. 

Justine Dupont et Tikanui Smith en route !

Après la victoire de John John Florence, plus jeune compétiteur à avoir remporté le prestigieux trophée il y a presque 7 ans de ça, Justine et Tikanui ont un objectif très clair pour cette édition : celui d’entretenir l’héritage de Jérémy Flores, (premier Français invité à plusieurs reprises sur l’événement) et pourquoi pas le magnifier, pour entrer dans l’histoire du surf de gros, et faire briller le drapeau tricolore pour leur première participation à la compétition. 

Pour supporter la Canaulaise et le Tahitien, rendez-vous quand la compétition sera lancée dimanche sur le site de l’Eddie Aikau.

L’Eddie Aikau, le graal des big waves


Petite histoire de l’event

Pour comprendre pourquoi cette compétition est si spéciale, si compliquée à orchestrer, mais surtout si prisée par surfeurs et fans de surf, il faut se (re)plonger dans son histoire.

Pour commencer, il faut savoir qu’elle n’a eu lieu que 9 fois depuis sa création en 1985. Pourquoi une récurrence si faible ? Et surtout pourquoi une périodicité si incohérente ? Si la compétition a eu lieu 3 ans d’affilés dans les années 2000, avant de disparaître des radars pendants plusieurs années, c’est à cause des conditions instables sur le spot du North Shore.

Le règlement est très clair sur le sujet. Pour qu’une édition de la compétition se tienne dans la baie de Waimea, il faut des vagues de 20 pieds hawaiiens au minimum, ce qui équivaut à des vagues de 12 mètres environ. Et si l’organisation est très stricte sur ce règlement, au point d’annuler une édition de la compétition à la mi-journée en 1995/1996, ou la reporter la veille de son lancement comme cette année, c’est justement pour répondre aux critères d’Eddie Aikau

Edward Ryon Makuahanai Aikau, c’est l’Hawaïen qui a donné son nom à la compétition, et par ce biais, a aussi transmis son héritage à tous les surfeurs de grosses vagues du monde. D’abord premier lifeguard du North Shore, puis surfeur notoire de son époque, c’était en quelque sorte le waterman par définition. Il  fut érigé au rang de légende après avoir perdu la vie en 1978 en tentant de sauver les passagers de la pirogue Hokule’a qui ralliait les archipels hawaïens et tahitiens. 
12e mondiale en 1977 et six fois finaliste du Duke à Hawaï, Eddie était incontestablement un des meilleurs surfeurs de gros de son époque. Et c’est à Waimea qu’il a perfectionné son art, dans des vagues proches des 20 pieds hawaïens, ses conditions favorites. C’est là que la légende est née. Elle explique aussi l’origine du fameux « Eddie Would Go » et qui justifie le règne incontournable de la compétitions : Il n’y aura pas d’événement si les vagues n’atteignent pas les 12 mètres.

C’est ce grand tout, cette dimension héroïque d’un homme disparu en mer, la rareté et l’intransigeance de l’événement face aux conditions qui lui ont conféré ce prestige, et l’aura qui s’en dégage. Une aura et une notoriété qui ont réuni 1.2 millions de personnes de plus de 200 pays différents en streaming lors de la dernière édition de 2016. Et même si la décision d’ajourner la compétition peut paraître frustrante pour tous les fans, et pour les pros qui ont fait le déplacement, on se doit de la respecter.

Car avec ces conditions à Waimea, Eddie n’y serait pas allé.                        

  


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