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Au sommaire :
- La Gravière : 5 ans de disette pour quelques jours de gavade. Un dîner presque parfait ?
- Fukushima : lettre ouverte aux surfeurs du monde entier. Hiromi Matsubara nous livre sa réalité.
- Interview : nous avons rencontré John John Florence, juste après son sacre hawaiien, et son entrée fracassante sur le Tour.
- Hawaii : Imaginez-vous dans l'eau à Pipeline, sans planche et à l'inside. Des visions forcément dantesques.
- Surfeuses : Pauline Ado et Emmanuelle Joly sont parties voguer aux alentours de ladite “Siargao”.
Mais aussi : du speed coaching avec Michel Bourez, du roots avec Clovis Donizetti, du gros espagnol bien gras, deux petits détours par la République Dominicaine et la Côte Sauvage près de Pontaillac, Laird flashé à 70 km/h et sans son casque, des chiens errants sur la route, etc.
L'EDITO DU MOIS PAR JULIEN ROULLAND
Triple Ah, ah, ah
On aurait préféré dédier cet espace, comme chaque recoin de ce magazine, à une vision du monde plus… comment dire… aquatique. Mais de retour du large, le sourire glacé, difficile, malgré le zen du plan d'eau hivernal et la perfection des premiers swells de l'année que nous avons décidé de mettre en avant dans ce numéro, de ne pas être rattrapé par l'autre réalité. L'offshore cédant brutalement sa place au vent de révolte dès lors que l'on pose à nouveau un pied dans le sable. Car il faut avouer que côté terre, ça ne semble plus tourner très rond. Le paradoxe entre notre état d'esprit à la sortie de l'eau et le vacarme du monde qui se cherche devient si ce n'est insupportable, presque risible. (Ah, ah, ah.)
À vous donner envie d'appeler la prof de 5e , le conseiller d'orientation, le banquier et tous les zombies de service que l'on croise dans une vie. Ceux qui imaginaient au moment de faire nos choix, un autre destin pour nous que la voie du surf, tellement autopersuadés. Aujourd'hui, c'est l'heure des comptes. « Allo tonton, oui tu te souviens hein… et bien tu avais tort… Ah bon ton entreprise ferme, et tu pars en chine avec tata ? »
Beaucoup d'entre nous ont fait des choix, parfois radicaux, changé de vie, quitté leur ville ou leur stress pour vivre enfin à taux fixe. Et ce n'est ni Laurent Pujol, surfeur libertaire accompli, auteur du cliché de cette couverture ni Eric Rebière au volant de sa caisse depuis toujours qui nous diront le contraire. De quoi avoir envie d'hurler à la face du monde, vous nous avez pris pour des surfeurs irresponsables et utopistes pendant des années, voilà le merdier auquel vous avez cru… Sinon aujourd'hui, nous ça va, les vagues étaient belles ce matin et bientôt une autre houle approche.
Et plutôt que de cramer tout notre forfait téléphone à jubiler, plus efficace encore d'accomplir notre devoir citoyen, de conspirer sur les parkings et de philosopher hors milieu dès que possible pour partager un peu de notre éveil. Même si on ne considère pas leur monde, il ne faudrait pas non plus laisser basculer notre pays dans une connerie extrême.