Quand Pipeline devient un beach break

En 1991, Tom Carroll semble être aveugle. Il ne voit pas qu'il est en train de déchirer une des vagues les plus dangereuses de la planète.

16/12/2010 par Romain Ferrand

MÉMOIRE COURTE : « THE SNAP » :

En 1987, Tom Carroll gagne son premier Pipe avec le coeur, suite à la disparition tragique de sa soeur la veille de la finale. Mais en 1991, le petit Australien, sec comme une dalle à fleur d’eau, remporte son troisième Pipe Masters (après celui de 90) avec les tripes, voire même grâce à un gros brin de folie. Les conditions sont parfaites pour cette édition, avec du solide « 8 to 12 feet » comme disent les locaux. Du vrai Pipe quoi. Pourtant, Tom Carroll va surfer la vague comme un vulgaire beach break, dans la pure tradition agressive du surf australien. Ses appuis sont stables, et même le backwash venu s’inviter dans la partie ne parvient pas à faire tomber le Tommy. Il prend six vagues en finale, dont deux 10 pts parfaits. Il fera un late take-off d’anthologie que même Derek Ho pensait impensable (il était “seulement” 1 m plus à l’intérieur…), se collera des double barrels ou des tubes “simplement” profonds, et tentera même un reentrie suicidaire dans le blanc crémeux d’une fin de vague. Avec son casque et son gun effilé rose, Tom Carroll joue au matador dans l’arène hawaiienne. Mais l’Histoire retiendra surtout “The Snap”. Un turn insensé dans la partie la plus critique de la vague. Quelque chose d’impensable sur un spot aussi violent et dangereux que Pipeline. Le point d’orgue de ce moment de grâce, qui permettra d’établir par la suite les nouveaux standards du surf sur ce spot.


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