Pierre Rollet à Nazaré :  »Un gros coup de pression »

Le Français s'est pris cinq vagues sur la tête avant d'enfin pouvoir sortir de l'eau...

14/11/2017 par Marc-Antoine Guet

Tout le monde se rappelle du terrible wipe-out d’Andrew Cotton mercredi dernier à Nazaré. Ce jour-là, le spot portugais a rugi comme rarement encore cette saison. Et parmi tout ces surfeurs de gros, un équipage 100% made in France composé de Justine Dupont, Fred David, Julian Reichman et de Pierre Rollet. À 23 ans, le Bayonnais revient sur cette session hors du commun. 

Comment s’est passée cette semaine Portugaise ?  
On s’est d’abord mis à l’eau le lundi pour une session à la rame avec Fred qui faisait la sécu. Même s’il y avait beaucoup de courant on a pris de superbes vagues. Mercredi, c’était le jour de la grosse houle. Le matin on a assuré la sécurité de Justine (Dupont). Je n’étais pas trop chaud au début pour aller surfer, je ne veux pas brûler les étapes. Je voulais prendre de l’expérience et me préparer pour la fois suivante. Mais on m’a proposé la corde du jet, je ne pouvais pas refuser (rires).

Tu as pris combien de vagues ce jour-là ?
3. La première vague n’était pas terrible. Je sors de cette dernière avant la fin. La deuxième était moyenne. La vague nous a limite cassé dessus. Puis, on a vu une bombe arriver, la première de la série, et personne ne part dessus. Je descends toute la vague jusqu’en bas, puis la lèvre me tombe dessus. S’ensuit une petite séance de découverte des fonds marins portugais (rires).

Ça se passe comment dans ces cas-là… ?
Je déclenche une première cartouche de survie. Quand je sors la tête de l’eau personne ne pouvait venir me chercher. Je me prends une deuxième vague sur la tête et là je bouffe vraiment. À l’impact, la mousse est tellement violente que le gilet perd un peu d’air. Je décide donc de déclencher une deuxième cartouche de survie. Avant la troisième vague, Fred tente de me récupérer mais je n’arrive pas à monter sur le sled car ils sont déjà 2 sur le jet-ski. J’actionne donc une troisième cartouche de survie. Quand je sors enfin la tête Fred est dans l’eau à côté de moi. Il s’est fait éjecter du jet-ski. Je me reprends une quatrième vague dans laquelle j’actionne une autre cartouche de survie car à chaque impact de mousse le gilet se dégonflait un peu. À ce moment-là, je n’étais pas très bien, je ne savais plus trop où j’habitais. Fred le sent bien et demande à ce que l’on me récupère rapidement.

Ça se termine comment ? 
J’arrive enfin sur la plage et j’ai cette image, en arrivant sur le sable, où je vois le jet-ski posé et un lifeguard qui arrive avec la planche de Justine cassée. Je me dis que j’ai fait planter un jet et cassé la planche de Justine… Ça m’embête car c’est une planche à laquelle elle tenait beaucoup, sa planche favorite qu’elle avait utilisé toute la saison dernière. Je lui ai recommandé la même et une en plus pour moi car je l’ai vraiment adoré.

À Nazaré on a l’impression que chaque année les limites du surf de gros sont repoussées. 
Désormais, surtout à Nazaré, il y a beaucoup plus d’équipes qui font la sécurité avec deux jet-skis. Parce que quand on lance un surfeur en jet, on se retrouve ensuite derrière la vague et on ne voit pas très bien ce qu’il fait. Pour aller le récupérer, on avance à tâtons. Passer la barre avec le jet-ski à Nazaré ce n’est vraiment pas facile. À deux, un devant et un derrière c’est plus facile. Nous, on avait la chance en plus d’avoir un ami sur la falaise avec un talkie. Il a une vision globale et nous aide beaucoup sur le placement de chacun. Il est important de rappeler que si le surfeur est aussi bien placé et aussi bien lancé, c’est que le jet prend beaucoup de risques. C’est quand on voit tous ces moyens mis en oeuvre que l’on prend conscience du danger à Nazaré. À Belharra on part tous un peu la fleur au fusil.

C’était ton plus gros coup de pression ?
Tout le monde ce jour-là était d’accord pour dire que c’était les plus grosse boîtes qu’ils s’étaient jamais prises. Pour moi, c’est certainement mon plus gros coup de pression à l’eau. Je me suis vraiment fait bouger. Utiliser toutes mes vies d’un coup, je ne l’avais jamais fait. Ce gilet est quand même un très bel outil, tout le monde l’a désormais.  

Quels souvenirs gardes-tu de cette session ?
C’était quand même une super session. Justine a pris de très belles vagues, c’est un autre niveau. Elle faisait de gros bottom et carve sous la lèvre. C’était une super expérience avec des gens simples et géniaux. C’était un bonheur d’avoir été présent et j’ai déjà hâte d’y retourner.

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