La mobilisation des surfeurs prend de l’ampleur

Des rassemblements ont eu lieu sur tout le littoral français pour réclamer l'accès à la mer.

08/11/2020 par Olivier Servaire

Ils n’étaient peut-être que deux à l’origine de l’Appel à mobilisation pour la pratique des sports nautiques, mais ils ont été largement entendus et largement suivis. Après que l’événement facebook ait réuni plus de 13 000 personnes, les manifestations prévues entre 16h et 17h samedi ont donné au mouvement une vraie visibilité sur le terrain.
Elles ont réuni des amoureux de la mer partageant un constat « les spots nautiques ne risquent pas d’aggraver la situation sanitaire« , et deux revendications « accès libre à l’océan » et « augmentation du rayon d’1 km pour pouvoir y accéder« .

Preuve du sérieux des organisateurs et des participants, l’appel invitait à se rendre sur le spot le plus proche pour limiter les déplacements. Il invitait aussi à porter le masque sur les parkings et d’éviter de s’y rassembler. Des consignes responsable et largement respectées, montrant bien que surfeurs et autres n’étaient pas là pour contester le confinement ou les mesures barrières, mais juste l’interdiction de leur pratique.
Un distingo bien clair dans les témoignages des participants. « Je vais éviter les réunions, d’aller chez des potes, ou voir les anciens. On respecte les consignes gouvernementales. Mais quel est le risque d’aller à l’eau ? dit le premier. «Il s’agit d’un sport individuel et question distanciation, sur l’eau, nous sommes au moins à deux mètres les uns des autres. Surtout qu’il n’y a pas la foule dans une eau à 14 °C », ajoute un second avant qu’un troisième ne conclue « Il n’y a personne. On ne risque pas de transmettre la pandémie. Les plages sont les endroits les plus sûrs au monde !» .

LA PRESSE EN TEMOIN

Si l’idée était d’attirer l’attention des médias sur la situation, on peut dire que cela a marché en constatant que le mouvement a eu droit à son petit reportage dans le 13h de TF1. Mais c’est surtout la presse locale qui a fait écho de cette mobilisation.

La Presse de la Manche était à Siouville pour voir un « Rendez-nous la mer ! » gravé dans le sable avec des galets par une dizaine de surfeurs  ». Le Telégramme a assisté à un rassemblement d’une dizaine de passionnés de la mer qui s’était donné rendez-vous au Gouérou, et a remarqué qu’une « quarantaine de surfeurs de Saint-Lunaire ont manifesté pacifiquement, digue de Longchamp, avec leur planche sous le bras, leur mécontentement de ne pouvoir profiter de leur loisir préféré« .

France Bleu rapporte qu’une trentaine de personnes se sont réunies à la Pointe de La Torche à Plomeur . Sur la plage de Fort-Bloqué à Plœmeur, près de Lorient, France 3 Bretagne remarque : « ils étaient ainsi un grosse quarantaine ce samedi après-midi, à distances règlementaires et avec masques« .

Ouest France a vu plusieurs rassemblement dans le Finistère : quelques surfeurs à Plovan, environ 70 à la plage de la Falaise de Guidel, une quinzaine sur la plage de Porz-ar-Villiec à Locquirec, et une dizaine de baigneurs ayant répondu à l’appel à Clohars-Carnoët.

Le quotidien raconte aussi qu’une une quarantaine de personnes se sont réunies sur la plage du Sillon de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), et qu’une vingtaine de surfeurs et baigneurs se sont retrouvés à la plage de Sainte-Barbe, à Plouharnel (Morbihan). Pour ce dernier rassemblement ils remarquent que « Présents sur le parking, les gendarmes de la communauté de Carnac et de la brigade nautique ont échangé avec eux et les ont laissés aller à l’eau.« 


Un peu plus bas sur la côte, Sud-Ouest a vu vu qu’une soixantaine de surfeurs se partageaient les petites vagues de la Côte des Basques, et France 3 Occitanie a rencontré « Une vingtaine de surfeurs sur leur spot habituel à Canet-en-Roussillon« 


TOUT LE LITTORAL CONCERNÉ

Mais ce n’est pas tout, en plongeant dans les comptes rendus, on réalise un véritable tour de France des spots avec des récits de mobilisations dans l’Hérault, à Bretteville, au Loch, à Landrezac, Au Stole Lomener; à Gravelines, en baie d’audierne,  à Seignosse, Trestel, Lacanau, Goulien, Landrezac, Le Verdon sur mer, La Salie, Trebeurden, Penrez, Arradon, Sables d’Olonne, Le Havre, Landunvez, Bernières, Nice, Plouguerneau, Le Betey, Fécamp, Carro, Crozon, Larmor Plage, Kerhilio, Penthièvre, Erquy, Palavas les flots, Gâvres, Tanchet…

Et alors que beaucoup s’inquiétaient d’une possible répression, on a juste signalé des contrôles de gendarmerie à Guidel plage, au Dossen, à Penhors, à Anglet, et à la Govelle, et il semble qu’il n’y a eu distributions de prunes qu’au Cap d’Agde et à Beg Leguer.

Les participants ont aussi inondé le réseau de photos de leurs actions, démontrant incontestablement l’importance que peut avoir la cause pour eux.

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QUELLE SUITE ?

Après cette démonstration collective, les rassemblements pourraient bien se renouveler chaque semaine. A écouter Fabienne « Il faut continuer. Chaque samedi s’il le faut !« .

Mais le mouvement compte aussi se structurer pour obtenir gain de cause auprès des responsables politiques. Les organisateurs de l’appel de samedi lancent donc un Collectif des Pratiquants de Sports Nautiques pour tenter de faire bouger les choses. A suivre…

                          


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2 commentaires

  • youp
    9 novembre 2020 10h35

    Bonjour

    Je suis d’accord pour contester le principe du confinement. Par contre, il me paraît difficile de contester seulement son application. en particulier. Si les surfers ont le droit de pratiquer, quid du motocross, du golf, du tennis, du cheval? Bref, de toutes les activités sportives ou assimilées se pratiquant individuellement en milieu ouvert. Pourquoi, par exemple, fermer les aéro-clubs? Sans compter la difficulté d’application de cette éventuelle dérogation: 10km? (ouf je gagne, mais mes potes qui sont à 12km perdent…) 20 km? 50 km (je veux pas, c’est la ville la plus proche qui pourra surfer, trop de monde à l’eau, et la distanciation?) Bref, vouloir chacun une dérogation pour exercer son loisir préféré revient à cette option: l’hypocrisie égoïste, ou la levée du confinement…Mais qu’en pensent les toubibs et les personnels des hostos, qui sont en premiere ligne?

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  • hanki
    9 novembre 2020 7h29

    En même temps je comprends pas, la règle c’est une heure a 1 km, c’est clair la grande majorité habite a plus d’un km, puis le temps d’aller a l’eau et revenir (si a de la houle 2M t’as le temps de prendre heuu.. vagues) et hop a la maison. A Guethary le temps de descendre allez retour a la rame t’a dix minutes de surf. Les gens de Seignosse Bourg regardent les gens de Seignosse Plages aller a l’eau, au Porge, Soustons ou Lacanau village personne peux aller a l’eau. Les gens qui habitent en face des spots vont déjà a l’eau alors…….

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