Surf FM devient une radio pirate

La station n'arrive toujours pas à obtenir de la part du CSA l'autorisation d'émettre à l'année.

15/01/2018 par Marc-Antoine Guet

« Oui, on est dans l’illégalité« . Elise Laven, vice-présidente de l’association Starcom, support de la radio Surf FM ne se cache pas. Cela fait près de 10 ans que cette radio basée à Hossegor émet du 1er avril au 31 octobre dans un rayon d’une dizaine de kilomètres autour de la ville. Mais depuis 5 ans désormais, la radio souhaiterait pouvoir émettre toute l’année. Un objectif que seule une autorisation du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) pourrait rendre possible. Or, le CSA ne souhaite pas la leur accorder. La radio a donc décidé cette année (pour la première fois) de ne pas stopper son activité au 31 octobre, tombant dans l’illégalité pour un remake de Good Morning England.

Pour cette radio associative faite de bénévoles passionnés de musique et de glisse, cette décision est le seul moyen de débloquer la situation. « Cela fait 5 ans que nous leur demandons cette autorisation. On est juste des passionnés de musique. On préférerait investir notre temps et notre argent dans d’autres choses« . Pour seul retour, le CSA leur a expliqué en 2014 que la bande FM était saturée. « C’est faux. Nos études techniques ont montré que 3 fréquences étaient libres. On a envoyé un courrier au CSA le 1er septembre ainsi qu’une pétition signée par environ 4 000 personnes. Aucune réponse« .

Malgré de nombreuses pétitions mais surtout malgré l’envoi des études techniques et des statistiques d’études, le CSA ne bronche pas et se refuse à donner cette autorisation. »On attend juste une réponse de leur part. Si techniquement ce n’est pas possible qu’ils nous le prouve« , précise Elise Laven.

Contacté par France Bleu Gascogne, le CTA (l’antenne régionale du CSA en Nouvelle-Aquitaine) répond que « la bande FM est particulièrement complexe dans la région » notamment « à cause de la proximité avec l’Espagne« . Preuve de leur bonne foi, Surf FM a proposé (notamment pendant le Quik Pro France) des matinales, dans le but de prouver au CSA qu’ils étaient capables de tenir une grille de programme. Cela n’a apparemment pas suffi.

Même si pour l’instant les discussions sont au point mort, Surf FM peut compter sur le soutien du maire d’Hossegor Xavier Gaudio, ainsi que du député des Landes Lionel Causse. « C’était normal de prévenir le maire d’Hossegor qui nous prête gracieusement les locaux« . En plus de satisfaire leurs auditeurs, émettre à l’année permettrait à Surf FM de diffuser dans un rayon plus grand. Dans l’attente d’une réponse de la part du CSA, Surf FM a donc décidé de continuer à émettre, et ce, malgré un réel risque judiciaire de finir devant le procureur. 
À propos 
Créée en 2008, Surf FM est une radio temporaire (102,3 à Hossegor), qui propose de la musique et des programmes dédiés à la glisse, à l’environnement et à la région, avec des émissions en direct des studios sur des thèmes variés.

               


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1 commentaire

  • Blind
    19 janvier 2018 21h10

    C’est vraiment triste pour eux … Je les ai découvert y a un peu plus d’un an, et même sans habiter sur Hossegor j’écoute cette station tous les jours via leur web-radio, on y découvre de la musique variée et de qualité, et des émissions vraiment sympas (mention au Boom-Bap Show). Moi qui était fâché avec la radio depuis presque 10 ans …
    C’est peut être ça qui dérange le CSA au final : une radio proposant du contenu de qualité, pas abrutissante, et sans pubs. A des années lumières des autres radios qui sont autorisées 🙂

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