10 choses à savoir sur… les requins

Derrière ces grands prédateurs se cache une espèce menacée, indispensable à l'équilibre de la vie marine.

01/05/2020 par Rédaction Surf Session

(Extrait – archives – Surf Session n°363)
Aussi fascinants qu’effrayants, les requins alimentent depuis des années les peurs et les fantasmes. Pourtant, derrière ces grands prédateurs se cache une espèce menacée, indispensable au bon fonctionnement de la chaîne alimentaire et à l’équilibre de la vie marine. 

1 – Ancestral

Le requin serait apparu il y a plus de 420 millions d’années, soit bien avant les dinosaures. Les squales ont déjà survécu à 5 extinctions de masse. Le requin fut l’un des tout premiers vertébrés à mâchoire et n’a pratiquement pas changé depuis son apparition.

2 – Classification

Les requins ne sont ni des mammifères, comme les dauphins ou les baleines, ni des poissons. Ils ne gardent pas leurs petits dans leur ventre, ils n’allaitent pas et ne respirent pas à la surface. Ils appartiennent à la même famille que les raies. 

Aujourd’hui, les requins et les raies appartiennent à la classe des Chondrichtyens, c’est-à-dire qu’ils font partie des poissons cartilagineux, avec les chimères. Ils composent la sous-classe des Élasmobranches (ou anciennement Sélaciens). Les raies et les requins sont désormais considérés comme deux groupes frères. C’est ce que nous apprend l’APECS (l’Association pour l’étude et la conservation des Sélaciens).

3 – Menacé

Malgré la crainte qu’il dégage, le requin ne tue en moyenne que 5 personnes par an. De son côté, l’homme massacre près de 11 000 requins toutes les heures…

Selon la liste rouge mondiale des espèces menacées dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, environ 60 % des requins pélagiques sont actuellement en danger d’extinction. Un bien mauvais présage pour les océans car la disparition de ces prédateurs-clés qui trônent tout en haut de la chaîne alimentaire aurait de lourdes conséquences pour les écosystèmes marins.

4 – Conseils 

Si vous surfez dans des eaux sharky, évitez d’être seul, évitez le lever et le coucher du soleil (périodes habituelles de chasse de beaucoup d’espèces), évitez d’évoluer en eau trouble ou près d’une embouchure de rivière et évitez de vous baigner après une tempête ou de fortes pluies dans des endroits à risque. Et si vous saignez, sortez de l’eau. 

Vous pouvez aussi demander aux locaux les endroits à risque.

Lors de chasse sous-marine dans des endroits à risque, achevez immédiatement le poisson capturé, déposez-le rapidement sur le bord ou sur le bateau et évitez de l’attacher à votre ceinture. 

5 – Survie 

Que l’on soit terreste ou marin, les besoins sont identiques au niveau de la respiration. L’organisme, pour se mouvoir, a besoin d’un grand apport en oxygène. S’il souhaite respirer et donc vivre, le requin est obligé de nager en permanence, même pendant son sommeil. En nageant la bouche entrouverte, il ingère l’eau qui permet d’alimenter ses branchies en oxygène. 

Pour les requins, cet oxygène passe par une filtration de l’eau.

Au moins trois espèces (le requin blanc, le tigre et le mako) sont capables de sortir la tête de l’eau pour des raisons diverses, adaptant ainsi sur un laps de temps leur respiration.

6 – Anecdote 

Le requin du Groenland, ou requin laimargue, n’atteint sa maturité sexuelle qu’à l’âge de 150 ans ! Un record. 

7 – Dangereux 

Sur les 465 espèces de requins recensées, seules 5 ont déjà attaqué mortellement les humains : le requin blanc, le requin tigre, le requin bouledogue, le requin mako et le requin longimane

Avec 22 attaques depuis 2011 (dont 10 mortelles), le requin bouledogue est le plus dangereux pour nous. 

Des solutions… quelles solutions ? 

Utilisée de manière exceptionnelle, la pêche a permis la capture de 140 requins bouledogues à la Réunion ces 3 dernières années. La réponse principale des autorités reste toutefois l’interdiction des pratiques nautiques, même si d’autres dispositifs ont été testés, comme les filets anti-requins et les vigies requins.

Parmi les expérimentations imaginées, un sonar immergé ou encore des dispositif émettant des ondes électromagnétiques. Ces équipements onéreux et dont l’efficacité fait encore débat ne peuvent pas tout régler. Une solution efficace reste à émerger à la Réunion pour mettre une fin définitive à la série noire…

8 – Cher 

Dans les pays asiatiques, un bol de soupe à base d’ailerons de requins peut être vendu jusqu’à 100 euros la portion. Et un kilo d’ailerons se négocie entre 300 et 500 euros. 

Les dents des requins sont également vendues sous forme de colliers, leur peau sert à fabriquer des chaussures, des sacs à main et des porte-monnaie et leur foie est utilisé pour faire de l’huile.

Un commerce qui rapporte et qui échappe encore malheureusement à toute réglementation

9 – Zone à risque 

Les 20 kilomètres de côtes au nord-est de Recife (Brésil) sont statistiquement les plus dangereux pour les surfeurs. Il y a eu malheureusement 53 accidents dont 20 mortels depuis 1992 (pas que des surfeurs…). La Réunion arrive malheureusement juste derrière. 

Les zones à risques sont aussi les eaux turpides que l’on trouve dans les ports, les estuaires, à proximité des complexes agroalimentaires qui rejettent leurs déchets dans la mer. Ainsi que les récifs externes qui sont un des lieux de chasse favoris des requins, c’est également là que se forment les vagues qui intéressent les surfeurs.

10 – Cinéma 

Les dents de la mer, produit par Steven Spielberg en 1975, est considéré comme le premier blockbuster de l’histoire. Le film aura fait beaucoup de mal à l’image du requin. Peter Benchley, auteur du livre adapté au cinéma et grand défenseur des océans, regrettera amèrement ce succès. 

 

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>> Photo à la une : @kmkr    

                  


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1 commentaire

  • krep
    2 mai 2020 23h31

    Only fishing saves

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