Publié initialement le 17 mars 2016
Quel est le meilleur job au monde après celui de surfeur pro ? Peut-être photographe ou caméraman de surf. Et ce n'est pas Dane Burnheim qui nous contredira. Depuis un peu plus de 3 ans, cet Australien est le filmmaker attitré de Jeremy Flores, et suit donc le Français dans quasiment tous ses déplacements autour de la planète. Une collaboration due principalement à une amitié qui remonte à presque 20 ans : ?j'ai rencontré Jeremy quand il avait 10 ans. Il venait d'emménager juste à côté de chez moi à Newport, dans les environs de Sydney. Je voyais ce kid qui surfait vraiment bien et on a commencé à traîner ensemble. Après, son niveau a explosé, mais on a toujours gardé contact. Et il y a quelques années il m'a proposé de le suivre pour le filmer? raconte Dane, un midi de janvier sur la terrasse ensoleillée de la maison de Jeremy, juste derrière la dune à Hossegor.
Une proposition surprenante pour l'Australien, qui n'avait pourtant pas le profil pour endosser une telle responsabilité : ?j'avais déjà fait pas mal de jobs un peu pourris avant ça, mais je n'avait jamais vraiment filmé. J'ai appris le métier sur le tas?.
Canon 7D et trépied sous le bras, Dane se retrouve donc à suivre son pote d'enfance sur toutes les épreuves du Tour. Les premiers clips sont moyens, mais le niveau s'élève au fil des mois, l'Australien apprenant au fur et à mesure, notamment grâce à d'autres filmmakers comme Jimmy Graham.
La volonté de Jeremy à l'époque : produire des clips web - notamment les sessions free surf - pour alimenter son blog www.jeremy-flores.com, : ?le plus souvent, on ne voyait Jeremy qu'en lycra, donc il fallait qu'on montre tout le reste? explique Dane.
A l'époque, de nombreux surfeurs du Tour avaient leur blog, mais la plupart n'y postaient rien à part quelques photos ou vidéos. Jeremy, lui, prenait régulièrement sa plume, que ce soit pour donner son ressenti après une compétition, ou livrer des coups de coeur ou des coups de gueule, comme lors de la crise requin à la Réunion qui l'a profondément affecté. Un investissement en temps et en argent pour faire vivre son blog.

Depuis, le développement incessant des réseaux sociaux a changé la donne. Comme tout le monde, Jeremy a fini par mettre son blog de côté et partage désormais directement ses états d'âme sur Facebook ou Instagram, entre deux photos ou vidéos : ?maintenant, après une bonne session, on essaie de publier quelque chose dans la foulée pour Instagram? explique Dane. Des clips de 15 secondes max pour faire vivre le compte de Jeremy... en attendant le prochain clip.
?On met quand même de côté les meilleures vagues pour des clips web, ou pour Quiksilver par exemple, qui peut avoir besoin d'images pour illustrer ses campagnes de pub?. Aucun rythme imposé pour autant, les deux font ça au feeling : ?ça dépend de la matière qu'on a, et de à quand remonte le précédent... maintenant on est un peu plus exigeants qu'avant, on préfère attendre d'avoir de bonnes images avant de sortir un nouveau clip?.
Autre avantage pour Jeremy : pouvoir analyser son surf : ?Jeremy regarde le footage après chaque session, ça l'aide énormément. C'est un énorme avantage pour un athlète d'avoir un caméraman qui le suit sur chaque épreuve. Mais il a toujours travaillé comme ça, son père l'a filmé pendant des années?.
Le métier de Dane a aussi quelques avantages, dont bien sûr celui de voyager à l'oeil sur les plus beaux spots de la planète. L'intéressé a d'ailleurs toujours une planche avec lui, et s'arrange pour se mettre à l'eau dès qu'il le peut : ?je suis parfois dégoûté d'être derrière le trépied quand il y a des vagues parfaites, mais bon c'est le job. Et je m'arrange pour me caler une session quand Jeremy ne surfe pas? sourit Dane. ?Donc oui, c'est un super job, on s'est vraiment éclatés ces trois dernières années?.

En 2016, Dane s'apprête à passer à la vitesse supérieure : ?j'ai des projets avec Quik cette année, il y a un peu plus de pression (rires)?. L'arrivée d'une caméra Red pour remplacer son Panasonic GH4 devrait aussi changer la donne. L'idée d'un film ou d'un documentaire sur Jeremy mûrit aussi doucement dans la tête du jeune réalisateur : ?on attend encore un peu histoire d'avoir un peu plus de temps, mais on réfléchit à un documentaire sur sa vie, son parcours, d'où il vient... mais il n'y a rien de décidé, il est encore trop tôt?.
En attendant, Dane continue à suivre son pote Jeremy et à surfer les plus belles vagues du monde. Bref, mener une vie dont il n'avait à vrai dire jamais osé rêver il y a encore 3 ans. Et qu'il ne lâcherait aujourd'hui pour rien au monde.
Dernier clip, réalisé en janvier dernier aux Canaries et publié il y a un mois (et qui totalise plus de 50 000 vues) :
A choisir je prends les video du poto !
En plus ça veut dire que la priorité de Flores, c'est pas de se retrouver sur la scène du web et de taper des millions de vues sur le net pour être heureux!
Perso, je préfère "LA HAiNE" que "RAMBO", les superproductions c'est trop de dollars en jeux ;)
Alors vive les vidéos amateurs