Sécurité : Airlift, la veste gonflable par Quiksilver

La marque a dévoilé une veste gonflable au confort et à la fiabilité améliorés.

10/10/2017 par Baptiste Levrier

On les a vu fleurir un peu partout sur les spots de gros depuis deux hivers, de Belharra à Waimea, de Todos Santos à Jaws. Ces vestes rouges bien repérables, les meilleurs chargeurs de la planète les ont enfilé au moment d’aller affronter les vagues les plus dangereuses.
Nées d’un travail de développement mené à l’initiative de Quiksilver avec Aqua Lung (le spécialiste mondial du matériel de plongée), ces nouveaux gilets gonflables promettent de réels progrès pour la sécurité des surfeurs. « On n’est pas les premiers, d’autres ont essayé avant nous », concède Peyo Lizarazu, responsable de l’innovation au sein de la marque de Torquay et lui-même bien placé pour parler du sujet.
Jusqu’ici, seuls Patagonia et Billabong proposaient un gilet gonflable adapté aux contraintes du surf. « Notre but était d’abord de répondre à une demande de nos surfeurs qui souhaitaient disposer d’un matériel à la fiabilité et à l’ergonomie revus », précise Peyo.

En s’adressant à Aqua Lung, société fondée par le commandant Cousteau en 1946 (sous le nom de La Siprotechnique), Quiksilver tape à la bonne porte. Leur savoir-faire leur permet de rapidement disposer de prototypes, en mettant l’accent sur la solidité de la vessie, cette partie qui se gonfle et se dégonfle quand l’utilisateur active les tirettes reliées aux bonbonnes d’air comprimé. Le matériel utilisé est notamment adapté de produits innovants développés par Aqua Lung pour équiper certains corps militaires.

Le gilet dispose par ailleurs d’une pipette qui permet de le prégonfler à la bouche pour que le surfeur dispose, au cas où même il ne soit pas en état de tirer la cordelette, d’une flottaison susceptible de lui sauver la vie. Même inconscient, le gilet permet ainsi à un surfeur non seulement de remonter à la surface, mais en plus de maintenir son visage et ses voies respiratoires hors de l’eau. Un progrès majeur.

Autre innovation, l’ergonomie améliorée offre au surfeur « une grand liberté de mouvement. Même gonflé, on peut encore ramer, nager », explique Peyo. Autre originalité, le fait que cette veste soit un véritable top néoprène à enfiler par dessus son équipement ou simplement torse nu au lieu d’un système à placer sous la combi au déploiement forcément contraint. Une sangle de serrage au niveau de la taille permet d’éviter au dispositif de remonter voire de s’arracher lors de chutes. Testé et approuvé en sautant du haut de falaises d’une quinzaine de mètres ! 

TECHNOLOGIE ET SÉCURITÉ 
Les premiers prototypes ont été testés en piscine dès septembre 2014. De nombreux surfeurs sont associés depuis le début au développement du produit. Tom Carroll, Koa Rothman, Jamie Mitchell, Melvin Pu’u et Peter Mel donnent régulièrement leur avis et testent les versions successives en conditions réelles. Jusqu’à aboutir au produit fini, condensé de technologie que Peyo n’hésite pas à comparer à une Formule 1. Confié depuis la fin de l’année 2015 à une soixantaine de volontaires parmi les meilleurs big-wave riders (dont l’ensemble des invités de l’Eddie Aikau 2015/2016), les retours sont excellents. Jamie Mitchell : « J’adore cette veste. Je l’utilise tout le temps dans les grosses vagues, j’ai vraiment confiance en ce matériel. » Kelly Slater ou Aaron Gold (pour surfer la plus grosse vague jamais prise à la rame) à Jaws, Jamie O’Brien, Billy Kemper ou même Josh Kerr lors de sa victoire sur le BWT à Todos Santos, nombreux sont ceux à l’adopter, et ce quels que soient leurs sponsors. Safety first !

Après la première version mise à disposition à l’hiver 2015/2016, Quiksilver a poursuivi la recherche pour perfectionner son produit avant la saison hivernale 2016/2017 : « Nous avons amélioré deux détails, qui n’en sont pas vraiment quand on parle de sécurité. Nous allons envoyer cette nouvelle version de la veste à certains surfeurs pour récupérer la précédente et observer l’usure« .

Quant à ceux qui craignent que ce genre de matériel ne favorise les comportements à risque, Peyo répond : « Ce n’est pas parce que tu es équipé avec cette veste que tu peux faire n’importe quoi. On est conscient d’avoir un gros effort à faire pour former les gens à son utilisation et éviter que ça ne favorise les attitudes inconscientes ». Car Quiksilver commercialiser désormais cette veste auprès du grand public, disponible dans deux shops en France (les Boardriders de Saint-Jean-de-Luz et de Capbreton) et en quantité très limitée (quelques centaines d’exemplaires dans le monde).

On pourrait comparer la démocratisation de ce genre de veste à la généralisation du port du casque au ski, de la ceinture de sécurité en voiture ou aux sacs airbags en montagne. Des éléments de sécurité qui ne nous poussent pas pour autant à foncer dans un mur ou à aller se faire coffrer dans une avalanche… Chacun doit savoir estimer ses limites physiques et techniques. Et quelle meilleure illustration que le comportement d’Aaron Gold après sa vague historique à Jaws à l’hiver dernier, qui n’activa pas son gilet et refusa l’assistance du jet-ski pour s’en sortir par ses propres moyens, s’en estimant capable. À chacun de ne tirer le signal d’alarme qu’en temps utile.

> Plus d’infos sur le site de Quiksilver
> En France, le gilet sera disponible au Boardriders de Capbreton et Saint-Jean-de-Luz à partir du 15 octobre au prix 990 €.

Photo de une : Bielmann / Quiksilver



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