Surf Park Bordeaux : le projet en 5 questions

L'agglomération bordelaise pourrait avoir sa vague artificielle d'ici deux ou trois ans grâce à la motivation de cinq jeunes entrepreneurs.

08/12/2014 par Baptiste Levrier

Nouvelle venue sur une carte des spots de surf urbain en plein développement, Bordeaux pourrait dans un proche avenir, comme les Landes, Paris voire Nantes, accueillir un complexe surf centré autour d’une piscine à vagues. Et les plus de 700 000 habitants de l’agglomération bordelaise avoir un accès privilégié au sport des rois.

Qui en est à l’origine ?

Quand Mathieu Ladouch, surfeur bordelais, lance en 2013 une page Facebook pour recenser les bonnes volontés susceptibles de s’investir dans un projet de surf park aux portes de Bordeaux, il reçoit une bonne trentaine de contacts : “Je voulais tester l’opinion publique, former une équipe homogène partageant une même vision : apporter un lieu de vie emblématique au sein de la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux)”. Le tri fait, l’équipe se resserre autour de cinq profils aux compétences complémentaires. Mathieu, Lilian et Alexandre sont ingénieurs (dans les énergies renouvelables et l’eau), Édouard vient du monde de l’hôtellerie et de la restauration alors qu’Alexandre, le deuxième, est un financier. Certains travaillent encore quand d’autres sont désormais à temps plein sur le projet de Surf Park : “Nous sommes très organisés, on travaille en binôme, on fait des présentations aux mairies et investisseurs. En ce moment, nous finalisons notre business plan pour nous adapter au mieux aux gens de la région. Notre démarche sociale et participative est au coeur du projet.”.

Comment y participer ?

“On veut que les gens participent, prennent plaisir à suivre l’avancée du projet. Ils nous permettent aussi d’affiner notre vision”, confie Mathieu. Et pour intégrer le public, l’équipe a mis en place un questionnaire revenant sur les différentes options envisagées pour accompagner la piscine à vagues, sur les prix acceptables et l’expérience globale du surf en milieu artificiel. Une série de questions qu’ils sont également allés poser dans les rues de Bordeaux, pour s’ancrer encore plus dans la réalité et toucher des profils variés : “Nous avons eu d’excellents retours, beaucoup de messages positifs. Malgré la pluie, une centaine de personnes a accepté de répondre au questionnaire. C’est très motivant”. En plus de cela, et pour intégrer le surf urbain dans les mentalités, un jeu-concours photo a été lancé. Le but : se photographier en ville avec son matériel de glisse puis poster la photo sur les réseaux sociaux avec le hashtag #surfetaville pour tenter de gagner une planche de surf et autre matériel.

Enfin, la démarche participative pourrait, un peu plus tard, prendre la forme d’un crowdfunding nous confie Mathieu : “Ça pourrait aider à financer certains modules bien précis dans le cadre de nos efforts liés à l’environnement, ou participer à des pré-ventes par exemple. On veut vraiment engager les personnes dans le développement du projet.” Au vu d’une page Facebook déjà riche de près de 6000 likes, l’intérêt du public semble évident. A titre d’exemple, le projet anglais de piscine à vagues The Wave à Bristol, qui doit ouvrir au public en 2015 avec un Wavegarden, a récolté plus 60 000 £ sur un objectif de 150 000 £ en quelques jours de financement participatif.

Quelle vague artificielle ?

“On compare encore les différentes technologies, avoue Mathieu Ladouch. On espère que de nouvelles innovations vont encore voir le jour d’ici la concrétisation de notre projet. Évidemment, on parle beaucoup du Wavegarden mais il existe une petite dizaine d’autres solutions.” La promesse est là en tout cas : une vague parfaite tous les jours et accessible pour tous les niveaux. Certains détracteurs pointent déjà du doigt l’inutilité d’une vague artificielle en région bordelaise alors que les “vraies” vagues sont accessibles en une heure de voiture. “Certes, concède Mathieu, mais il existe beaucoup de critères naturels (vent, houle, marées…) et personnels (disponibilité, travail…) qui font que c’est compliqué de surfer régulièrement en habitant à Bordeaux. J’en fais l’expérience depuis longtemps !”.

Quelles infrastructures ?

Faire venir les gens pour surfer, mais aussi, créer un lieu de vie convivial, c’est l’objectif des cinq associés. Un bar, un service de restauration, un hôtel, un surf-shop, une salle de shape, un skate-park, des séances vidéos de vos sessions et beaucoup d’autres d’idées sont à l’étude. On les retrouvent soumises dans le questionnaire élaboré pour sonder les futurs utilisateurs. L’ensemble des installations devrait permettre de créer 20 à 30 emplois.

Où, quand, comment ?

Rien d’arrêté pour l’instant, plusieurs lieux sont encore envisagés. Un critère primordial est l’accessibilité, en transports en commun ou voiture. “On veut que les gens puissent aller surfer après le travail, on souhaite faire entrer le surf en ville”, lance Mathieu. D’autres impératifs guident le choix du lieu d’implantation : l’accès à l’eau et le coût du chantier. “On a besoin du soutien des collectivités locales, qui lui-même dépend beaucoup de l’engagement de la population”, explique-t-il. Les cinq collaborateurs assure tout l’avant-développement du projet, garantie de “leur indépendance et originalité”. Le budget pour faire pousser le Surf Park se situe entre 8 et 12 millions d’euros, selon les infrastructures retenues. “Nous discutons déjà avec plusieurs investisseurs sérieux”, affirment-ils, espérant une ouverture au public au plus tard en 2017.

Tout le monde sera convié à la fête, du débutant au surfeur de haut niveau, des scolaires aux handi-surf : “L’éducation doit être une priorité : sensibiliser, amener à prendre conscience de l’environnement, de l’océan et ne pas oublier d’enseigner les règles de priorité.” Car oui, dans un cadre où on attend chacun sa vague en file indienne, on pourra désormais voir débouler à l’océan des pratiquants non rompus aux règles de base. “Ça fera partie de notre mission d’éduquer les surfeurs d’eau douce”. Et pour venir surfer au Surf Park Bordeaux, différentes formules seront bientôt établies (pass à la journée, demi-journée, à l’heure, abonnements) dont les tarifs restent à déterminer. Un système de webcams permettra également de surveiller le pic pour choisir son créneau horaire et ainsi avoir la garantie de surfer une vague parfaite et déserte !

Suivez l’avancée du projet sur le site du Surf Park Bordeaux ou leur page Facebook.


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13 commentaires

  • Goncalves Lionel ( TAZ )
    13 juillet 2015 16h59

    salut ! Mes amis et moi même, adhérons complètement à votre magnifique et audacieux projet, et je vous trouve courageux de ce lancer dans une tel histoire mes au combien important de garder le cap,pour tous les amoureux de surf !!!! Nous avons un projet similaire en haute Savoie ou la suisse directement, mais dans un dégrée bien en dessous de ce que vous avez déjà fait. Bravo !! car nous, nous somme au prémices de ce Waves center ! Et donc naturellement je viens vers vous pour quelque conseille, car nous somme chanceux d’habiter dans une région assez riche, a proximité de la suisse et geneve, gorgée d’investisseurs susceptible d’adhérer un projet comme celui ci mets la difficulté et de leur présenter un support assez claire sur ce projet avec des chiffre à l’appui … Combien sa leur rapporte ? Et sur ce point, vous avais déjà bien mieux avancer ! Avez des estimations concrète à nous fournir pour nous aider et pourquoi pas un partenariat de votre projet au nôtre sous votre enseigne … Tout et possible !!! Le fait de réunir des gens dans un bon esprits, de jeux de potes, d’amis… En famille, dans le partage, et surtout de fun et de surf !!!
    TAZ

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  • longboard
    28 décembre 2014 15h43

    Comment créer un bussiness en s’appuyant sur des arguments tels que former de jeunes surfers… c’est moche franchement. Et la vague jusqu’à 2m j’attend de voir…

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  • Expindus
    26 décembre 2014 17h27

    De nos jours tout doit-etre accessible, pratique et facile dans le marketing mais pour le surf? Rien n’est contestable, mais honnêtement mieux vaut « vivre surf », ce qui n’est pas seulement limité aux sessions mais bien à un mode de vie. L’important n’est pas le chemin, mais la démarche sur le chemin. « Faisons de nos vies des oeuvres d’art ». Friedrich Nietzsche

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  • arnaud
    13 décembre 2014 23h17

    Les surfers qui habitent prêt de la côtes Athlantique ont largement de quoi être rassasié niveau vagues.
    De tels projets me parraissent plus logiques dans la région Parisienne par exemple ou sur la côte méditerranéene où la fréquence des sessions est bien moins importante…

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  • Mat
    10 décembre 2014 20h19

    Bien d’accord avec Sayitil!
    Le surf est mort, Vive le Surf!!!!! (un peu + à l’ancienne quand même). Bonnes vagues à tous et à toutes!

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  • John
    8 décembre 2014 20h32

    Difficile de voir l’intérêt d’un tel projet à Bordeaux, a seulement 30min de l’océan. @Tony « permettre a des amoureux de la glisse qui n’ont pas la chance d’être en bord de mer, de pratiquer tous les jours et sans contraintes », mais habiter à Bordeaux c’est déjà une grande chance

    Et puis même si habiter près de l’océan ne veut pas dire pouvoir surfer tous les jours, c’est un peu ça le surf – attendre – ce qui fera ta session d’autant plus dingue.

    Si c’est pour consommer du prêt à surfer, car on est capricieux, on veut tout, tout de suite – je n’y retrouve plus le même esprit, dommage

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  • Bidou
    8 décembre 2014 20h04

    @Afro33, renseignes-toi avant de dire n’importe quoi et de « baser » gratuitement. Waves in City existe depuis sept 2011 et il est tout autant précurseur que The Wave, voir plus avancé. L’équipe de Waves in City communique juste différemment. 😉

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  • Afro33
    8 décembre 2014 19h03

    @Bidou Des projets tels que Snowdonia, The Wave ou Wavegarden sont les vrais précurseurs ! Waves in City ne fait que suivre ce mouvement et « troller » un peu partout sur internet les autres projets…

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  • Gilles
    8 décembre 2014 15h41

    Je ne doute pas des bonnes intentions de Mathieu.
    Mais deux points m’obligent à être très sceptique, voir contre.
    Ces projets sont des portes ouvertes à la spéculation immobilière !
    Les wavegarden vont rompre le lien surfer/océan et on va se retrouver avec une génération de surfers sans aucune notion de l’océan (danger et respect), aucune notion de priorité. Ne dites pas le contraire quand on voit déjà le bordel que c’est avec l’explosion des écoles de surfs vomissant des milliers de surfers potentiels tous les été et déjà à ce niveau les notions d’océan, de priorité et de respect sont de plus en plus rare ! Alors en ville avec comme priorité la rentabilité … ça va être sympa …
    Si les bordelais ou autres citadins veulent surfer tous les jours ils déménagent et promis si j’ai envie galérer dans les embouteillages ou manger un Macdo tous les jours, je déménagerai 😉

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  • Tony
    8 décembre 2014 14h38

    Je connais bien Mathieu, c est un amoureux du surf et de sa région, son but n’est pas de créer une multinational, mais de permettre a des amoureux de la glisse qui n’ont pas la chance d’être en bord de mer, de pratiquer tous les jours et sans contraintes.

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  • Bidou
    8 décembre 2014 12h48

    Le projet s’inspire fortement de Waves in City à Paris (questionnaire, activités, parutions presse, …). Hormis les problématiques de ce type de projet: foncier et financement; la rentabilité n’est pas démontrée à 1/2 heure de l’océan et avec un Wavegarden dans les Landes!

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  • saiytil
    8 décembre 2014 12h17

    Rien ne nous sert de leçon !
    On continue à vouloir avoir accès à tout immédiatement, sans effort ou sacrifice (comme avoir tous les fruits et légumes toute l’année) !
    Le concept du wavegarden est sympa, mais complètement inutile et limite grotesque. Pouvoir surfer au quotidien c’est un choix de vie et devrait le rester.

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  • clo33
    8 décembre 2014 11h56

    « L’éducation doit être une priorité : sensibiliser, amener à prendre conscience de l’environnement, de l’océan et ne pas oublier d’enseigner les règles de priorité. »
    Antinomique ou comment se donner bonne conscience,je rigole!Désolé mais tous ces projets m’agacent,dites plutot que vous voulez faire de l’argent ou autres mais pas de grande litanie sur l’environnement et l’océan……

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