Le désastre de l’échouage du TK Bremen en Bretagne

La Bretagne, meurtrie et salie par cette nouvelle pollution des côtes, a décidé de porter plainte tandis que le débat s'oriente vers le rôle des capitaineries.

19/12/2011 par Romain Ferrand

Couché sur la flanc, comme déposé là par une force mystérieuse rendant le paysage irréel, le TK Bremen ne semble pas prêt à bouger. Nous vous parlions vendredi, suite au passage de la tempête Joachim sur les côtes française, de l’échouage de ce cargo maltais sur la plage bretonne de Kerminihy dans le Morbihan. Si l’inquiétude d’une marée noire a aujourd’hui totalement disparue, c’est bien d’une pollution et d’un souillage des côtes dont il aura été question. Douze ans après le naufrage de l’Erika, ce nouveau « gâchis environnemental », selon les mots de la ministre Kosciusko-Morizet, a provoqué la colère et la tristesse d’une région Bretonne trop souvent touchée par l’irresponsabilité de certains. Aujourd’hui, une question demeure : comment le TK Bremen a-t-il pu reprendre la mer et quitter le port de Lorient alors que la tempête arrivait ?

Le bal des responsabilités

Le navire maltais aurait semble-t-il voulu quitter le port pour se mettre à l’abri gratuitement au nord de l’île de Groix. Son mouillage ne tenant pas dans la tempête, il a dérivé jusqu’à la plage protégée de Kerminihy avant de s’échouer sans que le remorqueur n’ait la possibilité d’appareiller dans la tempête pour lui porter secours. Une enquête a été menée pour dégager les responsabilités d’une telle inconscience, et l’on parle désormais du rôle que devrait jouer les capitaineries des ports. En effet, des voix s’élèvent pour s’interroger sur la possibilité qu’ont les capitaineries d’empêcher un navire de quitter leur port. Si certains pensent que ce droit aurait dû être revendiqué par le port de Lorient, il est un fait indéniable : le Capitaine est seul maître à bord et est donc le seul, avec son armateur, à prendre ce genre de décisions. Un armateur qui aurait, selon Antidia Citores de Surfrider Foundation, « incité le capitaine à partir pour économiser une nuit au port ».

Un nouveau « gâchis environnemental »

Quoi qu’il en soit, trois jours après la catastrophe le bilan est là. Le navire a déversé 60 000 litres de fioul en mer et souillé une centaine de mètres cubes de sable. Près de 250 sapeurs-pompiers et employés municipaux ont ramassé le sable pollué ce week-end, pendant que des barrages étaient déployés à l’entrée de la ria d’Etel pour protéger les 40 exploitations ostréicoles. Samedi, 32 m3 de gazole ont été pompés en mer, tandis qu’il fallait récupérer 120 m3 de fioul dans les réservoirs enfin réparés.

Devant l’impossibilité d’être remorqué à cause des failles présentes dans sa coque, le cargo devrait être découpé, se qui posera un nouveau problème écologique puisqu’il appartient à la ‘génération amiante’ des années 80. Une chose est sûre, le naufrage du TK Bremen aura été la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour une région Bretagne meurtrie et salie, qui a décidé de porter plainte.

Cette vidéo d’Anthony Boché, filmée au matin du 16 décembre, montre malheureusement bien la pollution qui a touché cette plage Bretonne :


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2 commentaires

  • paul ciño
    20 décembre 2011 18h58

    gachis environnemental…supere reaction! bravo madame la ministre!

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  • Un breton en colère!
    19 décembre 2011 20h44

    Y en a marre des irresponsables !!!

    Et si on ne fait rien dans 10 ans ce sera pareil, merci quand meme aux assos et à Surfrider Foundation.

    Répondre

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