Le nouveau rapport alarmant du GIEC

Une « alerte rouge » en train de passer presque inaperçue.

11/08/2021 par Marc-Antoine Guet

Pendant que les médias du monde entier sont en boucle sur l’arrivée au PSG de Lionel Messi, une information beaucoup plus sérieuse mérite toute notre attention. 
Ce lundi 9 août, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) a publié un nouveau rapport (très) inquiétant consacré aux « éléments scientifiques » du dérèglement climatique. 

Pour rappel, le GIEC est un organisme intergouvernemental ouvert à tous les pays membres de l’Organisation des Nations unies. Leur mission ? Evaluer les informations d’ordre scientifique et socio-économique de manière objective, claire et méthodique afin de comprendre les risques liés au réchauffement climatique.
Car le changement climatique n’est plus une menace spéculative, c’est une réalité qui se manifeste chaque jour aux quatre coins du monde. Selon le GIEC, la planète va subir une hausse « sans précédent » d’évènements météorologiques extrêmes du même type que ceux que connaissent actuellement des millions de personnes en Grèce, en Belgique, en Turquie ou encore en Russie. Les scientifiques peuvent désormais assurer avec un degré de certitude très élevé que ces catastrophes climatiques extrêmes sont d’origine humaine. Et l’inaction des gouvernements et des populations ne fait qu’accroitre les risques, jour après jour.

Nous avons résumé pour vous les points clés de ce rapport :
Le changement climatique est sans précédent et plus rapide que ce que l’on craignait. 
L’activité humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et la Terre à un rythme fulgurant. Un paramètre anormal qui contribue aux catastrophes météorologiques extrêmes telles que les canicules, les sècheresses, les feux ou encore les inondations. D’après eux, la température mondiale ne cessera d’augmenter jusqu’en 2050 minimum, peu importe le scénario. 

La capacité des forêts, des sols et des océans à absorber les émissions de CO2 risque de s’affaiblir et causera ainsi une accélération du changement climatique. La hausse du niveau de la mer due à la fonte des calottes glaciaires s’est fortement accélérée ces dernières années et entraînera un engloutissement des terres pendant des siècles. Le niveau moyen mondial de la mer a augmenté plus rapidement depuis 1900 qu’au cours de tout autre siècle précédent, et cela depuis au moins 3 000 ans.

Le dérèglement climatique est influencé par l’activité humaine, c’est un fait établi et indiscutable.
Le rapport du GIEC, élaboré par 234 scientifiques provenant de 66 pays différents, souligne que l’influence humaine a réchauffé le climat à un rythme irréversible depuis au moins 2 000 ans.
Le CO2 émis par les activités humaines est le principal contributeur au réchauffement climatique, ce n’est une surprise pour personne. Cependant, de nouvelles études approfondies et de nouvelles données sont venues renforcer nos connaissances sur les liens directs entre l’émission des gaz à effet de serre liée aux activités humaines, les dérèglements climatiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et leurs impacts. En effet, il est important de souligner que le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre nuisible au climat. Le méthane et le protoxyde d’azote sont aujourd’hui à leur niveau record depuis 800 000 ans.
À savoir que le potentiel de réchauffement du méthane est près de 90 fois supérieur à celui du CO2 et que la fonte des glaces en Arctique s’apprête à en libérer des milliards de tonnes dans les décennies à venir…

Qu’en est-il de l’objectif des températures à +1,5° ?
Alors que l’objectif fixé en 2018 était de limiter le réchauffement climatique planétaire à +1,5°, le rapport a démontré que ce seuil symbolique pourra vraisemblablement être dépassé vers 2030, c’est-à-dire une décennie plus tôt qu’estimé. Pour empêcher, ou du moins tenter de rectifier le tir, il faudrait émettre 440 Gt de CO2 à compter de 2020. Or, durant l’année 2019, les émissions mondiales dépassaient 40Gt.
Le GIEC tient à rappeler que la différence entre les changements climatiques, si petits soient-ils, sont considérables. Chaque dixième de degré franchi, compte. La nuance entre +1,5° et +2° a son importance. À +1,5°, des phénomènes météorologiques extrêmes sont susceptibles de se produire de manière plus fréquente et plus intense.
À +2°, les extrêmes de chaleur risquent davantage d’atteindre des seuils de tolérance critique pour la santé et l’agriculture. Cependant, si l’on considère que l’état actuel des politiques ne tend pas à une amélioration et à une réelle prise en compte de la situation, nous nous dirigeons vers un scénario catastrophe à +2,9°. De plus, la probabilité de dépasser une hausse climatique de +2° est de 80%, et cela même si toutes les promesses des gouvernements étaient tenues.

Les points de basculement
Les « points de bascule » sont des seuils où un changement minuscule pourrait faire basculer un système dans un état complètement nouveau. 
Ici il s’agit de points de bascule qui engendrent des conséquences imprévisibles sur l’environnement, sur le climat mondial, sur l’écosystème ou encore sur l’humanité. En ce moment même, des changements irréversibles sont déjà en marche. Dans le lot, nous retrouvons la hausse des températures, la fonte des glaces, la hausse du niveau de la mer, l’acidification des océans…
La seule solution possible pour tenter d’y remédier serait de rejeter moins de CO2 afin de ralentir le processus. Car plus la planète se réchauffe, plus des points de basculement risquent d’être atteints. Et parmi eux, nous retrouvons également la potentielle disparition de la forêt amazonienne ou encore l’accélération des disparitions de certaines espèces animales et végétales.

Alors, quelles sont les solutions ?
Selon le GIEC, il reste encore un moyen de limiter le réchauffement à +1,5°. Il faudrait pour cela, diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pendant au moins 2 ans et à l’échelle de toute la planète.
Nous devons également, de façon individuelle, changer nos modes de consommation afin de les rendre responsables. Privilégier les déplacements moins polluants lorsqu’on le peut (vélo, bus, co-voiturage, …), adhérer à des associations qui luttent pour l’environnement, faire le tri sélectif, ne pas surconsommer, etc. Toutes ces petites choses ont un impact, il ne faut pas les banaliser sous prétexte que « ça ne sert à rien si je suis le seul à le faire » ou « ce n’est pas moi qui vais faire pencher la balance ». 
Le rapport est inquiétant mais il est encore tant de réagir. 
>> Par Emma Naulet

   


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