Une expo dédiée au côté ‘ours’ des surfeurs…

Entretien avec Véronique Peres, triple championne de France et membre du collectif "Miel de Printemps".

21/03/2011 par Surf Session

Nous avons rencontré Véronique Peres, une des deux artistes de « Miel de Printemps », à l’occasion de leur expo actuelle « Des oursons et des surfeurs » à la Galerie Woodstock  à Biarritz.

Véronique Peres a remporté les championnats de France de 1970 à Hendaye, alors qu’elle n’était qu’une jeune biarrote de neuf ans et demi : « C’était mon ami d’enfance Christophe Reinhart (fils d’un célèbre Tonton surfeur et célèbre big-wave rider), qui m’avait inscrite. Toutes celles qui concourraient faisaient deux fois ma taille et bien quatre fois mon poids ! » (Source : « Surfeuses – A la conquête des vagues » écrit par V. Biard et E. Joly aux Editions Surf Session). Puis elle remportera les championnats de France de 1971 et 1973. Qu’est-elle devenue depuis tout ce temps ? Une photographe accomplie qui tient sa propre galerie d’art avec son acolyte, Caroline Jeannin. Les deux surfeuses partagent la même passion pour la photo et le graphisme et se sont associées sous le label « Miel de Printemps ». Toujours en contact avec le milieu du surf, elles exposent actuellement une série de photos inattendues confrontant les surfeurs les plus core à la tendresse d’un ours en peluche… Un paradoxe étonnant !

Pourquoi cette passion pour les oursons ?

L’ours représente un animal « totem ». C’est le premier sujet de culte dans l’histoire de l’humanité. En photo c’est très amusant de travailler avec son image, il parodie le comportement de l’homme assez naturellement. Ce que nous voulions c’est représenter l’ours de manière répétitive avec des humains et établir un contraste inattendu. L’effet est décuplé avec les gros gabarits. Par exemple Jordy Smith, Sunny Garcia ou Taylor Knox qui ont un peu des allures de déménageurs Normands forment des couples improbables avec les oursons.

Quel a été le rôle de Surfrider Foundation dans ce projet de sensibilisation à l’environnement ?

Surfrider nous a aidé à rencontrer certains surfeurs pros sur les sites de compétition. Nous avons parcouru les quatre coins du monde pour faire toutes ces photographies et suivi les meilleurs WCT, WQS et WLT. Surfeurs, longboardeurs, mais aussi les filles (Stéphanie Gilmore, Pauline Ado, Jennifer Smith, Justine Dupont…). En tout, cela représente plus de 130 surfeurs confondus. Nous reversons 10 % des ventes des photographies à Surfrider Foundation.

Avez-vous rencontré des surfeurs réticents ?

Non. Ils ont tous été avenants et ouverts. Mais en règle générale on peut dire que les Anglo-saxons étaient beaucoup plus à l’aise que les européens, culturellement plus inhibés. À chaque fois nous présentions notre portfolio et quelques explications suffisaient pour les faire participer.

Et pour la première photo, comment vous y êtes-vous pris ?

Andy Irons a été le premier surfeur que nous avons photographié. C’est lui qui nous a donné l’élan pour continuer ce projet, lui qui nous a encouragé et encore lui qui a été le plus disponible. Nous sommes restées une demi heure à discuter avec lui. C’était à Kauaii, il attendait un avion avec Lydie pour partir en Australie sur la compète de Snapper. Il nous a dit qu’il adorait la France, il voulait savoir si l’ourson portait un nom et où nous avions trouvé des vêtements aussi petits pour l’habiller (l’ourson portait un t-shirt « Beary Local »).  Quand nous l’avons quitté nous nous sommes demandées d’où lui venait sa réputation d’être désagréable avec les autres. Andy nous a beaucoup marquées et ce fut la photo la plus émouvante.

Et avec Kelly Slater ?

Kelly a été très avenant. Nous l’avons photographié la veille du sacre de son 9ème titre, le staff Billabong nous avait dit que Kelly serait très difficile à approcher. Nous avons quand même patienté et Kelly est tout simplement arrivé dans l’espace des compétiteurs, juste derrière nous. On a respiré un grand coup et nous lui avons demandé de poser avec notre ourson en lui expliquant le projet. Il a accepté tout de suite, mais il était très enrhumé. Plusieurs fois avant d’appuyer sur l’obturateur il éternuait. Il a éternué comme ça quatre ou cinq fois. C’était marrant.

Quel surfeur vous a fait le plus rire ?

Michel Bourez. Il avait son style à lui, sans complexe. Il a pris l’ourson avec une douceur inouïe. Il l’a porté comme on porte un nouveau-né. Et il y a eu beaucoup d’autres situations drôles. Les Polynésiens, Hawaiiens ou Tahitiens ont adoré poser. Ils avaient des attitudes décomplexées et des gestes maternels.

Et celui qui a été le plus difficile à photographier ?

Bobby Martinez.

Quelle est votre photo la plus réussie d’un point de vue artistique ?

Celle avec Josh Kerr.

Comment réagissent les gens quand ils voient les photos ?

Les gens réagissent tous de manière différente, chaque individu s’approprie les situations que « Miel de Printemps » met en scène. Bien souvent, les oursons touchent la partie d’enfant qui reste en chacun. Toutes les générations réagissent. C’est très gratifiant.

Projetez-vous de faire évoluer ce projet ?

Notre travail personnel avec les oursons a pris beaucoup d’ampleur auprès des galeries et dans l’art en général. « Miel de Printemps » s’exporte à l’étranger et les sollicitations se multiplient. En plus des surfeurs nous avons également réalisé toute une série de photos avec d’autres grands sportifs ou dans des lieux insolites !

Exposition « Des oursons et des surfeurs » à la Galerie Woodstock à Biarritz (44 rue Luis Mariano ) du 11 mars au 14 avril 2011.

Plus d’infos : www.odo-expo.yoctown.com & www.bearandbreakfast


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