Cinéaste australien, Darren McCagh vient de réussir son pari de financement participatif d'un documentaire consacré au photographe de surf Russel Ord, basé en Western Australia. Ce n'est pas le premier du genre puisqu'en 2010 déjà, un court-métrage, Dark Side of the Lens, avait été réalisé par le photographe anglais Mickey Smith. Une vision quasi-onirique de la passion et du métier de photographe de surf "embarqué", autrement dit, aquatique.
Cette fois la démarche est un peu différente, puisque One Shot (c'est le titre du film) suit les pérégrinations de Russel Ord, dans sa quête de gros surf sur les spots les plus reculés du pays. "Je ne veux pas que l'on se souvienne de moi comme le type qui attendait le bon moment depuis le channel pour shooter la vague de toute une vie d'un surfeur. Parce que ça, au final, c'est plutôt facile", explique Ord. Sa mission, et l'objet du docu, est de devenir le photographe qui réalise "la" photo définitive, et pas seulement pour le pedigree et le talent du surfeur capturé en images, mais autant pour les efforts que le photographe aura déployé pour être présent à ce moment et endroit précis.
Si tout cela tient de l'ego trip, c'est aussi une bonne façon de scénariser un peu un film de surf, ce qui entre-nous est assez rare pour être accueilli positivement.

L'objectif d'une levée de fonds de 16 050 $ vient d'être atteint à quelques jours seulement de la date butoire, grâce à la participation de 120 apprentis producteurs. Cette somme permettait en effet de déclencher l'arrivée de ScreenWest, une agence de développement de projets audiovisuels. ScreenWest s'engage en effet à injecter deux fois cette somme dans le projet. Ce budget sera affecté aux frais de logistique, à la post production (traitement de l'image, bande son...), à la location du matériel audiovidéo (dont une caméra Phantom Flex aux ralentis bluffants).
L'initiative rend hommage aux types derrière l'objectif, dont l'obstination et l'abnégation sont souvent oubliées au profit des surfeurs. Pour une session réussie, combien d'heures passées sur les plages ou à palmer dans des eaux peu invitantes ? Témoins privilégiés de l'action, les photographes de surf sont aussi souvent de grands raconteurs. Souvenez-vous par exemple de l'interview de Greg Rabjec lors du dernier Quik Pro France.
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Et si oui, quelle somme seriez-vous prêts à mettre ?