Une planche de surf made-in-France en 1919 ?

Un livre révèle l'existence de cette première planche réalisée pour un commandant américain.

23/04/2017 par Olivier Servaire

C’est la bombinette que nous rapporte cette semaine Hervé Manificat, ce collaborateur de Surfers Journal et auteur de Terres de vagues, décidément bien
informé sur l’histoire du surf.
C’est l’australien Geoff Cater, créateur du site surfresearch.com.au (repris par le Surf Blurb de Jérémy Lemarié), qui lui a appris l’existence d’un texte
faisant référence à une planche de surf shapée en
France dès 1919.

A l’époque, le Corps des ingénieurs de l’armée des
États-Unis
était représenté dans notre pays par les 20th Engineers, une division spécialisée dans la construction et la
foresterie. Cette immense
unité, constituée de 174 000 hommes au moment de
l’armistice, s’était occupée de fournir les larges quantités de bois nécessaire
aux armées alliées le temps du conflit.


Le livre retraçant l’histoire de cette division (Twentieth
Engineers, 
France, 1917-1918-1919) explique que
ces ouvriers du génie civil experts en maniement du bois avaient également été
sollicités pour confectionner des cabanes, des cuisines, des meubles, des prothèses
orthopédiques, des pièces d’avion…
Et précise soudain : « une
planche de surf a même été commandée pour un des commandants du bataillon, elle
fut dûment et rapidement réalisée et livrée
. »

 L’existence de cette planche semble donc indéniable, et l’article
de
surfresearch apporte d’autres arguments. D’abord la présence de quatre sièges de bataillons près des spots du Sud-Ouest. Ensuite la période calme suivant l’armistice qui a pu permettre d’accéder à ce genre de
demande spéciale. Enfin la qualité du bois disponible et l’expertise des
artisans qui leur auraient permis assez facilement de réaliser une planche d’après
une photo, un croquis ou une simple description.

Reste à se demander si cette planche a bien été utilisée
sur les spots français, et si nous trouverons à l’avenir d’autres preuves de son
existence et de son utilisation.
Personne n’aurait retrouvé une étrange planche de bois dans le jardin de son papy landais ?

Sources et illustrations : www.foresthistory.org    www.20thengineers.com



1 commentaire

  • MIMIZTORIEN
    14 mai 2017 20h17

    Je travaille depuis plus de 5 ans sur la présence des forestiers américains dans les Landes pendant la Première Guerre Mondiale.Auteur d’articles, de conférences et d’expositions sur ce thème. Possédant un original du livre « Twentieth Engineers – France -1917-1918-1919), je suis passé à côté de cette perle qui figure à la page 38. Les seules compagnies forestières à proximité directe de l’Océan sont celles du District forestier de Mimizan (env 800 hommes): sites des Lamanchs, des Pleyres et de la Pendelle. Ces 3 sites étaient situés le long de la voie ferrée reliant la gare de Mimizan Plage à Biscarrosse, dans la plaine à l’arrière de la dune. Cette zone est aujourd’hui dans le Centre d’Essais des Landes. Les forestiers avaient l’habitude d’aller souvent se baigner à l’Océan. Les 650 hommes du District forestier de Pontenx-les-Forges étaient un peu plus éloignés, ceux stationnées à Sainte-Eulalie-en-Born pouvaient avoir un accès à la plage par les chemins ou ceux de Pontenx-les-Forges pouvaient rallier Mimizan-Plage par le train (ligne Labouheyre – Mimizan – Biscarrosse). Avoir plus d’informations sur l’officier en question ne me parait pas possible, mais j’ai les nom de tous les officiers de ces 2 Districts forestiers américains. Amicalement. Michel.

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