Que risque-t-on à surfer sans leash ?

2 ans de prison et 10 000 euros d'amende. Blague à part, leash ou pas leash, cet été, le débat est relancé.

07/08/2019 par Marc-Antoine Guet

Non vous ne risquez pas 2 ans de prison et 10 000 euros d’amende ! Nous tenons à le préciser avant de commencer à recevoir des coups de fil… Mais le « fil à la patte » de Georges Hennebutte (1958) fait parler de lui.
Alors que ce midi nous profitions d’une belle petite session entre collègues sur le (très peuplé) spot de la Côte des basques à Biarritz, une scène (déjà vue) est venue tendre un peu l’atmosphère au line-up. Un MNS (maître nageur-sauveteur) est en effet venu à hauteur d’une longboardeuse pour lui signaler qu’elle n’avait pas le droit de surfer sans son leash, et ce, peu importe son niveau. Ce dernier n’avait bien évidemment pas oublié de lui en rapporter un au passage.
Le ton est quelque peu monté entre le MNS et la surfeuse. Lui, faisant son travail, est simplement venu lui rappeler que le leash était obligatoire sur ce spot biarrot, et ce, depuis un arrêté pris par la ville de Biarritz il y a déjà une dizaine d’années. (Pas certain qu’il est allé jusqu’à lui rappeler la date…). Outre la tension engendrée par l’infraction, cette situation soulève une vraie question. Peut-on surfer sans leash, qui plus est sur un spot surpeuplé comme l’est la Côte des basque, et si non, que risque-t-on ? 

Autant se l’avouer franchement, beaucoup d’entre nous se sont autorisés quelque fois ce luxe de ne pas porter de leash, par snobisme, par excès de confiance, par volonté de ne faire qu’un avec sa planche, par simple oubli et, disons-le carrément, par stupidité. Car peu importe son niveau, il suffit de regarder le monde à l’eau en ce moment sur nos plages pour comprendre pourquoi le leash est désormais obligatoire.
Après avoir mené notre enquête sur la plage et à la mairie en début d’après-midi (de manière très sérieuse), nous en sommes arrivés à la conclusion suivante : non, il n’existe pas de loi nationale obligeant un surfeur à surfer avec un leash. Mais, il existe en revanche, plusieurs arrêtés municipaux qui stipulent eux, que le leash est obligatoire à l’eau sous peine d’amende. Ces arrêtés sont exposés sur chaque plages concernées au niveau du poste de secours. 

Et l’amende peut être bien plus salée que lors des premières années… jusqu’à 33 euros aujourd’hui contre 11, il y a quelques temps ! Si on lit entre les lignes et de manière objective, le leash est donc obligatoire, du moins jusqu’à la fin de la surveillance des plages. Et si l’arrêté concernant l’obligation de porter un leash est valable toute l’année, la surveillance des plages, elle, n’est valable que quelques mois…
Loin de nous l’idée de vous encourager à surfer sans leash. C’est juste un constat purement juridique. Evidemment que le leash doit être obligatoire, il n’y a pas de débat là dessus. 

En Australie, le débat va même encore plus loin. Un grand groupe d’avocats surfeurs a lancé récemment une offensive visant les « surfeurs hipsters » (ce sont leur termes) qui refuseraient de porter leurs leash.
Un des avocats en question, Ben Crawford, estimant que « tout surfeur finit par perdre le contrôle de sa planche, peut importe son talent ». Il estime que le port du leash réduit alors le risque de voir sa planche partir comme une torpille en direction des autres surfeurs et baigneurs.

Les avocats pensent vraiment avoir la justice de leur coté et pensent pouvoir gagner d’éventuels procès. Ils estiment qu’une décision de 2014 peut faire jurisprudence. A l’époque un surfeur avait gagné 200 000 dollars australiens (125 000€) dans un procès contre un débutant qui lui avait cassé la jambe avec un SUP de location qui ne comportait pas de leash.

Parmi les avantages du leash, on retrouve le fait que la planche ne part jamais bien loin après une chute ou une grosse série. Il évite aussi au surfeur de se fatiguer en faisant des allers-retours à la nage jusqu’à la plage pour récupérer sa board et évite dans certains cas, la noyade. 

Mais même s’ils sont devenus indispensables pour les shortboardeurs, certains longboardeurs rejettent l’idée d’en porter en affirmant que le leash peut gêner leur déplacement sur la planche.

Petite anecdote pour terminer l’article. Il y a quelques temps, Mick Fanning a été « flashé » à 39,1 km/h sur une vague. La résistance de son leash, elle, a été calculée à 3,67 kg… Pour ceux qui manquaient d’arguments !

                    


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