Ludo Dulou deuxième de la Molokai

Grosse perf du Français sur la plus célèbre des courses à la rame.

10/08/2017 par Baptiste Levrier

Le waterman français n’a rien d’un bleu-bite sur cette course en pleine mer qui relie les deux îles hawaïennes de Molokai et Oahu sur le fameux Ka’iwi Channel, ou Channel of Bones. Six fois participant à cette grande classique de la rame, il a déjà signé une quatrième place au classement général en (prone) paddleboard, en 2007, mais cette année, « c’est la première fois que je participais en SUP » raconte Ludo Dulou. Au terme de 5 h 14 min d’efforts, Ludo signe la seconde place en catégorie Stock 14′ (planches de série), pour une 12e place au classement général derrière les intouchables unlimited de 17′ et plus, avec safran dirigeable.

Lancée en 1997, la Molokai to Oahu (M2O) c’est une traversée de 42 kilomètres (au plus court) disputée d’abord en paddleboard, puis en SUP à partir de 2004, alors qu’aujourd’hui rameurs allongés et debout font jeu égal. La particularité de ce parcours réside dans son caractère des plus « marins », à savoir des houles croisées, des vents tantôt favorables ou contraires selon les passages. Ludo raconte : « Malgré le bateau suiveur (obligatoire, ndr), la navigation se fait au feeling. Je demande au bateau de tenir un cap très nord et de m’indiquer où je me situe sur cette ligne. Il ne faut pas se laisser dériver trop au sud, sinon… c’est mort. »

La première partie de la course est souvent la plus agréable, Ludo enchaîne les surfs en downwind, mais au fur et à mesure qu’il progresse dans le Ka’iwi Channel, « le vent tourne est, puis nord, et trois houles viennent se mélanger. Tu te retrouves avec des courants contraires, du backwash… » L’enfer n’est jamais loin si par malheur la forme n’est pas au rendez-vous : « Ça peut vraiment devenir une expérience cauchemardesque, très décevante dans ce cas-là, surtout après tout l’investissement en temps, efforts et argent qu’il faut consentir pour s’aligner au départ », pondère le SUPer français.

Finir face au vent
La fin de course est redoutable, alors qu’il faut longer la côte d’Oahu au plus prêt pour éviter le vent et profiter des accélérations sur les bumps, tout en gérant un backwash traître créé par les falaises : « Ma technique a toujours été de coller au mur de China Wall. » Puis vient le dernier virage vers Diamond Head et Waikiki, avant l’arrivée face à l’Outrigger Canoe Club, « et là tu te prends d’un coup un vent contraire de 30-35 nœuds dans le nez ! » Le finish est épuisant et il faut tout donner : « Je ne savais même pas que j’étais second, j’ai juste essayé de faire ma meilleure course. »

À 45 ans, Ludo s’offre une dernière participation en apothéose sur cette édition 2017 marquée par le sacre de l’Australien Travis Grant, triple vainqueur de la M2O devant l’autre ultra-favori, l’Hawaïen Connor Baxter. C’est aussi la première fois qu’un SUP termine sous la barre mythique des quatre heures, avec un temps de 3 h 59 min 52 s pour Grant. Le Néo-calédonien Titouan Puyo termine troisième à un quart d’heure du vainqueur et entérine son statut de grand du SUP de race. « Un jour, ce sera lui le vainqueur, j’en suis sûr », conclut Ludo, en forme de passage de relais.

> Ludo à l’entraînement à China Wall :



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