Okahina Wave se dévoile encore un peu plus

Damien Castera : "Je vois ça un peu comme une initiative qui va dans le bon sens et peut-être une opportunité de rectifier un peu le tir des vagues artificielles".

09/11/2020 par Marc-Antoine Guet

Dans notre numéro de cet été toujours disponible sur notre shop en ligne, nous avons réalisé une grosse enquête sur les piscines à vagues. 12 pages d’enquête pour essayer de mieux comprendre cette nouvelle tendance et les risques sur notre environnement. 

Parmi les alternatives aux piscines à vagues et aux technologies Wavegarden ou encore American Wave Machine, nous avons parlé du cas d’Okahina, cette innovation française greentech qui consiste en une infrastructure légère flottante en forme d’atoll polynésien et qui viendrait se positionner sur des plans d’eau déjà existants qu’elle ne dénaturerait pas.
Une structure qui serait facilement démontable, qui n’impacterait pas ad vitam æternam les sites naturels et qui serait en phase avec les enjeux de son époque pour un changement total de paradigme dans le monde des vagues artificielles de surf.
Après avoir vu les premiers dessins, place désormais aux premières images en provenance du centre R&D d’Okahina Wave. 
Découvrez dans cette vidéo pourquoi Damien Castera surfeur professionnel et membre de la société des explorateurs français a décidé de rejoindre l’équipe.

Damien Castera : « Ce qui m’a poussé à venir voir le centre R&D d’Okahina Wave, c’est vraiment voir qu’il n’y a aucune structure béton. On utilise de l’eau qui est déjà dans un lac ou dans un lagon. Il y a surtout une utilisation de l’énergie qui est assez faible. Je vois ça un peu comme une initiative qui va dans le bon sens et peut-être une opportunité de rectifier un peu le tir des vagues artificielles. Face à l’apparition inéluctable de piscines à vagues peu soucieuses de l’environnement un peu partout sur la planète, il est grand temps de changer de paradigme et de proposer une alternative durable et écologique ». 

Damien qui, même s’il s’engage dans ce projet, ne renie absolument pas son combat contre les piscines à vagues. Bien au contraire. 
« Les piscines à vagues on est pas mal à trouver que ça va à l’encontre de la bonne marche du monde. On se rend compte que d’un point de vue climatique les choses s’accélèrent (…) Il y a des projets de bétonisation, comme avec celle de Kelly Slater ou le projet de Saint-Jean-de-Luz à 5 minutes des plages. Et on est en droit de se poser la question de savoir si c’est vraiment utile » précise Damien dans la vidéo. 

« J’ai toujours été réfractaire à l’idée de développer des vagues artificielles, car pour satisfaire les simples besoins récréatifs de l’homme, on s’octroyait le droit de détruire la nature. Malheureusement, ces piscines se multiplient aujourd’hui dans nombre de pays. Et cette expansion ne peut plus se réaliser au dépend de la protection de l’environnement. Le projet d’Okahina, Au-delà de limiter son impact environnemental, est d’utiliser la vague pour brasser et oxygéner les eaux des lacs et de renouveler par l’hydrodynamique l’eau stagnante des lagunes. L »équipe travaille également à utiliser cette même hydrodynamique de la vague pour faire de la phytoremédiation afin d’épurer les eaux des cyanobactéries toxiques. Bref, vous l’aurez compris, tout est mis en œuvre pour avoir le moins d’impact possible sur l’environnement, et pourquoi pas participer au maintien de la biodiversité dans certains écosystèmes malades. C’est un beau projet, porté par une équipe aux profondes convictions. J’espère que son développement permettra une alternative écologique à toutes ces piscines en béton » a ajouté Damien Castera sur un post publié sur les réseaux sociaux.

Après le Futuroscope de Poitier (2021) et Libourne (2022), une vague devrait voir le jour sur le site olympique de l’Ile de loisirs de Vaires-Torcy. Voilà (peut-être) la réponse à tous les problèmes.

>> Pour en savoir plus sur ce projet, rendez-vous juste ici 

           


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6 commentaires

  • GUIDOP
    12 novembre 2020 16h35

    Par démonstrateur j’entendais bien prototype à l’échelle 1 . Merci

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  • LaurentH
    12 novembre 2020 11h04

    Notre démonstrateur existe déjà, c’est celui dans notre laboratoire. La prochaine étape est une infrastructure à échelle 1 ouverte au public, à deux pas du Futuroscope pour 2021 si le Covid ne nous perturbe pas trop.

    « Si on veut changer le modèle industriel de la croissance qui conduit au dérèglement écologique, ce n’est pas seulement un changement de technique, ni un changement économique, mais c’est bien un changement de processus ». Joël de ROSNAY.

    L’approche environnementale a toujours été l’enjeu prioritaire dans la conception d’Okahina Wave. Dès le début nous avons développé notre entreprise sur un changement de processus. Nous disons à nos partenaires investisseurs que la première profitabilité d’Okahina n’est pas pour leur argent mais pour la biodiversité, car nous savons que si nous perdons ce combat pour la biodiversité, tous les autres, aussi nobles soient-ils, n’auront plus de sens ». Étonnamment nous recevons de plus en plus une bonne écoute de ces partenaires investisseurs. Nous sentons bien un changement s’opérer dans les mentalités de certains. Les discours des leaders d’opinion environnementaux pour faire bouger les choses commencent à porter ses fruits. Et c’est une bonne chose.

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  • GUIDOP
    11 novembre 2020 20h11

    Bonjour et merci pour votre réponse, ce serait extraordinaire, on attend le démonstrateur. Je pense que le surf de vague artificielle sur plan d’eau ou en rivière est complémentaire de la pratique en mer (ou lac) voire même une vraie solution face à la saturation croissante des spots. Les oppositions ont toutes le mérite de challenger les porteurs de projet vers plus de responsabilité environnementale et sociale. Bonne chance à vous

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  • LaurentH
    11 novembre 2020 17h22

    Bonjour,
    Je suis Laurent HEQUILY le fondateur d’Okahina Wave. Votre question a du sens. Nous avons pris ce sujet en compte dès la conception du projet. Je vous confirme qu’il n’y a AUCUNE VAGUE se propageant sur le reste du plan d’eau. Vous pouvez constater que le plan d’eau est Glassy » en dehors de l’installation dans la vidéo YouTube OKAHINA WAVE eco conception à TC 1:50. Il est en effet important de préserver la stabilité des berges et d’éviter de perturber les roselières où vient se nicher l’avifaune. Donc pas besoin d’artificialiser les berges.

    La vague a vocation à améliorer la biodiversité des milieux aquatiques dégradés par l’activité humaine en luttant notamment contre les phénomènes d’eutrophisation provoqués par les cyanobactéries. Les nurseries à poissons intégrées à la structure vont contribuer elles à enrichir les populations de poissons. Pour tous ces sujets environnementaux, nous sommes accompagnés par les ingénieurs et scientifiques de CDC BIODIVERSITE pour les lacs et ceux de CREOCEAN pour les milieux marins.

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  • yuyu
    11 novembre 2020 11h00

    Très bonne question! Il faudra sûrement artificialiser les berges plans d’eau du coup?
    Est-ce vraiment une solution de chercher à absolument surfer sur la terre ?
    Est-ce une bonne idée de chercher à tout prix à démocratiser la pratique d’un sport limité de part sa nature aux quelques derniers espaces sauvages?
    Beaucoup de questions et à part « l’attractivité économique » d’une région, on a pas de réponse sensée.

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  • GUIDOP
    10 novembre 2020 11h02

    Solution séduisante comparée aux piscines fixes. Mais je repose la même question, restée sans réponse : quid de l’impact des ondulations sur les berges du plan d’eau ? C’est forcément un problème à prendre en compte, on a tous pu voir l’effet du sillage d’un simple bateau sur une rive, alors quid d’une ondulation de plus d’un mètre ? Merci de prendre en compte cette question.

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