Le coup de pression de Manu Portet

Cruiser avec deux potes à la recherche d'une vague perdue... un trip qui peut s'avérer dangereux, n'est-ce pas Manu ?

01/03/2012 par Romain Ferrand

Il y a bien longtemps, Manu Portet enfilait des kimonos et montait sur les tatamis. Il y a bien longtemps aussi, Manu Portet waxait sa board et partait se gaver aux quatre coins de la planète. Aujourd’hui encore d’ailleurs ! Fervent adepte de grosses sessions, Manu fait clairement partie des big wave riders tricolores mais troque volontiers son gun contre un twin, un alaia, un SUP et autres boards bizarres… pourvu que ça glisse ! Avec 25 ans de surf au compteur, il avait forcément un coup de pression à partager :

« C’était il y a quatre ou cinq ans. À l’époque on surfait souvent une zone plus ou moins secrète au Pays Basque Sud. Mais les quelques locaux tiraient la tronche lorsqu’ils nous trouvaient au pic. Du coup, on s’est mis à explorer le coin, à chercher de nouvelles vagues. On a passé des après-midi entières jusqu’au jour où on est tombé sur une belle gauche. Genre Lafiténia mais en gauche avec une sorte de doublette au take off et ensuite un long mur avec quelques blocs ici et là mais sans plus… et bien sûr personne à l’eau ! En même temps, rien d’étonnant compte tenu de l’accessibilité au spot : 45mn de marche à travers les buissons et les ronces.

Bref, j’ai partagé l’endroit avec deux, trois potes du coin et on a commencé à y surfer plus régulièrement et donc à connaître la vague de mieux en mieux. Petite précision : juste après le take off, il y a un énorme rocher qui sort. Normalement, lorsque tu prends la bonne, tu passes loin du rocher. Tu ne le vois même pas. Cela étant, ce jour là, on se chauffe. On prend tout ce qui passe : Les petites, les grosses… Et d’un coup, je démarre sur une petite. Je fais un float pour me donner du speed avant mon bottom. Sauf qu’une fois en bas de la vague, je vois tout le rocher qui sort devant moi au dernier moment. Qu’est-ce que je fous à cet endroit ? Peu importe, je me dis que je vais réussir à l’esquiver. Juste, mais quand même… je me mets sur le rail pour m’échapper et là je sens les dérives qui font grrrrrrrhhhh !!! Trop tard. Je saute sur le rocher les deux pieds en avant.

J’ai vraiment eu très peur. Comme un accident que tu ne peux pas éviter. Tu le vois mais c’est trop tard ! J’allais tellement vite que je me suis écrasé de tout mon poids. Mon pote qui remontait au pic a tout simplement halluciné. J’avais mal tout le côté. Je ne savais pas où exactement où mais j’avais super mal. Je suis resté cinq minutes dans la passe avant de ramer deux cents mètres pour sortir de l’eau… et ¾ d’heure de marche pour rejoindre la caisse ! Au final, coude et genoux arrachés mais surtout une grosse frayeur. Je suis remonté tout blanc, calmé… »

Le coup de pression est une rubrique dans laquelle les surfeurs reviennent, autour d’une bière, sur leurs plus grosses peurs. Des histoires de mousse donc, mais pas seulement…


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