Avec la disparition hier de Joël Darrigues à l'âge de 60 ans, c'est une grosse page de l'histoire du surf français qui se tourne.
22/11/2022 par Marc-Antoine Guet
On mesure souvent l’impact et l’influence qu’a eu une personne dans la vie au nombre d’hommages rendus au moment de la douloureuse annonce de sa disparition.
Hier, lundi 21 novembre 2022, la scène surf française a perdu l’un de ses plus charismatiques représentants.
Joël Darrigues, devenu Nabo au fil des années, s’en est allé à l’âge de 60 ans. Personnage phare de la scène surf française des années 80, Nabo faisait partie de la mythique bande de surfeurs de la Grande Plage qui a régné sur Biarritz dans les années 80. Un surfeur incroyablement doué, surdoué même, devenu au fil du temps l’un des tauliers de l’équipe de France avec laquelle il était devenu champion de France à plusieurs reprises.
UNE histoire du surf français parmi d’autres. Sans doute la plus sauvage. Voilà comment on pourrait résumer brièvement ce documentaire dans lequel le Bayonnais tenait le rôle principal aux côtés de ses potes de toujours, Sammy Sansoube, Pierre Nazeyrollas dit la Mouche, Michel Larronde, Olivier Nagouas ou encore Eric Graciet. Un documentaire qui en 2017, nous avait permis de replonger presque 30 ans en arrière afin de revivre la chaotique histoire de la scène surf de Biarritz des années 80. Images d’archives, témoignages sans filtres et illustrations venaient offrir un éclairage sur une époque très rock’n roll mêlant surf, voyages, fêtes, mais aussi violence et drogues dont certains malheureusement ne se relèveront pas.
C’est dans ce documentaire que Nabo est devenu plus connu du grand public. Si le long de la Côte basque tout le monde le connaissait, le documentaire restera sans doute le meilleur hommage qu’il aurait pu recevoir. Car si Nabo y racontait avec une franchise rare sa descente aux enfers et ses problèmes de drogues, il venait aussi sensibiliser les générations à venir à travers un témoignage poignant et ô combien émouvant. « Un exemple à ne pas suivre ». Voilà ce qu’il voulait que l’on retienne de lui.
« J’avais un cerveau qui était avide de sensations, je voulais tout goûter et je me suis fait baiser. C’est tout, c’est pas compliqué » avait-il confié il y a quelques années à l’AFP.
Pourtant, Nabo c’est bien plus que ça. En témoigne les innombrables marques de soutien et hommages reçus hier tout au long de la journée et qui continuent encore aujourd’hui d’affluer.
Pour la Fédération Française de Surf, « un personnage brillant, attachant et authentique ». Pour nos confrères de chez Planète Surf, « un caractère entier, une franchise et un humour sagace ».
Bref, avec la disparition de Nabo, c’est une grosse page de l’histoire du surf français qui se tourne. Il n’était certes pas le dernier surfeur de cette bande mythique encore en vie, mais il était celui qui ces dernières années, de part ses témoignages, l’incarnait le plus.
Toute la rédaction de Surf Session s’associe à la douleur de sa famille, de ses proches, et de ses potes de la Grande Plage et de Marbella.
Dans le 1er épisode, on a pu découvrir la présidente du collectif Mata Ara. Cette dernière est inquiète de l'arrivée des JO car la construction d'infrastructures pour le village olympique pourrait bouleverser l'écosystème.