Entretien : Maxime Castillo, le bodyboard dans toute sa splendeur

À l'occasion de la sortie de son film "Restart", on revient sur le phénomène Castillo.

29/03/2023 par Marc-Antoine Guet

Maxime Castillo a toujours excellé dans les compétitions. Si jeune, son palmarès en bodyboard est déjà époustouflant. Champion du monde junior ISA, Champion d’Europe ETB et des gros résultats sur le circuit mondial, entre autres. Mais si la compétition semble faire partie de son ADN, la période Covid et l’annulation de plusieurs compétitions ont réveillé le free surfeur qui sommeillait en lui. Aujourd’hui il sort son film « Restart », le plus gros projet de sa vie. L’occasion de revenir sur la vie du bodyboardeur, dans un projet qui se veut « différent » de ce que l’on voit sans cesse sur la toile. Aujourd’hui on se penche sur le cas Castillo. 

De ses 12 à 16 ans, il enchaîna les championnats avec brio en remportant notamment le championnat de Gironde, d’Aquitaine, plusieurs fois celui de France et fut sacré champion d’Europe junior. C’est ainsi qu’il devint le premier bodyboardeur à intégrer le pôle France. De jeune ado à athlète du pôle, Max se retrouve tout d’un coup aux côtés d’autres compétiteurs émérites. Une aubaine selon lui, d’être le premier bodyboardeur à intégrer ce pôle car cela lui a permis d’avoir un vrai cadre de vie de compétiteur, mais aussi d’ouvrir la voie aux jeunes bodyboardeurs d’aujourd’hui car à l’époque, il n’était entouré que de surfeurs. Grâce à ce nouveau cadre, plus propice au développement de ses armes dans le bodyboard, il est devenu un sérieux concurrent à l’échelle mondiale. Il s’empara pour la première fois du titre de champion du monde junior au Venezuela, alors qu’il révisait (à moitié il l’avoue) son baccalauréat. Une phase compliquée selon lui : « C’est la période où tes parents te demandent ce que tu veux faire plus tard. À l’époque je ne répondais pas trop, je me focalisais sur le body. Et une fois que j’ai fait champion du monde junior, je leur ai dit c’est bon, j’arrête tout, je veux faire du bodyboard. »

Là aussi, c’est une transition ingrate à laquelle s’est exposée Max. Il participe pour la première fois en open contre les grandes figures de ce sport où la compétition est particulièrement rude. Il a à peine la vingtaine quand il se qualifie sur le Tour mondial. « En 2012 j’ai mon titre de champion du monde junior et en 2015, je me suis qualifié sur le Tour. Je me suis retrouvé à affronter des gars que j’admirais comme les Pierre-Louis Costes, les Amaury Lavernhe, mais aussi Jeff Hubbard, Jared Houston etc… » Pas de quoi le refroidir pour autant, il remporta en 2018 le championnat d’Europe Pro et se maintient depuis 2015 dans le top 16 mondial.

Par un malin coup du sort et alors qu’il avoue avoir commencé à prendre ses marques sur le Tour, le couperet tombe : une épidémie paralyse la terre entière et avec elle le Bodyboard World Tour, pour une période bien plus longue que ce à quoi tout le monde s’attendait. Il en profite pour s’installer au Portugal avec sa copine, avec pour objectif de « s’entraîner à fond » comme il le dit lui-même. « J’ai commencé à développer une passion, presque un vice pour le free surf, être au bon endroit au bon moment, lire les cartes… Moi qui avais l’habitude de surfer pour les results, j’ai commencé à surfer différemment. » C’est notamment cette période et cette nouvelle approche du sport dont il est passé maître qui l’ont poussé à sortir ce projet dont on parle aujourd’hui, « Restart ». Un nouveau départ, une manière d’affirmer haut et fort qu’il ne se limite pas aux compétitions, loin de là. « J’ai toujours été un peu catégorisé comme un compétiteur et ce film montre que je peux aussi être un free surfeur.»

Et le plus gros paradoxe dans cette histoire, c’est que cette période d’introspection, de réflexion sur son surf et sur la manière dont il concevait ce dernier lui ont fait du bien pour la compétition. Dès la reprise du Tour, il a fait un podium au Chili à Arica, étape mythique. Il signera cette même année ses meilleurs résultats sur le Tour en se classant 9e dans le classement IBC. Le nouveau départ est amorcé et il est parfaitement réussi.

>> France

 7 avril à Arcachon, Brasserie Mira
– 9 avril en Bretagne, Brasserie Poèm
– 12 avril à Hossegor, L’île du Malt
– 13 avril à Biarritz, Centro

>> Espagne

– 14 avril à Zumaia, Spot Surfshop & Surfschool

>> Portugal

– 15 avril à Lisbonne, Casa da praia rooftop Carcavelos

L’affiche du film

 


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