Mondiaux ISA : l’Argentin Muniz champion du monde

Jorgann Couzinet, lui, est 7e. La France repasse provisoirement sur le podium !

19/09/2018 par Marc-Antoine Guet

L’Argentin Santiago Muniz a gâché la fête que s’apprêtait à vivre les Japonais en dominant Kanoa Igarashi en finale des ISA World Surfing Games, ce mercredi, à Tahara, au Japon. Les Japonais n’ont donc pu célébrer le premier titre mondial individuel qu’ils attendent depuis la création des World Surfing Games en 1964.
A domicile, à deux ans des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, avec le meilleur surfeur du plateau, récent vainqueur de l’US Open et actuel n.7 mondial WSL, le pays du soleil levant avait toutes les cartes pour porter en triomphe leur protégé. 

Sorti en demi-finales des repêchages alors qu’il avait largement le niveau pour aller plus loin, le Français Jorgann Couzinet prend la 7e place des Mondiaux. 

Au classement général, les Etats-Unis sont passés en tête suivis des Australiens. Les Bleus occupent désormais la 3e place devant le Japon. 

Trop longue journée

Jorgann Couzinet n’aura donc pas réussi son pari fou de se hisser en finale et de jouer le titre mondial sur les petites vagues de Long Beach, à Tahara. En action dès 7h45 ce mercredi matin, le leader du clan tricolore a enchaîné quatre tours en un peu plus de trois heures. A trois reprise, le puissant surfeur de La Réunion est parvenu à s’extraire haut la main de ces conditions difficiles. 

Malgré sa grande taille, il a su démontrer sa technique et sa radicalité. Mais en demi-finales, alors qu’il ne lui restait « plus que » ce tour et un dernier à franchir, Couzinet a calé. Sans doute usé physiquement, certainement moins frais dans la tête aussi. Son choix de vagues aura été bon, mais les grosses manoeuvres qu’il avait jusqu’ici réussi ne sont plus sortis de sa planche. 

Demi-finaliste de l’US Open en juillet, Couzinet faisait figure d’épouvantail au Japon et il était un sérieux candidat au titre. Son état d’esprit et sa combativité sont des armes qui le feront certainement voyager loin prochainement.  

« Je n’ai pas obtenu le résultat que je voulais. Mais je suis content car j’ai réussi à ramener des points pour l’équipe. Maintenant, on va supporter les filles pour le classement des nations. Cette journée a été très longue. Je m’en suis sorti de peu dans une série (repêchages 7, ndlr), je me suis battu comme un guerrier selon l’expression de Patrick Florès. C’était assez tendu. J’avais seulement 40 minutes de repos entre chaque série, c’était compliqué. 15 minutes de série dans les repêchages, c’est tendu quand même. A la fin, mes jambes m’ont un peu lâché. Mais à chaque fois que j’avais besoin d’un score, je pensais aux potes. Se soutenir, se battre les uns pour les autres, c’est génial. On a une énergie collective qui nous pousse. Je garde la tête haute. Un gros QS arrive pour moi (Cascais au Portugal dès lundi, ndlr). Chaque chose arrive pour une bonne raison. Si j’ai perdu ici, c’est que je vais peut être gagner là-bas la semaine prochaine. En tout cas, je resigne en équipe de France si on fait de nouveau appel à moi ! »

Bulard sort prématurément

Chez les dames, on a perdu Cannelle Bulard. La championne du monde 2011 est passée à côté de son heat tôt ce matin, alors qu’elle avait une série relativement dans ses cordes.

« C’était une belle compétition, avec une belle ambiance. Je voulais passer encore quelques tours, j’étais motivée. On a une super ambiance dans l’équipe, on est tous soudés. (Après son élimination) Je n’avais pas pleuré comme ça depuis longtemps. Pas pour moi, mais pour l’équipe. Tu entends tous les soirs qu’il faut des points. Que l’an dernier, ils ont gagné. Je suis déçue. J’ai voulu commencer fort dans ma série ce matin, j’ai eu un 3 et un 2 points… J’attendais la petite droite qui arrivait sur le côté comme hier. Je ne l’ai pas trouvée. Le résultat n’est donc pas là mais je n’ai repris que depuis un an. » 

Ado et Dupont de très peu

Mais l’équipe de France a toujours ses deux expérimentées compétitrices : Pauline Ado et Justine Dupont ne sont plus dans le tableau principal mais en repêchages. Au lieu de filer droit vers la finale, elles vont devoir franchir trois tours pour espérer la rallier, comme en 2016 où elles avaient fait 3e et 4e, comme en 2017 pour Ado qui avait remporté le titre à Biarritz. 

Dans ces toutes petites vagues, leurs deux séries matinales se sont jouées à la loterie des vagues. Dupont était repassée devant Paige Hareb à 2 minutes de la fin, avant que la Néo-Zélandaise ne trouve une dernière vague pour envoyer la Canaulaise en repêchages. Idem pour Ado, qui a cru un instant avoir pris le meilleur sur l’Australienne Holly Wawn avant que celle-ci ne la coiffe sur le fil.

Rompues à l’exercice des ISA, les deux tricolores ont suffisamment de mental et de physique pour revenir dans la partie. 

Classement général : c’est tout ou rien

Au classement général, les Bleus sont passés troisièmes derrière les USA et l’Australie et devant les Japonais. Mais ce classement est établi sur le maximum de points que chaque nation peut encore réaliser. Le tableau féminin va définitivement tout sceller. A ce stade, tout peut arriver : la France peut repartir du Japon avec des médailles ou rien du tout. 

Chez les dames la finale se jouera samedi.

Résultats

Finale Messieurs

1. Santiago Muniz (Argentine) 14.63 – Champion du monde
2. Kanoa Igarashi (Japon) 13.67

3. Lucca Mesinas (Pérou) 12.93

4. Shun Murakami (Japon) 9.96
  

>> Communiqué de presse de la Fédération Française de Surf

   


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